samedi 1 mars 2014

Répression - Le masque modéré de l'Iran et l'exécution d'un poète

Al –Arabiya, 27 février - Par Diana Moukalled - Hassan Rohani, le président iranien, ou peut-être ses employés, persistent à publier des twitts sur Twitter pour lui-même et son ministre des Affaires étrangères, Mohamad Javad Zarif.
Rohani et Zarif sont actifs sur Twitter, bien que l'autorité iranienne interdise toujours à ses citoyens d'utiliser ce site et d'autres sites de réseaux sociaux en général. Mais ceci n'est pas le détail majeur que le régime iranien doit prendre en considération.

UN VOILE DE SENSIBILITE

Celui qui lit les twitts du Président «moderne» et de son ministre des Affaires étrangères se rendra compte que les mêmes termes sont répétés : la justice, la paix, la stabilité et une longue liste de termes du régime, sont twittés par les deux hommes en anglais pour s’adresser à l’occident et non à la population en Iran.

Le Président «modéré» et le ministre sont conscients que leurs sourires et leurs expressions peuvent attirer plus d'attention que leurs actions notamment par le fait d’une phase d'ouverture irano-occidentale qui soulève des préoccupations moins sévères sur les exactions en Iran.

En conséquence, le fait que 80 personnes au moins aient été exécutées ces deux derniers mois n'a pas été mis en évidence. Les exécutions ont dépassé le nombre de 500 l'an dernier. Probablement qu’un tiers d'entre elles se sont produites après l'élection de Rohani à la Président, l'été dernier. Cela signifie que près de 300 cas d'exécution sont liées à l'ère du président «modéré».

Le cas d'exécution le plus célèbre de cette année est la pendaison par les autorités iraniennes de Hashem Shaabani, un poète irano-arabe d’Ahvaz et de Hadi Rashedi. Ils ont été exécutés sur des accusations de « corruption, d’atteinte à la sécurité nationale et de guerre contre Dieu ».

EXECUTIONS ILLEGALES

Shaabani a été exécuté dans un secret absolu, tout comme son procès - lequel a été dénoncé par toutes les organisations internationales des droits humains, car il était dépourvu d’un minimum de transparence et de justice. Les aveux télévisés des deux hommes ont été diffusés et il était clair qu'ils avaient été enregistrés sous la pression.

Dans ses confessions, Shaabani dit qu'il était membre d'un groupe séparatiste terroriste. Mais la vérité est que, en dehors de cette interview, la justice iranienne n'a pas présenté un seul élément de preuve tangible prouvant cette allégation.

Hachem était un poète et un jeune enseignant arabe qui avait créé une revue de poésie. Il a écrit des textes critiquant le régime et ses abus contre la minorité arabe d'Ahwaz et a donc été accusé de guerre contre Dieu.

Il a été exécuté en secret à une heure inconnue. Le paradoxe ici est que Rohani, le Président «modéré» a visité la région Ahvaz peu de temps avant son exécution et avait parlé des droits des minorités ethniques.

En effet, l'Iran n'est pas le seul pays qui ait peur d'un poète et ce n'est pas le seul pays dont le régime soit terrifié par des mots et des idées.

Mais la pendaison de Hashem Shaabani nous dit beaucoup de choses sur l'Iran. La tentative du gouvernement iranien de montrer une image différente de celle véhiculée sous Ahmadinejad est encore hypothétique à ce jour.

Quand il s'agit de pratique et non de théorie, l'hideuse image de l'Iran en tant que régime tyrannique, demeure.

L'enregistrement des aveux des forcés de Shaabani sur une cassette vidéo est une dérogation de la justice, une manœuvre qui remplace désormais le concept moderne d'un procès équitable, public et transparent.

L’exécution d'un poète est une expression qui résume le régime iranien.


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