CSDHI - Le manifestant Mostafa Salehi a été torturé pour faire des aveux. Les autorités iraniennes ont pendu Mostafa Salehi, un des manifestants arrêtés lors des manifestations de décembre 2017 - janvier 2018, à la prison de Dastgerd à Ispahan.
De nouvelles informations en provenance de l'intérieur de l'Iran indiquent que le manifestant iranien Mostafa Salehi, qui a été pendu le 5 août 2020 à Ispahan, a été soumis à de violentes tortures pour avouer le meurtre d'un pasdaran.
Il n'a jamais accepté les accusations mais il a quand même été pendu malgré le manque de preuves.
Une source a déclaré que Mostafa Salehi avait été gravement torturé au cours des deux dernières années pour avouer le meurtre de Sajjad Shahsanaei, membre des forces Bassidj de l'IRGC (les pasdarans).
« La main et les deux jambes de Mostafa avaient été cassées pendant les interrogatoires. Les agents ont également utilisé des aiguilles qu’ils lui enfonçaient sous ses ongles », a déclaré la source.
« Les tortures étaient si graves que son cou et sa moelle épinière ont été blessés. Ils l'ont torturé pour qu'il avoue, mais il n’a jamais cédé », a déclaré la source.
Selon la source, on a dit à la famille de Mostafa de garder le silence et que « ce serait mauvais pour Mostafa » s'ils parlaient à quelqu'un de sa situation.
« Sa famille a gardé le silence, mais à la fin ils l'ont quand même exécuté », a ajouté la source.
Le site internet des droits humains a indiqué que Mostafa était le père d'un garçon de 6 ans et d'une fillette de 4 ans.
Malgré les pressions persistantes et les longues périodes de torture qu'il a subies pendant sa détention au département de police d'Ispahan, lors des interrogatoires menés par l'agence du renseignement d'Ispahan, Salehi a refusé d'avouer, comme l'a confirmé plus tard le procureur de Najafabad (Ispahan). Aucune arme, munition ou autre preuve n'a été trouvée. Il a plaidé non coupable devant le tribunal.
La torture et les autres mauvais traitements sont absolument interdits par le droit international, notamment par l'article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l'Iran est partie.
Cependant, le régime iranien est notoirement réputé pour inventer des scénarios et extorquer des aveux forcés aux prisonniers politiques pour justifier leur exécution.
Le vendredi 10 juillet, la justice a confirmé la condamnation à mort de trois jeunes manifestants, Amir Hossein Moradi, Saied Tamjidi et Mohammad Rajabi, arrêtés lors du soulèvement national de novembre 2019. Le régime a ensuite fait marche arrière en raison de la campagne mondiale.
Le procès des trois hommes, qui s'est déroulé les 5 et 6 janvier 2020, était manifestement inéquitable, selon Amnesty International.
Les forces de sécurité répressives du régime ont identifié et arrêté M. Moradi, âgé de 25 ans, en utilisant des images de vidéosurveillance obtenues lors des manifestations de novembre 2019. Il a été incarcéré pendant une semaine dans un centre de détention du ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS) à Téhéran avant d'être transféré dans la tristement célèbre prison Evine de Téhéran pendant un mois. M. Moradi a ensuite été soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, il a notamment reçu des coups, des chocs électriques etc.
Il y a moins de deux semaines, une campagne mondiale sur Twitter, dans laquelle les utilisateurs ont twitté 12 millions de fois le hashtag #donotexecute, a appelé à l'arrêt des condamnations à mort de trois jeunes arrêtés en novembre 2019.
Par ailleurs, la Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort de cinq autres hommes arrêtés par les forces de sécurité à Ispahan lors des manifestations de 2017-2018 et de janvier 2019.
Les manifestants, Mehdi Salehi Ghale Shahrokhi, Mohammad Bastami, Majid Nazari Kondori, Hadi Kiani et Abbas Mohammadi ont chacun été condamnés à mort pour « guerre contre Dieu » et « baghi » (prise d'armes contre le gouvernement).
Source : Iran HRM
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