La question de l'adhésion à la convention suscite des tensions au sein du Majlis (parlement des mollahs) et les conservateurs ont très clairement affirmé qu'ils ne veulent pas que l'Iran soit soumis à de nouvelles lois qui mettent le pays en adéquation aux normes internationales. Les législateurs conservateurs ont critiqué les plans en cours depuis l'année dernière et ont lancé une pétition contre l'adhésion à la Convention sur le financement du terrorisme.
Leur raisonnement est qu'ils ne veulent pas que le financement de leurs alliés dans la région soit interrompu. Cela inclut le financement de groupes tels que le Hamas et le Hezbollah qui sont classés comme organisations terroristes par l'Union européenne et les États-Unis. La législation conduirait également à l’inscription des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) du régime des mollahs sur la liste des terroristes par les États-Unis.
Les législateurs du Majlis se sont prononcés par 138 voix contre 103 en faveur d'une suspension de deux mois des pourparlers pour savoir si l'Iran devrait adhérer à la Convention sur le financement du terrorisme.
L'Iran est le seul pays, outre la Corée du Nord, à figurer sur la liste noire du Groupe d'action financière internationale (GAFI), ce qui rend l'accès aux services bancaires mondiaux plus difficile pour la République islamique. Le GAFI doit examiner la situation actuelle de l'Iran dans quelques semaines.
Certains responsables iraniens affirment qu'il est inutile que l'Iran adhère au GAFI parce que les États-Unis se sont retirés de l'accord et que les sanctions doivent être pleinement appliquées à nouveau. Bien que l'accord reste en place avec les autres signataires – la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne – de nombreux accords commerciaux s'effondrent par crainte de représailles à l'égard des sanctions américaines.
Les responsables iraniens se sont exprimés ouvertement sur les conventions potentielles, certains les soutenant sans réserve et d'autres s’y opposant avec véhémence. Le vice-ministre des Affaires étrangères du pays – Abbas Araghchi – a déclaré : « Ce même parlement a été victime du terrorisme de Daech à la même époque l'année dernière (...) Sans la coopération internationale et l'adhésion aux conventions internationales, il est impossible d’y faire face. À l'intérieur du pays, il y a des trous et des faiblesses dans les réseaux bancaires, ce qui facilite malheureusement les groupes terroristes et la contrebande de drogue. »
D'autre part, un porte-parole de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement, Hosseini Naghavi-Hosseini, a déclaré : « Pourquoi voulons-nous nous conformer aux règles et aux exigences qui ont été conçues par nos ennemis ? »
Le soutien du régime des mollahs aux organisations terroristes est signalé par de nombreux dirigeants et groupes, notamment par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) – le principal groupe d'opposition qui s'efforce de défendre le peuple contre le régime tyrannique. À partir de la fin de l'année dernière, la population a demandé au régime de se concentrer sur les questions intérieures et de quitter la Syrie.
Le 30 juin, le CNRI accueillera des dizaines de milliers d'Iraniens à son rassemblement annuel « Iran Libre, l’Alternative » à Paris où de nombreux dignitaires et activistes se réuniront pour exhorter au changement démocratique en Iran.
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