mardi 8 juillet 2025

L’agence de presse des pasdaran appelle à la répétition du massacre de 1988 en Iran

 Dans un éditorial alarmant publié le 7 juillet 2025 par l’agence de presse Fars, contrôlée par le CGRI, la dictature cléricale iranienne appelle effrontément à la répétition du massacre de 1988, l’une des tueries les plus horribles de l’histoire moderne. L’article affirme explicitement qu’« il est temps de renouveler cette expérience historique réussie », faisant référence à l’exécution massive de plus de 30 000 prisonniers politiques, dont la grande majorité étaient membres ou sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).

L’éditorial défend ce massacre, le qualifiant de « chapitre brillant » du bilan du régime, et affirme : « Contrairement au récit des réseaux antirévolutionnaires qui présentent les exécutions de 1988 comme des violations des droits humains, l’opinion publique comprend aujourd’hui la nécessité de telles actions décisives contre le terrorisme intérieur.» Il rend hommage aux personnes impliquées dans ces exécutions, notamment à Ebrahim Raïssi, qualifiant le massacre d’« acte judiciaire louable » : « Ils ont été réduits au silence dès leur naissance, tout comme l’imam Ali l’a fait aux Kharijites : ils ont ainsi frappé au visage de la sédition. »

Condamnation mondiale des crimes contre l’humanité
Ces déclarations contrastent fortement avec la condamnation internationale généralisée du massacre de 1988. Les dirigeants mondiaux, les organisations de défense des droits humains et les experts juridiques ont systématiquement dénoncé les exécutions comme des crimes contre l’humanité. Après avoir mené une enquête de plusieurs années, le rapporteur spécial des Nations Unies, Javaid Rehman, a conclu en 2023 que ces exécutions « constituent des crimes contre l’humanité et des atrocités à visée génocidaire ». Rehman a appelé à la responsabilité des hauts responsables iraniens impliqués dans les massacres et a appelé à la mise en place de mécanismes internationaux pour rendre justice aux victimes.

L’éditorial de l’agence de presse Fars s’appuie largement sur une propagande discréditée, reprenant des calomnies vieilles de plusieurs décennies qualifiant l’OMPI de « secte » et d’« organisation terroriste » afin de légitimer de futures atrocités. Ce sont les mêmes arguments fréquemment repris par les apologistes du régime dans les médias occidentaux, visant à blanchir l’un des pires crimes contre l’humanité de la fin du XXe siècle.

Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a systématiquement milité pour la reconnaissance internationale du massacre de 1988, en présentant une documentation abondante provenant de survivants, d’anciens responsables pénitentiaires et de familles de victimes. Selon le CNRI, les victimes n’étaient pas des acteurs violents, mais des jeunes hommes et femmes emprisonnés uniquement en raison de leur foi en la liberté et la démocratie, et de leur refus de renoncer à l’OMPI ou de se soumettre à l’idéologie extrémiste des religieux au pouvoir en Iran.

Une fatwa née de la défaite et du désespoir
Le massacre de 1988 n’a pas été déclenché par la force, mais par l’humiliation et la panique. Après l’acceptation forcée par l’Iran de la résolution 598 de l’ONU, qui a mis fin à huit ans de guerre avec l’Irak, le régime a connu une désillusion massive. Le Guide suprême de l’époque, Ruhollah Khomeini, qui avait promis de « libérer Jérusalem par Kerbala », a été contraint de boire le « calice empoisonné » d’un cessez-le-feu, après avoir sacrifié des centaines de milliers de vies iraniennes.

Pour éviter un effondrement politique et une réaction brutale de la part d’une société déchirée par la guerre, Khomeiny a émis une fatwa ordonnant l’exécution immédiate de tous les prisonniers politiques restés fidèles à l’OMPI. Le régime avait besoin d’un bouc émissaire et d’une onde de choc violente pour réaffirmer sa domination et faire taire la dissidence.

Selon Fars, les exécutions étaient nécessaires pour « assurer la sécurité nationale, rendre la justice et neutraliser la menace terroriste persistante ». Mais comme l’histoire – et les survivants – le révèlent, il s’agissait d’un acte calculé de meurtre de masse visant à écraser l’opposition organisée, en particulier l’OMPI, qui demeure aujourd’hui l’ennemi le plus redouté et le plus résistant du régime. L’inévitable
Le timing de l’appel de Fars News à un nouveau massacre est révélateur. Ces derniers mois, le régime a subi des défaites cuisantes : des hauts responsables du CGRI ont été éliminés, les opérations de renseignement compromises et son infrastructure sécuritaire autrefois vantée a été révélée comme invulnérable. Le régime, épuisé et fracturé, concentre sa fureur sur lui-même – contre des citoyens sans défense, des militants et des prisonniers politiques – pour détourner l’attention de son échec stratégique et de sa perte de contrôle.

Pourtant, nous ne sommes plus dans les années 1980. Le peuple iranien et le monde entier nous observent. Le réseau de l’OMPI reste actif à l’intérieur du pays, plus organisé que jamais. Et la pression juridique internationale s’intensifie.

L’invocation renouvelée par le régime du massacre de 1988 n’est pas fortuite. Elle reflète une profonde reconnaissance du fait que sa plus grande menace aujourd’hui ne réside pas dans des adversaires étrangers, mais dans un soulèvement imminent de l’intérieur, organisé par la force même qu’il a tenté d’anéantir : l’OMPI et son réseau d’unités de résistance. Ces cellules organisées ont joué un rôle décisif dans le maintien des troubles, la dénonciation de la corruption du régime et l’orientation des manifestations à travers l’Iran. Le régime est pleinement conscient que le véritable moteur du changement de régime se trouve déjà à l’intérieur du pays – et qu’il est à la fois populaire et coordonné.
Dans ce contexte, l’appel à la répétition des exécutions massives, conjugué à l’intensification de la répression et aux exécutions de dissidents, constitue une tentative désespérée d’instiller la peur et de réprimer une société au bord de la rébellion. Même son aventurisme à l’étranger et ses provocations régionales ont largement servi à détourner l’attention et les ressources de cette menace intérieure. Maintenant que ces manœuvres extérieures se sont retournées contre lui et ont intensifié l’effondrement interne, le régime ne voit plus qu’une seule voie à suivre : la terreur intérieure pour retarder l’inévitable.

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