mardi 4 août 2020

La société iranienne est dans un état explosif selon un média du régime


Iranian Society Is in an Explosive State, and Any Dissatisfaction would Trigger a Protest Iran Protests-The repressive forces of the Iranian regime are suppressing the demonstrators-November 2019

 La situation critique de la société iranienne et la perspective d’un soulèvement ont atteint un point tel que même les médias du régime sont obligés de l’admettre. Le 1er août, le site Etemad Online, dans le cadre d’un entretien avec Saiid Madani, un « chercheur » au sein de l’establishment, a abordé la question des médias sociaux et du hashtag «#NoExecutionsInIran # اعدام_نکنید». Pour lui, si les médias sociaux ne font que connecter les gens entre eux, ce qui cause les manifestations de colère c’est la situation explosive dans la société iranienne. Il a évoqué le danger de « mouvements sociaux » et le fait que toute insatisfaction se transforme rapidement en manifestation contre le pouvoir. Extraits :

« Les actions collectives et les protestations sociales sont le résultat de contradictions sociales et de ressentiments à cause de privations, de la pauvreté, des inégalités ou de l’autoritarisme et de la crise de légitimité. Par conséquent, il est nécessaire d’accorder plus d’attention au rôle vital de la communication dans la formation et le fonctionnement des mouvements sociaux.

Les réseaux de communication numérique font partie intégrante des mouvements sociaux et des actions de la rue. Parfois, la pression dans le cyberespace reçoit une réponse appropriée en raison de la peur de la mobilisation dans l’espace réel …

Certains pensent à tort que la technologie de communication à elle seule et sans la participation du grand nombre peut apporter des changements. Or, la technologie de communication sert à relier les gens entre eux.

Ce qui inquiète les tenants du maintien du statu quo et les oblige à reculer, c’est le lien entre les personnes dans un espace autonome; C’était le cas dans la ville ou c’était le cas avec la création du hashtag “#NoExecutionsInIran # اعدام_نکنید”

Que les gouvernements le veuillent ou non, la rue fait indéniablement partie de la contestation. Les médias sociaux n’empêchent pas seulement les gens de descendre dans la rue, ils les incitent à le faire.

Les gouvernements doivent décider entre le fait d’autoriser les manifestations légales de rue, ou d’attendre que la rue soit occupée par le peuple lui-même.

Quand la crise envahit les structures existantes, quand la corruption a progressé jusqu’au sommet du mont Damavand, quand la pauvreté et les inégalités ont doublé les souffrances des gens, et la dévaluation de la monnaie nationale a rendu les pauvres plus pauvres et les riches plus riches, quand l’odeur dégoûtante de la discrimination a rendu la société odieuse, il n’est pas difficile de prédire l’avenir.

Les mouvements de protestation sont le produit de crises dans les conditions de vie des gens. C’est une situation insupportable qui oblige les mécontents à protester. En fait, la méfiance des gens à l’égard des institutions gouvernementales est un facteur essentiel des manifestations et des soulèvements. Les personnes ne participent pas aux manifestations pour le plaisir ou le divertissement ; ils prennent le risque de se battre pour une vie meilleure. Dans les mouvements de protestation, les relations entre les manifestants sont très importantes. Les réseaux sociaux fournissent ces liens de la meilleure façon possible. Mais non pas pour les empêcher d’aller dans la rue, mais au contraire, pour leur faciliter le passage à la rue.

Qu’il soit virtuel ou réel, chaque acte est un exercice de création d’un espace autonome, de préparation à l’action collective et d’occupation des rues. N’avez-vous pas vu les manifestations de novembre 2019 il y a quelques mois à peine ?

Malgré la persistance des crises et l’incapacité du gouvernement à réduire les crises structurelles actuelles, l’action collective – virtuelle ou réelle – n’aura pas de fin; Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, la société iranienne est en état de soulèvement jusqu’à nouvel ordre. »


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