mardi 8 juillet 2025

Iran : 5 prisonniers condamnés à mort 12 fois pour des motifs sécuritaires

 La première chambre du tribunal révolutionnaire d'Ourmia, présidée par Reza Najafzadeh, a condamné cinq citoyens kurdes de la ville de Bukan à douze peines de mort et à 75 ans de réclusion discrétionnaire. Le verdict a été remis à leurs avocats le 7 juillet.

Les accusés – Soran Ghasemi (Ali), Pejman Soltani, Kaveh Salehi, Rezgar Beigzadeh Babamiri et Tayfour Salimi Babamiri – ont tous été arrêtés lors des manifestations nationales de 2022. Pendant des mois, ils ont été détenus dans des centres de détention affiliés au ministère iranien du Renseignement et au Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), où ils ont été soumis à des interrogatoires intenses, à la torture et à des disparitions forcées. Leurs familles et leurs avocats soulignent que les verdicts reposaient principalement sur des aveux extorqués sous la contrainte et la torture, et que la procédure judiciaire n'a pas respecté les normes minimales d'un procès équitable.

Séances en ligne tenues sans surveillance ni défense adéquate

Selon des sources bien informées, le procès s'est déroulé en trois audiences en ligne, sans la présence d'observateurs indépendants et sans que les avocats commis d'office aient pu préparer une défense adéquate. Les avocats n'ont été autorisés à présenter leur défense oralement qu'au moment de la lecture de l'acte d'accusation. Les chefs d'accusation retenus contre les accusés incluent « baghi ​​» (rébellion armée), « moharebeh » (guerre contre Dieu), « formation et direction d'un groupe insurgé », « collaboration en matière de renseignement avec un gouvernement hostile », « trafic d'équipements Internet par satellite Starlink », « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre le régime ».

Phrases en détail

  • Soran Ghasemi, Pejman Soltani et Kaveh Salehi ont été condamnés chacun à trois exécutions et à quinze ans de prison. Ghasemi et Soltani ont également été condamnés respectivement à dix et quinze ans de prison supplémentaires, pour implication directe dans un meurtre. Salehi a été acquitté de ce chef d'accusation.
  • Rezgar Beigzadeh Babamiri a été condamné à mort à deux reprises et à 15 ans de prison, et dans une autre affaire, il a reçu une autre peine de 15 ans pour implication directe présumée dans un meurtre.
  • Tayfour Salimi Babamiri a été condamné à une peine d'exécution et à 15 ans de prison. Il est actuellement en liberté sous caution fixée à 50 milliards de rials (5 milliards de tomans).

Récits de torture et d'aveux forcés

Les familles des accusés ont rapporté que les arrestations ont eu lieu en mars et avril 2023 et que les détenus ont été maintenus à l'isolement pendant de longues périodes. Privés de visites familiales ou d'appels téléphoniques, ils ont été soumis à une pression psychologique et physique extrême pour avouer des accusations telles que la collaboration avec le Mossad et l'implication dans des violences de rue. Dans un cas, des agents ont menacé d'arrêter ou d'exécuter les membres de la famille de l'accusé s'ils n'avouaient pas.

Allégations de contrebande de Starlink et de collaboration avec le Mossad

Le procureur d'Oroumieh a affirmé que les accusés avaient l'intention de distribuer 120 terminaux Internet par satellite Starlink dans l'ouest de l'Iran et qu'ils avaient collaboré avec le Mossad pour porter atteinte à la sécurité nationale. Cependant, les avocats et les experts juridiques affirment qu'aucun document technique ni aucune preuve indépendante n'a été présenté pour étayer ces accusations et que l'affaire repose uniquement sur des aveux extorqués sous la torture. Les experts qualifient ces accusations musclées de tentative d'instiller la peur dans la société.

Condamnations à mort multiples : un cas de punition excessive

Pejman Soltani avait déjà été condamné à mort dans une affaire distincte par le tribunal pénal pour mineurs de la province d'Azerbaïdjan occidental. Suite à ce nouveau jugement, il encourt désormais quatre condamnations à mort. Soran Ghasemi a également été condamné à trois peines capitales et à dix ans de prison dans une autre affaire pour implication directe dans un meurtre. Les juristes considèrent ces condamnations à mort répétées comme un exemple de « cruauté judiciaire » et une violation du principe de proportionnalité des peines.

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