lundi 2 décembre 2024

Le régime iranien condamne deux mères endeuillées d’Aban à la prison pour avoir défendu leur cause

 Le régime iranien a condamné deux mères endeuillées, Mahboubeh Ramezani et Rahimeh Yousefzadeh, à un an et demi de prison chacune. Ces femmes, connues sous le nom de « Mères d’Aban », ont plaidé en faveur de la justice pour leurs enfants, qui ont été tués lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran.

Contexte de l’affaire

Mahboubeh Ramezani, mère de Pejman Gholipour, et Rahimeh Yousefzadeh, mère de Navid Behboudi, ont été condamnées pour « propagande contre le régime », « appartenance au groupe des Mères d’Aban » et « insulte à Ali Khamenei », le guide suprême du régime. Les peines, initialement prononcées par la branche 2 du tribunal révolutionnaire de Chahriar, ont été confirmées par la branche 36 de la cour d’appel de Téhéran, ce qui ne laisse aucune possibilité d’appel.

Qui étaient Navid Behboudi et Pejman Gholipour ?

Navid Behboudi était un étudiant prometteur de 24 ans en génie mécanique, né en septembre 1996 à Téhéran. Élève brillant pendant sa scolarité, Navid a été tué le 17 novembre 2019 à Qaleh Hasan Khan, un district proche de Téhéran, après que les forces de sécurité lui ont directement tiré dessus.

Pejman Gholipour, né le 29 août 2001, venait d’obtenir son diplôme de fin d’études secondaires. Il a été tué au cours des manifestations lorsque les forces de sécurité ont tiré cinq balles sur lui.

Soyez la voix des mères, la mère des martyrs de novembre 2019 lance un appel à tous
Mères d’Aban : De gauche à droite, Rahimeh Yousefzadeh et Mahboubeh Ramezani

Les manifestations de novembre 2019

Les protestations, déclenchées par une hausse soudaine du prix des carburants, ont éclaté dans près de 200 villes et villages d’Iran, avec environ 900 manifestations. Le soulèvement a connu une participation intense des femmes et des jeunes. Les manifestants ont pris pour cible les symboles du régime, notamment les stations-service, les banques, les séminaires et les bureaux du gouvernement.

Le régime a réagi avec une force brutale, tuant au moins 1 500 manifestants en 48 heures, selon les organisations de défense des droits de l’homme. Des villes comme Téhéran, Chiraz, Karadj, Behbahan, Kermanchah et Mahchahr ont été le théâtre de massacres, les forces de sécurité utilisant des fusils, des armes lourdes et même des chars. En outre, 12 000 manifestants ont été arrêtés et 4 000 autres ont été blessées.

Les Mères d’Aban

Les Mères d’Aban, dont Ramezani et Yousefzadeh, sont un groupe de femmes qui demandent des comptes pour la mort de leurs enfants lors de la répression de novembre 2019. Malgré les arrestations, les interrogatoires et le harcèlement judiciaire dont elles ont fait l’objet, ces mères ont toujours plaidé en faveur de la justice et exprimé leur opposition aux violations des droits de l’homme commises par le régime.

La condamnation de Mahboubeh Ramezani et de Rahimeh Yousefzadeh souligne la répression implacable du régime iranien contre la dissidence et ses efforts pour faire taire les voix qui réclament justice pour les personnes tuées lors du soulèvement de novembre 2019. La détermination inébranlable de ces femmes à obtenir justice est un rappel poignant du lourd tribut payé par ceux qui défient la tyrannie en Iran.

Source : CNRI Femmes 


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