L’expert Tahar Boumedra un ancien chef du Bureau des droits de l'homme de la Mission d'Assistance des Nations Unies pour l'Irak (MANUI) intervenait au Colloque du Comité parlementaire pour un Iran démocratique à la prestigieuse salle Colbert de l’Assemblée nationale le 21 février 2019, intitulé « Iran : perspectives en 2019 », en présence de Maryam Radjavi, présidente élue de la résistance iranienne, de députés et de personnalités.
La nécessité d’une politique de fermeté par l’Union européenne vis-à-vis des menaces terroristes du régime iranien, la détérioration de la situation des droits de l’homme en Iran et la nécessité de soutenir le combat du peuple iranien pour le changement de régime, ont été les questions abordées lors de cette réunion qui a vu la participation de militants français, algériens, iraniens et franco-colombienne du combat pour la paix internationale et l’entente entre les peuples.
M. Boumedra est l’auteur de deux rapport sur la massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran. L’un des principaux auteurs de ce massacre, Ebrahim Raïssi vient d’être nommé pour occuper le poste du chef du pouvoir judiciaire du régime des mollahs. Un développement sinistre pour l’avenir des droits de l’homme dans l’antique pays. Le Conseil
Voici l’intervention du grand défenseur des droits de l’homme et de la dignité humaine, Tahar Boumedra :
Voici l’intervention du grand défenseur des droits de l’homme et de la dignité humaine, Tahar Boumedra :
« Toutes ces interventions m’ont laissé sans presque rien à dire. Je vais tout de suite passer à des questions pratiques au nom des familles des victimes du massacre de 1988 qui se sont réunies au sein d’une association de droit britannique qui s'appelle Justice pour les victimes des massacres de prisonniers politiques de 1988 en Iran, JVMI.
Cette association a fait un travail de fond sur ce massacre et un recensement de tous les travaux concernant ce massacre à partir du travail d'Amnesty International, de la Fédération internationale des droits de l'homme, de Human Rights Watch, des organisations iraniennes et de la société civile iranienne. Et tous ces travaux constatent qu'il y a eu effectivement un massacre et qu'il y a eu plus de trente mille personnes exécutées de façon illégale et extrajudiciaire. Ce travail a aussi été soulevé par le rapporteur spécial des droits de l'homme de l’ONU.
Les documents parlent des droits humains. Ces massacres ont été soulevés par le Rapporteur spécial de l’époque, en août 1988 le rapporteur spécial pour la situation des droits de l'Homme en Iran était conscient de ce qui se passait dans les prisons iraniennes. Mais le régime des mollahs a réussi à dévier l'attention internationale sur cette question y compris celle du Rapporteur spécial qui a cessé de rapporter à ce propos.
Tout cela s'est fait à partir d'une fatwa de l’ayatollah Khomeiny. Il voulait éradiquer, exterminer toute opposition à son régime. Et le résultat c'est ce massacre. Après plus de 30 ans maintenant, ce massacre n'a jamais été condamné comme il le fallait. Et personne n'a été jugé à propos de ce massacre. Et la génération des mollahs qui ont perpétré ce massacre, se trouve aujourd'hui aux commande du régime iranien. Nous avons fait ce travail, nous avons publié deux rapports, avec tous les détails, et nous avons même nommé les gens suspectés d'avoir perpétré ce crime ; il y a plus de 70 personnes dans le rapport que nous avons publié.
Et en tête de liste dans ce rapport, on retrouve l'ancien ministre de la Justice dans le gouvernement Mostapha Pour-Mohammadi. Il y a aussi même un candidat à la présidence iranienne en 2017 Ibrahim Raïssi. Tous ces gens, c'est une génération qui a massacré le peuple iranien et se trouve encore là aujourd'hui. Ils ont terrorisé leur peuple, ils ont terrorisé le Moyen-Orient.
Et aujourd'hui, ils exploitent le terrorisme ici-même en Europe. Donc ce que l’on voudrait, c'est faire appel aux Nations des Nations unies pour qu'elles fassent une enquête indépendante.
Vous savez, les Nations unies avant tout, c'est une organisation politique et moi j'ai travaillé au sein de l’ONU. C'est une mission politique, mais mon bureau c'était un bureau des droits de l'homme. Faire un travail au sein d'une mission politique et demander la protection des droits de l'homme, ce n'était pas un travail facile. Mais c'est pour ça qu’aujourd'hui, nous devons insister auprès des Nations unies de dépêcher une commission d'enquête indépendante pour que justice soit faite.
Je voudrais aussi rappeler que les gouvernements européens répondent à beaucoup de questions qui se posent surtout quand on les voit signer à ratifier des accords de coopération et d'association. Je cite les accords d'association avec les pays méditerranéens dans les années 70, accords avec les pays Afrique Caraïbes Pacifique, accords qui insistent sur la question de respect de la gouvernance démocratique de l'état de droit et des droits de l'homme. Mais en pratique, on n'a jamais vu l'Union européenne insister à l'application de la clause des droits de l'homme. Et surtout quand on les voit faire pour décrocher des accords commerciaux, on s’interroge sur la crédibilité de ces clauses des droits de l'homme et aussi on s’interroge sur la crédibilité de la diplomatie des droits de l'homme européens.
Je voudrais aussi souligner une question parce qu'on parle de crédibilité. La question d'essayer de diaboliser les anciens résidents du camp d’Achraf et les membres du Conseil national de la Résistance iranienne. Il y a une campagne de diabolisation de ces gens et cette campagne a été bien décrite dans un rapport publié par M. Struan Stevenson qui démontrent combien certains médias européens ont essayé de tout mettre sur le dos des Moudjahidines du peuple. Ils ont essayé de les décrire encore comme terroristes. Mais en fait vous vous souvenez que lorsqu’ils étaient à Achraf, on les avait accusés d’avoir gardé un certain armement au camp d’Achraf. Et puis, le camp a été évacué, il a été scanné aussi bien par les gardiens de la révolution que par l'armée irakienne. Ils ont cherché partout, ont même creusé le sol pour voir s’ils avaient enterré quelque chose et finalement ils n'ont jamais trouvé d’armement.
Alors ces médias qui aujourd'hui accusent l’OMPI d’être une organisation terroriste, je leur demande qu'ils nous présentent, qu'ils présentent aux Achrafiens, leurs excuses. Parce que après tout, les gens d’Achraf ont quitté l'Irak et tous les lieux ont été bien fouillés. Aucun armement n’a jamais été trouvé, ce sont des mensonges rapportés par certains médias.
Vous avez bien suivi les médias qui rapportent ces mensonges. Je dirai qu'il est temps que ces médias nous rejoignent et qu'on fasse un travail d'investigation avec les Nations unies et qu’ils arrêtent de diffamer des gens qui vivent paisiblement en Albanie.
Je veux aussi saisir cette occasion pour faire un appel aux honorables membres de cette auguste assemblée afin qu'ils se joignent aux appels demandant aux Nations unies de faire une enquête indépendante sur les 30.000 massacrés dans les prisons politiques en Iran. Il faut qu’une enquête soit faite et le soutien des parlementaires français pourra faire aboutir cette demande. »
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