Les médias d’État ont confirmé que les prix de divers pains ont augmenté de 31 % à 52 % dans la capitale, tandis que des hausses similaires sont signalées dans plusieurs provinces.
Selon les derniers chiffres officiellement annoncés à Téhéran :
- Le prix du pain barbari a augmenté de 31 %, atteignant 4 600 tomans
- Le prix du pain taftoon a bondi de 52 %, atteignant désormais 2 000 tomans
- Le prix du pain lavash a augmenté de 39 %, atteignant 1 250 tomans
- Le prix du pain sangak, un pain plat couramment consommé, atteint désormais 7 600 tomans
De plus, les clients devront payer 2 000 tomans de plus pour les graines de sésame par pain via les systèmes de paiement électronique. Ces prix représentent un coup dur pour les ménages iraniens déjà confrontés à une inflation galopante.
Dans la province d’Ardabil, les autorités locales ont confirmé une hausse de 52 % du prix du pain, confirmant que cette hausse s’inscrit dans une stratégie nationale du régime.
Par ailleurs, les boulangers peinent à joindre les deux bouts, l’inflation galopante compromettant leur activité quotidienne. Selon Amir Karamlou, porte-parole du Syndicat des boulangers traditionnels de Téhéran, la décision du gouvernement de plafonner la hausse à 52 % ne tient pas compte de l’augmentation massive des prix suivants :
- Prix du blé et de la farine
- Salaires des travailleurs
- Loyers et charges d’exploitation
- Factures énergétiques
- Cotisations d’assurance des travailleurs, qui auraient augmenté de 300 %
- https://twitter.com/iran_policy/status/1658147222406537218
Les experts économiques mettent en garde contre les troubles
Les observateurs économiques s’alarment des conséquences plus larges de la hausse des prix. Le pain n’est pas seulement un aliment : c’est un produit de première nécessité en Iran, en particulier dans les quartiers pauvres où les alternatives sont de plus en plus inaccessibles.
Les experts ont qualifié la crise du pain de « ligne rouge en matière de moyens de subsistance », avertissant que son franchissement pourrait déclencher des manifestations et intensifier le mécontentement social.
Selon un rapport publié par le Centre iranien des statistiques le 23 juillet 2025, le pain et les produits céréaliers ont enregistré le taux d’inflation le plus élevé, avec une hausse de 81,8 % en glissement annuel depuis juillet 2024, surpassant ainsi toutes les autres catégories alimentaires.
L’administration actuelle, sous la présidence de Massoud Pezeshkian, a déjà imposé plusieurs hausses de prix depuis son arrivée au pouvoir il y a moins d’un an, malgré ses promesses répétées de maîtriser l’inflation et de protéger les populations vulnérables.
Le pain, symbole de la crise
La flambée des prix du pain est emblématique d’une crise plus profonde en Iran : une crise marquée par une gouvernance défaillante, un effondrement économique et une montée des troubles sociaux. Pour des millions d’Iraniens, le pain n’est pas seulement un aliment, c’est un baromètre de survie.
Alors que l’écart se creuse entre les décisions du régime et la capacité de la population à les supporter, la hausse du prix du pain pourrait servir de point d’appui à une résistance plus large et à une nouvelle vague de protestations dans un pays déjà à bout de souffle.

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