La traite des êtres humains est définie comme le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes par menace, contrainte, enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou de situation de vulnérabilité, ou par l’échange de paiements ou d’avantages, à des fins d’exploitation. L’élément central qui la distingue d’autres crimes, comme le trafic de migrants, est l’intention d’exploiter la personne. Ce crime est formellement interdit par le droit international.
Sous le régime des mollahs en Iran, le pays figure parmi les pires auteurs mondiaux de traite humaine organisée. L’Iran est à la fois un pays d’origine, de transit et de destination. Il se situe sur l’un des principaux axes de traite de jeunes femmes d’Asie vers l’Europe et les pays du Golfe. Des citoyens iraniens sont également victimes de trafic vers le Caucase, la région du Kurdistan irakien et les pays voisins du Golfe.
Selon le Rapport 2024 du Département d’État américain sur la traite des personnes (TIP), l’Iran reste classé au niveau le plus bas (Tier 3), catégorie réservée aux gouvernements qui ne respectent pas les normes minimales de lutte contre la traite et qui n’y apportent aucun effort significatif. Le rapport précise clairement que certaines agences sécuritaires et militaires iraniennes sont directement complices du trafic, ou ferment délibérément les yeux sur ces crimes.
Implication de l’État dans la traite des êtres humains : aveux d’initiés du régime
En Iran, la traite des femmes et des enfants n’est pas seulement tolérée, elle est activement entretenue avec le soutien d’institutions du régime telles que les Gardiens de la révolution islamique (IRGC), la milice du Bassidj, la police, et même certains membres du clergé au pouvoir.
Un aveu public particulièrement marquant a été formulé par un idéologue de haut rang du régime et responsable de la sécurité nationale, qui a déclaré dans un discours :
« Le système islamique en est arrivé au point où des filles chiites sont mises aux enchères aux Émirats arabes unis, et aucun responsable — ni le président, ni le ministère du Renseignement, ni le Conseil du discernement, ni les Gardiens de la révolution, ni le pouvoir judiciaire, ni la police — n’en est tenu pour responsable. »
Cette confession extraordinaire, venant d’un fidèle du régime et non d’un opposant, confirme la nature systémique et officielle des réseaux de traite au sein de la République islamique.
Aucune trace officielle ne fait état de poursuites ou de condamnations visant des agents militaires, sécuritaires ou gouvernementaux pour des faits de traite. Au contraire, les femmes victimes de traite sexuelle sont régulièrement poursuivies pour adultère, prostitution ou sortie illégale du territoire. Les femmes et les filles de retour de telles situations sont traitées comme des criminelles, non comme des survivantes.
Principaux axes de traite des femmes et des enfants
Selon des sources iraniennes, les principaux foyers de traite se trouvent dans les provinces de Hormozgan, du Sistan-et-Baloutchistan et du Khouzistan.
Un juriste a déclaré :
Hossein Kameli, avocat :
« La corruption dans les administrations et la collaboration entre trafiquants et forces de l’ordre ont facilité la traite des femmes dans ces régions. »
À Bandar Abbas, des femmes sont envoyées aux Émirats arabes unis sous le prétexte du mariage temporaire (sigheh). Dans le Sistan-et-Baloutchistan, les victimes sont transférées vers l’est via le Pakistan, puis vers le Golfe Persique. Au Khouzistan, les routes vers l’Irak et le Koweït sont actives.
Un autre rapport précise :
« Des intermédiaires iraniens gagnent jusqu’à 700 000 dirhams par groupe de filles trafiquées, avec des revenus d’exploitation nocturne atteignant jusqu’à 2 000 dirhams pour certaines. »
— Didar News
Méthodes de trafic et schémas de tromperie
La traite des êtres humains en Iran repose sur des méthodes trompeuses qui s’appuient souvent sur une légitimité religieuse, sociale ou économique. Ces pratiques révèlent l’enracinement institutionnel du trafic au sein des structures du régime.
Le sigheh (mariage temporaire) comme couverture religieuse
La pratique légale du mariage temporaire (sigheh) en Iran est devenue un outil pour dissimuler l’exploitation sexuelle. De nombreuses jeunes filles signent des contrats avec des hommes arabes sous couvert de relations religieusement acceptées, avant d’être transférées à l’étranger à des fins sexuelles.
Le rapport TIP 2024 souligne :
« En tolérant tacitement le sigheh, le gouvernement iranien facilite l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants et refuse de poursuivre les responsables. »
Tromperie économique et fausses offres d’emploi
Les victimes sont souvent issues de milieux pauvres, de familles vulnérables, ou sont des filles en fuite et des mères célibataires. On leur promet des emplois domestiques ou de bureau en Iran ou à l’étranger. Une fois recrutées, leurs papiers d’identité sont confisqués, et elles sont contraintes à la prostitution.
Fausse promesse de mariage
Des trafiquants se font passer pour de riches prétendants venus d’autres provinces et proposent le mariage à de jeunes filles rurales. Une fois le mariage ou le sigheh contracté, la fille est rapidement emmenée à l’étranger. Certaines mineures sont cachées jusqu’à atteindre l’« âge de mise sur le marché ».
Recrutement d’enfants soldats par les pasdarans et le Bassidj
Les pasdarans et le Bassidj recrutent activement des garçons de moins de 15 ans pour les envoyer dans les conflits en Syrie et au Yémen, ou pour réprimer les manifestations internes.
Trafic d’organes et ventes au marché noir
Des réseaux criminels de trafic d’organes opèrent sous couverture d’organisations caritatives dans des villes comme Téhéran, Chiraz et Tabriz. Des ressortissants étrangers sont exploités pour leurs organes, ensuite revendus sur le marché noir.
Analyse juridique : violations persistantes du droit international
La traite des êtres humains constitue une violation manifeste du droit international, notamment du Protocole de Palerme qui en donne une définition claire et en interdit la pratique. L’Iran n’a ni ratifié ce protocole, ni transposé ses normes dans sa législation nationale. Là où des lois existent, elles sont appliquées de manière arbitraire ou détournées.
De 2020 à 2024, l’Iran est resté classé au niveau Tier 3 dans les rapports TIP du Département d’État américain. Le rapport 2024 affirme :
« Des agences gouvernementales iraniennes, y compris les forces de sécurité et les pasdarans, sont directement complices ou sciemment négligentes dans la traite des êtres humains : des femmes, des jeunes filles et des enfants. Les victimes sont punies tandis que les agents de l’État jouissent d’une totale impunité. »
Le rapport 2023 notait de même :
« L’Iran ne parvient pas à identifier ni à protéger les victimes, préférant poursuivre les survivantes de la traite sexuelle pour adultère, voyage illégal ou corruption morale. »
Conséquences humaines et sociales : vies brisées, voix réduites au silence
La traite des êtres humains, des femmes et des enfants en Iran dépasse le cadre du crime organisé : elle représente une érosion profonde de la dignité humaine, de la cohésion familiale et de la stabilité sociale.
Les victimes incluent des filles en fugue, des enfants orphelins, des femmes chefs de famille et des jeunes issus de la pauvreté. Attirés par des promesses d’emploi, de mariage ou de migration, ils sont dépouillés de leur identité et de leur volonté, puis vendus comme de simples marchandises.
Des rapports confirment que certaines jeunes filles iraniennes trafiquées ont moins de 14 ans. Elles sont cachées jusqu’à ce qu’elles soient jugées « prêtes » à être vendues sur le marché sexuel.
Dans certains cas, des familles pauvres envoient leurs filles à l’étranger dans l’espoir de recevoir de l’argent, avant de découvrir la vérité. Beaucoup gardent le silence, par honte ou par peur pour la vie de leur enfant. Une mère confiait :
« Ma fille est portée disparue depuis deux semaines. Ses amies ont dit qu’elle était partie à l’étranger pour nous envoyer de l’argent. Je prie juste pour qu’elle soit en vie. »
— Clinique juridique de l’Université de Téhéran
Dans les régions touchées par ce fléau, les filles sont perçues comme des biens échangeables. Les lois du régime sur le mariage des enfants, le sigheh et l’inégalité des sexes contribuent à maintenir et à renforcer ce système de traite. Sous le régime des mollahs, la traite n’est pas un accident tragique mais un système enraciné d’exploitation sexuelle soutenu par l’État.
Conclusion et appel international à l’action
Nous appelons instamment :
Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies,
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme,
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC),
à :
Lancer immédiatement une enquête internationale indépendante sur le rôle des IRGC et des institutions du régime dans la traite des êtres humains en Iran,
Ajouter les noms des responsables iraniens impliqués aux listes internationales de sanctions en matière de droits humains,
Offrir une protection internationale directe aux victimes iraniennes de la traite, en particulier les femmes et les enfants,
Mettre en place des mécanismes de documentation et de dénonciation des réseaux de traite sexuelle en Iran.
Le régime des mollahs ne se contente pas de violer ses obligations internationales : il est l’un des acteurs majeurs de la traite dans la région.
Se taire face à ce crime, c’est y être complice.
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