Les tentatives boitillantes de l'Europe pour maintenir l'accord nucléaire avec l’Iran après le retrait des États-Unis n'avaient aucune chance de réussir. Les entreprises de l'UE ne veulent pas prendre le risque de subir la colère du Département d'État américain en violant les sanctions.
Maintenant que les nouvelles injonctions américaines commencent à produire leurs effets, le régime des mollahs a appuyé sur la sonnette d’alarme. Le week-end dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a exhorté l'UE à tenir tête aux Etats-Unis et à « compenser les pertes de Téhéran ». Son intervention a été rapidement suivie par celle du Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, qui a reproché à l'UE de ne pas aller assez loin pour combler le déficit et a menacé de se retirer complètement de l'accord nucléaire.
Pour renforcer sa menace, Khamenei a ordonné de commencer à travailler sur un nouveau centre d'assemblage de centrifugeuses sur le site nucléaire de Natanz. Ce site et le programme nucléaire top secret du régime ont été révélés pour la première fois par l'OMPI en août 2002. En effet, c'est l'appel des Moudjahidine du Peuple à des sanctions internationales qui a finalement forcé Téhéan à accepter l'accord nucléaire.
Cependant, l'accord, salué par l'ancien président américain Barack Obama comme l'une des principales réalisations de son mandat présidentiel, a été un fiasco dès le début. L'accord unilatéral a conduit à la levée des sanctions, libérant 150 milliards de dollars d'avoirs gelés. Loin d'investir pour son propre peuple, le régime dirigé par les mollahs a utilisé l'argent pour doubler ses dépenses dans l'exportation de la terreur par l'intermédiaire du Corps des gardes de la révolution islamique (pasdaran) et de la Force Qods, toutes deux inscrites sur la liste des organisations terroristes en Occident et impliquées dans presque tous les conflits au Moyen-Orient. Outre Bachar el-Assad en Syrie et les milices chiites cruelles en Irak, l'Iran finance et fournit les rebelles Houtites au Yémen et le Hezbollah terroriste au Liban.
Des soulèvements massifs à travers l'Iran, qui ont commencé à la fin décembre, se sont poursuivis sporadiquement jusqu'à ce jour. Les récentes grèves et protestations généralisées des conducteurs de camions et des agents publics ont presque paralysé le pays. La réponse du régime théocratique a été une répression féroce. Des centaines de manifestants ont été tués et blessés dans les rues. 8 000 personnes ont été arrêtées, dont 14 ont été torturées à mort en détention. Le recours immodéré à la peine de mort pour éliminer les prisonniers politiques a catapulté l'Iran au premier rang mondial en matière de nombre d’exécution par habitant. Plus de la moitié des exécutions enregistrées dans le monde ont lieu en Iran, et les pendaisons collectives ont souvent lieu en public.
La brutalité du régime a conduit Amnesty International et de nombreuses autres organisations de défense des droits de l’homme à condamner ouvertement ce régime. Cette semaine, sept prisonniers politiques de la prison de Gohardacht, à Karaj, ont risqué leur vie en publiant une lettre de protestation contre la spirale des exécutions : « La pendaison est un meurtre commis par le gouvernement, en toutes circonstances. » Mais de telles manifestations tombent dans l'oreille du sourd en Europe, où les complaisants, menés par Federica Mogherini, la Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la sécurité, proclament l'espoir désespéré que le « dialogue constructif » permettra d'obtenir de nouveaux et riches accords commerciaux, tandis que les prisonniers politiques sont pendus à la potence. Les complaisants en Europe semblent accorder une priorité aux contrats commerciaux lucratifs avec le régime des mollahs par rapport aux droits humains fondamentaux.
L'UE doit faire face à la réalité. Les mollahs corrompus et mortellement violents ne vont pas changer leur conduite. Ils sont les parrains du terrorisme au Moyen-Orient et dans le monde et les léopards ne changent pas de place. L'accord nucléaire d'Obama était une mascarade. Le régime des mollahs n'a jamais eu l'intention de renoncer à son objectif de construire des ogives nucléaires, et a continué à développer des systèmes de missiles capables de livrer ces engins dévastateurs.
Au lieu de lutter pour trouver un ensemble de mesures incitatives qui pourraient amener les mollahs à s'en tenir à l'accord, nous devrions soutenir le peuple iranien qui veut se débarrasser de cette dictature fasciste et qui aspire à ce que l'Iran devienne un partenaire pacifique et prospère dans le concert mondial des nations.
Struan Stevenson, coordinateur de la Campagne pour un changement démocratique en Iran, a été membre du Parlement européen pour l'Écosse (1999-2014), président de la délégation du Parlement pour les relations avec l'Irak (2009-14) et président de l'intergroupe des Amis d'un Iran libre (2004-14). Il est conférencier international sur le Moyen-Orient et président de l'Association européenne pour la liberté en Irak.
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