Selon des témoins oculaires de l’intérieur de la prison, l’opération visait des prisonniers associés à la campagne de résistance civile croissante « Non aux mardis des exécutions ». Afin de réprimer ce mouvement, les détenus ont été violemment battus, insultés, cagoulés, enchaînés et transférés à l’isolement. Parmi les agents nommés dans l’attaque figuraient Esmail Farajnejad (directeur adjoint de la prison), Hossein Komrei (chef de la sécurité), Mohammad Sabzeh-Makan, Rahim Feyzi, Ahmad Shirazi et un officier identifié uniquement comme Fallah.
Peu après cette répression, deux prisonniers politiques – Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani, membres de l’OMPI – ont été exécutés. Un autre prisonnier politique, Saeed Masouri, a été exilé à la tristement célèbre prison de Zahedan. Cette série de violences et de châtiments délibérés souligne les efforts croissants du régime pour écraser toute dissidence derrière les barreaux.
Allahkaram Azizi : Architecte de la répression et de la corruption
Allahkaram Azizi, directeur de la prison de Ghezel Hesar, est largement reconnu comme l’architecte d’un régime carcéral profondément corrompu et violent. Des rapports crédibles l’impliquent dans la supervision d’un système fondé sur la torture physique et psychologique des prisonniers, le trafic de drogues industrielles au sein de la prison, la vente de téléphones portables à des prix exorbitants et le détournement de dons caritatifs destinés aux détenus.
Le fonctionnement de la prison d’Azizi s’apparente davantage à celui d’un cartel criminel qu’à celui d’un établissement pénitentiaire. Sous son commandement, Ghezel Hesar, qui abrite plus de 10 000 détenus, est devenu le symbole d’abus systématiques, loin de toute norme reconnue en matière de gestion pénitentiaire ou du droit international. De ce fait, Azizi a été sanctionné par les États-Unis, l’Union européenne et l’Australie pour violations flagrantes des droits humains.
Il est troublant de constater qu’Azizi ne se limite pas à la cruauté administrative. De nombreux rapports confirment sa présence personnelle lors des exécutions de prisonniers, notamment une vidéo enregistrée secrètement lors de l’exécution de cinq détenus à la prison de Gohardasht. On y voit Azizi superviser la scène jusqu’à son terme brutal, incarnant ainsi la stratégie du régime visant à instiller la peur par une terreur directe et visible.
Hassan Ghobadi : un exécutant de la violence
Hassan Ghobadi, directeur adjoint de Ghezel Hesar et ancien haut fonctionnaire des prisons de Gohardasht et d’Evin, a joué un rôle direct et agressif dans la répression de la dissidence politique. Il est notamment impliqué dans les passages à tabac et la torture de prisonniers politiques et a joué un rôle clé dans l’exécution de Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani.
Des preuves lient également Ghobadi à l’expulsion forcée de Saeed Masouri et aux violences orchestrées dans les prisons d’Evin et de Gohardasht. Son implication dans de tels actes souligne l’utilisation par le régime des agents pénitentiaires non seulement comme geôliers, mais aussi comme agents de première ligne de la répression étatique.
Fereydoun Farajnejad : « Le messager de la mort » de Ghezel Hesar
La figure la plus effrayante de la hiérarchie carcérale actuelle est sans doute Fereydoun Farajnejad, directeur adjoint de la santé de Ghezel Hesar. Décrit par les détenus comme un personnage sadique se qualifiant lui-même de « messager de la mort », Farajnejad a joué un rôle majeur dans la torture physique et psychologique des prisonniers politiques.
Parmi ses actes les plus horribles :
Torture psychologique, notamment la pendaison de rats morts devant les prisonniers en leur disant : « Il est plus facile de vous tuer qu’un rat.»
Distribution de draps funéraires blancs aux prisonniers en les insultant : « Vous les jetterez sur vous-mêmes.»
Force à la consommation de méthamphétamine chez des prisonniers en bonne santé, en particulier ceux de corpulence athlétique, comme moyen de dégradation physique. Les détenus sont emprisonnés à l’intérieur de la prison, pratiquant des prix exorbitants et utilisant des pots-de-vin pour retarder ou accélérer les exécutions.
Farajnejad a également extorqué des fonds aux familles de prisonniers en exigeant des pots-de-vin pour empêcher les exécutions ou organiser des visites. Les dons destinés à offrir des fruits ou des friandises aux détenus sont saisis et vendus à l’économat de la prison. Même l’accès aux communications juridiques de base est conditionné au paiement.
Un réseau d’abus systémiques
Les actions collectives d’Azizi, Ghobadi et Farajnejad forment un réseau d’abus systématiques à la prison de Ghezel Hesar, qui viole les traités internationaux relatifs aux droits humains dont l’Iran est signataire.
Les normes internationales violées comprennent :
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) – Articles 6, 7, 9 et 10 :
Droit à la vie (art. 6)
Interdiction de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants (art. 7)
Droit à la liberté et à la sécurité de la personne (art. 9)
Traitement humain des détenus (art. 10)
Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) – notamment :
Règle 1 : Respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine
Règle 43 : Interdiction de l’isolement cellulaire indéfini
Règles 60 à 64 : Droit à la communication, aux visites et à la correspondance juridique
Convention contre la torture (CAT) – Bien que l’Iran n’ait pas ratifié ce traité, l’interdiction de la torture est considérée comme faisant partie du droit international coutumier et universellement contraignante. Les événements survenus à la prison de Ghezel Hesar ne sont pas des incidents isolés, mais s’inscrivent dans une campagne coordonnée et continue de répression politique, par l’incarcération, la torture, les exécutions et l’extorsion. Alors que les prisonniers politiques continuent d’être pris pour cible pour avoir exprimé leur dissidence, le silence ou l’inaction de la communauté internationale ne fera qu’enhardir les auteurs de ces crimes.
La communauté internationale doit agir avec détermination pour demander des comptes à des responsables comme Allahkaram Azizi, Hassan Ghobadi et Fereydoun Farajnejad, en imposant des sanctions, en ouvrant des enquêtes internationales et en saisissant les rapporteurs spéciaux des Nations Unies et les tribunaux internationaux.
Le cas de Ghezel Hesar rappelle brutalement que la guerre du régime iranien contre la liberté se déroule non seulement dans la rue, mais aussi derrière les portes closes et sanglantes de ses prisons.
Source : CNRI

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