Un universitaire possédant une double citoyenneté qui a enseigné à l'Université de Téhéran et à l'Université catholique de Louvain en Belgique a été arrêté sur des « accusations liées à la sécurité », a révélé un haut responsable iranien, le 4 mars 2019.
En parlant de cette affaire, le ministre adjoint des Sciences, Salar Amoli, a omis de fournir des détails sur l’identité du détenu, notamment son nom et la date de son arrestation.
« L’Université de Téhéran a adressé une demande à des collègues du pouvoir judiciaire qui cherchaient à savoir s’il méritait une pause pour éviter de nuire aux liens scientifiques entre l’Université de Téhéran et cette université (en Belgique) », a-t-il déclaré à l’agence de presse officielle, Mehr.
« Ce n'est pas une question très préoccupante », a-t-il ajouté.
Cependant, ce jour-là, Mahmoud Nili Ahmadabadi, chancelier de l’Université de Téhéran, a déclaré que l’Université catholique de Louvain avait rompu ses liens avec l’Université de Téhéran.
« Malheureusement, les questions politiques ont toujours eu un impact sur les collaborations scientifiques », a déclaré Ahmadabadi à l'agence de presse officielle, ISNA.
« Lors de son récent voyage en Europe, le ministre des sciences (Mansour Gholami) a rencontré des responsables universitaires belges pour suivre cette affaire. L'ambassade iranienne et le ministère des affaires étrangères font de même », a-t-il ajouté.
Ahmadabadi a ajouté : « Durant le voyage, les universités de ce pays ont protesté contre l'individu détenu qui enseignait à l'université de Louvain. Cette question est très importante pour leur communauté universitaire ».
Selon les recherches du Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI), au moins 11 personnes ayant une double citoyenneté et ressortissants étrangers seraient emprisonnés par la République islamique en janvier 2019, dont deux universitaires sous des accusations liées à la sécurité nationale, forgées de toutes pièces.
Le sociologue irano-canadien Kavous Seyed-Emami est mort en février 2018 dans la prison Evin de Téhéran dans des circonstances suspectes, deux semaines après avoir été arrêté par l'Organisation du renseignement des pasdarans (IRGC).
La scientifique irano-suédoise Ahmedreza Djalali est emprisonnée depuis avril 2016 et attend un réexamen de sa peine de mort. En février 2018, l'ONU a réitéré à l’Iran son appel urgent à annuler la peine de mort.
L'universitaire américain Xiyue Wang est emprisonné depuis août 2016 et condamné à 10 ans de prison. En octobre 2018, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire n'a trouvé « aucune base légale » pour la détention de Wang et a appelé à sa libération immédiate.
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran
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