Le Khouzistan, une province assoiffée, flottant sur l’eau
Situé dans le sud-ouest de l’Iran, sur les rives du golfe Persique, le Khouzistan compte cinq grands fleuves et sept barrages. Cependant, les habitants de cette province riche en pétrole continuent de souffrir d’une sécheresse extrême.
Selon les médias officiels, au moins 500 villages du Khouzistan ne disposent ni d’approvisionnement en eau stable ni de distribution d’eau potable. Le problème de la pénurie d’eau au Khouzistan ne se limite pas aux villages. Ces dernières années, les habitants des principales villes comme Ahwaz, Abadan et Khorramchahr, ont protesté contre la terrible qualité de l’eau potable.
Par exemple, certaines quartiers d’Ahwaz, la capitale provinciale, souffrent de graves problèmes d’eau.
La fragilité des conduites d’eau provoque de fréquentes coupures dans les régions de Kout Abdullah, Khashayar, Siyahi, Ein-Do et Pardisse.
Le vendredi 26 juin 2020, les habitants du village d’Am-Altamir près d’Ahwaz ont bloqué l’ancienne route menant à Khorramchahr pour protester contre les coupures d’eau fréquentes et prolongées.
Les habitants de Khorramchahr ont protesté à plusieurs reprises devant le service des eaux local et la municipalité en raison de la salinité de l’eau potable.
Les habitants d’Abadan ont protesté à plusieurs reprises contre le mauvais goût et la mauvaise qualité de l’eau potable dans cette ville.
Certains villages de la ville de Suze sont privés d’eau potable.
Les habitants des villages creusent des puits à côté de leurs maisons pour avoir accès à l’eau ; cependant, en raison du manque d’eau dans la région et des températures élevées, les puits forés se tarissent rapidement.
Les villageois sont obligés d’acheter l’eau potable dont ils ont besoin au canton de Suze, et en plus de payer l’eau, ils doivent payer des sommes importantes pour que l’eau soit livrée à leurs villages.
Sadegh Haghighipour, directeur général des eaux et égouts du Khouzistan, a déclaré : « Environ 700 villages de la province du Khouzistan ont des problèmes d’approvisionnement et de distribution d’eau. Nous l’avons déclaré à de nombreuses reprises, mais le gouvernement n’y prête pas attention. » (Agence IRNA, 13 juin 2020)
Mojtaba Yousefi, député des mollahs d’Ahwaz, a récemment admis que les habitants de 800 villages du Khouzistan n’ont pas accès à une eau potable durable, malgré leur proximité avec 5 grands barrages et 7 cours d’eau. (Agence Fars, 10 août 2020)
Dans de nombreuses régions de la province du Khouzistan, en particulier dans les banlieues urbaines et rurales, les canalisations s’enfoncent dans les égouts. L’eau canalisée est une combinaison d’eau et d’eaux usées.
Les femmes, le coronavirus et la sécheresse au Khouzistan
Les femmes et les enfants sont les principales victimes de la sécheresse au Khouzistan, et la crise du coronavirus est venue exacerber leurs problèmes.
La santé des femmes est la santé de la société, mais en absence d’eau potable et avec les fréquentes coupures d’eau, les femmes du Khouzistan sont confrontées à de nombreux problèmes, tant en termes de santé personnelle que de soins à leurs enfants. Elles disent ne pas avoir d’eau potable ni d’eau pour se baigner et laver leurs vêtements.
En l’absence d’une plomberie adéquate, les femmes du Khouzistan sont obligées de transporter l’eau dont elles ont besoin. Il en résulte de nombreux problèmes physiques.
Les femmes doivent faire de longues files d’attente – parfois pendant des heures – juste pour obtenir un seau d’eau potable pour leur famille.
En pleine pandémie de Covid-19, le Khouzistan est une province « dans le rouge ». Les femmes et les autres habitants sont confrontés à des problèmes encore plus importants, étant donné qu’une des principales mesures de sécurité pour éviter de contracter le virus est de se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon.
En outre, la mauvaise eau présente un risque pour la santé et affaiblit le système immunitaire, ce qui rend les habitants de cette province plus sensibles au coronavirus.
Le canton rural de Gheyzaniyeh, la pointe de l’iceberg
La sécheresse au Khouzistan est devenue publique le 23 mai 2020, lorsque les habitants de Gheyzaniyeh ont vivement manifesté.
« Les gens n’ont pas d’eau à boire, encore moins de l’eau pour la santé », a déclaré Mohammad Bavi, membre du conseil du canton de Gheizaniyeh (Agence ILNA – 26 mai 2020).
Un habitant de la région a déclaré : « Quand une personne s’étouffe, elle doit pagayer. Nous avons dû fermer la route d’Ahwaz pendant quelques minutes pour que nos voix puissent atteindre les autorités. Mais l’unité spéciale a répondu aux personnes assoiffées par des balles. » (Site Science et Technologie – 29 mai 2020).
Un certain nombre de manifestants, dont un enfant, ont été blessés par balle lors de la répression de la manifestation.
La population de Gheizaniyeh compte plus de 26 000 habitants, principalement des agriculteurs et des éleveurs. Elle est située à 40 kilomètres à l’est d’Ahwaz, sur la route de Mahshahr, Ramshir et Ramhormoz.
Malgré 600 puits de pétrole et une production quotidienne de plus de 500 000 barils, Ghazanieh est l’une des parties les plus défavorisées de la province. Cette région accueille des compagnies pétrolières et gazières et possède les plus grands gisements de pétrole du pays (site Donya-ye Eghtesad, 28 mai 2020).
Les habitants de Gheizaniyeh sont confrontés à des pénuries d’eau depuis 2004. Les habitants sont privés d’eau potable pendant des jours, parfois même des mois (Mashreqnews.ir – 25 mai 2020).
La plupart des habitants travaillent dans les secteurs de l’élevage et de l’agriculture, mais ont perdu leur emploi. Dans la chaleur de l’été, les habitants de Gheizaniyeh doivent satisfaire leurs besoins quotidiens avec rien de plus que les rations d’eau fournies dans des barils (Agence ILNA, 26 mai 2020).
Où va le budget de l’eau du Khouzistan ?
Le régime des mollahs a fait de nombreuses fausses promesses mais n’a pris aucune mesure pour résoudre le problème de la pénurie d’eau au Khouzistan. Au contraire, les pasdarans ont détourné des cours d’eau et provoqué des sécheresses au Khouzistan en construisant au hasard des barrages mal conçus.
L’IRGC a également vendu et exporté de l’eau iranienne vers les pays voisins, dont l’Irak.
Étant donné la corruption endémique du régime des mollahs, on ne sait pas où sont dépensés les fonds alloués pour résoudre le problème de l’eau et des égouts du Khouzistan.
Selon le site Aftabnews.ir, le 12 juillet 2020, « Malgré le prêt de la Banque mondiale, qui n’est toujours pas clair, et la réaffectation des fonds du Fonds national de développement et d’autres postes budgétaires, les problèmes d’eau et d’égouts de la province du Khouzistan persistent ».
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