« Le 17 octobre 1987, des défenseurs des droits de l’homme et du citoyen de tous pays se sont rassemblés sur ce parvis. Ils ont rendu hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence. Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale. Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire. Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »
Cette manifestation du 17 octobre 1987 est à l’origine de la création de la Journée mondiale du refus de la misère, reconnue officiellement en 1992 par l’ONU, comme « Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté ».
C’est pourquoi nous nous concentrons sur cet aspect des violations des droits humains des Iraniens par le régime clérical, en examinant brièvement la propagation de la pauvreté dans ce pays et sa “féminisation”. Les violations en Iran des droits humains sont si violentes et manifestes qu’elles font de la pauvreté une question secondaire. Cependant, l’étude de la propagation de la pauvreté dans la société, et en particulier chez les femmes, est une raison suffisamment forte pour justifier l’illégitimité du pouvoir religieux sur cette riche nation.
Même si les informations et les chiffres recueillis ne racontent pas toute l’histoire, comme ils sont tous tirés des déclarations des autorités, des experts et des médias du régime, elles peuvent montrer l’immense tragédie humaine qui se déroule en Iran.
Vue d’ensemble
Quelques mois seulement après la formation du gouvernement de Raïssi, les prix se sont à nouveau envolés. Les biens de consommation de base pour les besoins quotidiens de la population ont augmenté de 10 à 50 %.
Le coût de la vie en Iran a augmenté de 32 %.
La qualité de vie en général et la vie et les moyens de subsistance des femmes et des familles démunies, notamment dans le contexte de la pauvreté et de la pandémie, ont franchi le seuil du désastre. La plupart des gens ont un besoin urgent de nourriture, de logement, de soins médicaux, de vêtements et de produits de première nécessité, et leur situation se détériore de jour en jour.
L’épidémie de coronavirus a poussé de nombreuses entreprises au bord de la faillite, entraînant des pertes d’emplois et de revenus pour une foule de gens. Pendant cette période, de nombreuses familles en Iran ont dû faire face à une baisse de leurs revenus tout en étant confrontées à une hausse importante des prix des produits de première nécessité. Par exemple, le prix de certains produits alimentaires a augmenté de 90 % et les loyers se sont multipliés.
L’augmentation du seuil de pauvreté et l’inflation galopante en Iran sont parmi les principales causes du phénomène connu sous le nom de mariages d’enfants. On peut dire que “si le seuil de pauvreté d’une famille de quatre personnes dans le pays au début de cette année était estimé à 12 millions de tomans mensuel, il est aujourd’hui à 14 millions de tomans.” [1]
Rouzbeh Kordoni, directeur de l’Institut supérieur de recherche de la sécurité sociale, a déclaré que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue en Iran avait doublé.[2]
Le premier rapport du ministère du travail et de la protection sociale du gouvernement Raïssi a été publié en août 2021. Il indique que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Iran en 2020 a atteint 36 millions.[3]
Par ailleurs, Shahab Naderi, député au parlement des mollahs, expliquait en 2017 que 80 % de la société iranienne vit sous le seuil de pauvreté.[4]
Il est clair qu’au cours des quatre dernières années, le régime iranien n’a eu aucune intention et a été incapable d’améliorer la situation économique de la population. Les chiffres économiques dépeignent une situation épouvantable de la société iranienne.
Plus la dictature religieuse se maintiendra au pouvoir et plus la situation des femmes plongera dans le malheur. Pour survivre, elles sont obligées de ramasser les ordures, de porter sur leur dos de lourdes charges, de vendre leurs organes, de se prostituer et de vendre leurs enfants, sans parler des autres calamités.
Confrontées à de graves inégalités
Avec la propagation de la pauvreté catastrophique en Iran, les femmes sont confrontées à de graves inégalités en matière d’emploi.
Selon les chiffres officiels du Centre de statistiques d’Iran, au printemps 2021, 4,2 millions de femmes ont été enregistrées comme économiquement actives, ce qui équivaut à 14,1%. Selon les indicateurs du centre, un actif économique est une personne qui a un emploi ou qui recherche un emploi. En d’autres termes, ces chiffres incluent également les femmes sans emploi qui recherchent un travail. En revanche, les femmes au foyer, les retraités, les étudiants et tous ceux qui ne parviennent pas à trouver un emploi sont considérés comme inactifs et n’entrent pas dans la catégorie des chômeurs.
Le centre estime la population active féminine au printemps 2021 à 3,6 millions de personnes (soit 11,5 %). Ce chiffre a diminué de 168 000 personnes par rapport à l’année précédente, c’est-à-dire l’hiver 2020.[5]
Selon les chiffres de la vice-ministre des Affaires féminines et familiales du gouvernement Rohani, environ 15,3% des 4 320 000 femmes employées en 2019, ont perdu leur emploi en 2020, et le nombre de femmes qui ont perdu leur emploi en 2020 est 9 fois plus élevé que les hommes. Selon les chiffres officiels, le taux de chômage des Iraniennes est 3 fois plus élevé que la moyenne mondiale.[6]
D’après un autre rapport du Centre des statistiques d’Iran, on peut conclure que le pourcentage de diminution du nombre de femmes actives en Iran de l’automne 2019 à l’automne 2020, pendant la première année de la pandémie de Covid-19, était presque 14 fois plus élevé que celui des hommes.[7]
“Il n’est pas possible de prévoir une augmentation des taux d’emploi et de participation des femmes en 2021”, a déclaré Fatemeh Azizkhani, chercheuse économique sur les perspectives d’emploi des femmes. “Cette anticipation n’est pas atteignable tant que l’infrastructure n’est pas fournie aux femmes”,[8] a-t-elle ajouté.
La plupart des femmes actives occupent un emploi informel
Selon les statistiques enregistrées par les agences de presse gouvernementales, 60% des emplois en Iran sont des emplois informels. Ce chiffre est supérieur à 70 % dans de nombreuses provinces du pays. L’agence ILNA a estimé le nombre de femmes occupant un emploi informel à 3 millions en mars 2020. [9]
Les professions informelles sont plus vulnérables aux conséquences du coronavirus que les professions formelles. Parmi les travailleurs iraniens les plus vulnérables, on trouve ces femmes [10].
L’emploi informel se présente sous diverses formes, mais toutes les femmes concernées sont confrontées à des problèmes communs. Elles n’ont pas d’assurance sociale, elles sont privées de services médicaux et de dossiers médicaux. Elles ne bénéficient pas des pensions ni de l’assurance chômage. Les lois de protection et les lois sur la sécurité et le travail ne leur offrent aucune couverture. Parfois, les employeurs les exploitent en leur soutirant des chèques en blanc et des contrats d’embauche sur une page blanche signée et elles doivent s’y plier car, pour ces femmes désespérées, tout emploi vaut mieux que le chômage.
Les travailleuses autonomes, y compris les colporteuses dans les espaces publics et le métro, souffrent d’insécurité sociale et professionnelle, comme des arrestations occasionnelles, et de la réduction de leur espace de travail.
Les femmes qui travaillent dans des entreprises familiales sont contraintes de se soumettre à toute forme d’exploitation de la part de leurs parents masculins. [11]
Tous ces problèmes se sont multipliés depuis le début de la pandémie de Covid-19. La baisse de la demande dans le secteur des services a entraîné la disparition généralisée de ces emplois. [12] Comme aucun organe gouvernemental ne se soucie de la sécurité et de la santé de ces femmes, elles ont toujours été seules et se sont battues seules, et désormais elles se retrouvent seules face à la crise du coronavirus ! [13]
Fatemeh Ghafouri, directrice de l’Association des femmes entrepreneurs de la province de Qazvine, s’exprime sur l’approche du travail des femmes par le régime clérical : “Les organismes de défense des femmes se sont uniquement concentrés sur les questions familiales et même s’ils prêtent attention à l’économie, ils voient tout dans les entreprises ménagères, alors que ce type de travail n’est pas viable et ne peut conduire à l’autonomisation des femmes de manière souhaitable.” [14]
Quel est le revenu des femmes dans l’emploi informel ?
Mahnaz Ghadirzadeh, experte en relations de travail, déclare : “Non seulement les colporteuses que nous voyons tous les jours dans le métro ou sur les trottoirs de la ville, mais aussi un nombre important de femmes ouvrières ou employées, sont également au chômage et ne peuvent bénéficier de l’assurance-chômage. Nous savons que de nombreuses femmes travaillent par convention. Secrétaires de médecins, employées de services, employées de bureaux privés, etc. ; dans de nombreux cas, elles sont payées moins d’un million de tomans (35,30€) par mois et ne sont pas assurées.” [15]
Tayebeh Siavoshi, ancienne députée du parlement clérical, a dit : “Malheureusement, de nombreuses travailleuses sont prêtes à travailler dans n’importe quel environnement, sans être soumises à aucune loi, même pour 400 000 à 500 000 tomans (14,21 à 17,65 €) par mois en raison de graves besoins financiers. Non seulement elles ne bénéficient d’aucun avantage ni d’aucune facilité, mais l’employeur peut les licencier à tout moment, pour n’importe quelle raison.” [16]
Discrimination salariale
Le ministère du travail a fixé le SMIC de 2021 à 4 millions de tomans (123 €), avec tous les bonus et subventions possibles comprises. [17]
Le salaire des travailleurs ne couvre que 34 % de leurs dépenses. Cela signifie qu’une personne travaillant à temps plein et recevant son salaire complet le terminera dans les dix premiers jours du mois. Plus de 14 millions de travailleurs iraniens sont préoccupés par la survie pour une seule journée.” [18]
Les femmes doivent subir les pressions des lois et de la culture discriminatoires qui dominent le marché du travail iranien. Qui plus est, la réalité des conditions de travail des femmes en Iran est très proche de l’esclavage.
Mahnaz Ghadirzadeh, experte en relations de travail et militante des droits des femmes, a déclaré à l’agence ILNA : “Les femmes gagnent systématiquement moins que les hommes et dans le cadre de certaines lois. Les femmes ne bénéficient pas d’avantages tels que la pension alimentaire, mais à part cela, dans certains cas, nous constatons que les femmes occupent des emplois qui, à bien des égards, ne sont pas rémunérés au salaire minimum. De nombreuses secrétaires dans les bureaux et la plupart des guichetières souffrent de discrimination salariale. Dans les emplois traditionnels ou les petits ateliers, on trouve beaucoup de femmes qui sont payées moins que les hommes pour le même travail.” [19] La plupart des femmes vivent avec un revenu de 300 000 à 400 000 tomans par mois. [20]
Qassem Soukhteh-Saraï, chef du syndicat agricole de la province du Golestan, a déclaré : “Les agricultrices iraniennes gagnent 60 % de plus que les hommes, que ce soit dans les rizières, les cultures d’été ou les produits maraîchers.” [21] Les coûts de production ont augmenté dans le secteur agricole et les hommes n’acceptent pas des salaires plus bas et refusent de travailler. Or les femmes ont un besoin urgent d’emplois pour diverses raisons, comme la pauvreté, et sont donc prêtes à travailler pour des salaires beaucoup plus bas. Les salaires des femmes représentent un tiers de ceux des hommes.
Les employeurs réduisent d’un tiers le salaire des femmes sous prétexte que les hommes sont chargés de payer les dépenses du ménage. C’est une injustice pour les femmes chefs de famille, dont la plupart sont des salariées journalières et n’ont pas d’assurance. [22]
Le travail forcé en famille
Malgré les heures de travail rigoureux par jour, de nombreuses femmes ne perçoivent aucun salaire. Dans tous les villages et même dans de nombreuses villes, les femmes portent la charge principale des emplois familiaux en plus de toutes les tâches ménagères et de la garde des enfants.
Une femme de Racht, qui a trois enfants et produit du riz dans la rizière avec son mari depuis 25 ans, a déclaré à l’ISNA : “Je travaille dans les rizières depuis que je suis enfant et je n’ai jamais été payée pour cela.”
“Le dur labeur que les femmes des rizières accomplissent dans leurs exploitations n’est pas ajouté au coût du riz”, a déclaré une autre ouvrière agricole.
“Nos hommes vont au café après la récolte du riz, mais les femmes rurales ne s’arrêtent pas de travailler après la récolte. En plus des tâches ménagères, elles doivent s’occuper du bétail et de la volaille, et fabriquer des produits artisanaux pour les vendre”, explique une rizicultrice de Fooman.[23]
Le manque d’accès des femmes à l’aide sociale
En plus de s’appauvrir chaque année en raison de l’augmentation du coût des produits de consommation courante, elles perdent également leur capacité à payer une mutuelle, ce qui les prive de la prise en charge par la sécurité sociale. [24]
Selon l’agence ILNA en 2019, bien que l’article 29 de la Constitution cléricale stipule que les citoyens ont droit à la sécurité sociale, au moins 1,9 million de femmes en Iran sont complètement privées de ce droit. [25]
Selon les chiffres publiés par les institutions financières de l’Organisation de recherche sur la sécurité sociale, les femmes représentaient 80 % des employés non assurés en 2017. [26]
Toutes les femmes qui travaillent dans le cadre d’un contrat temporaire ou à temps partiel se voient refuser le salaire minimum d’un travailleur, et travaillent parfois pour seulement 10 % du SMIC. Naturellement, un tel employeur ne transfèrera pas 12 à 18 % du montant du salaire de base de la travailleuse à l’administration de la sécurité sociale.
En 2020, le régime iranien a annoncé la possibilité d’assurer les femmes au foyer. Et ce, alors que la prime d’assurance mensuelle n’est que de 22 000 tomans (moins d’un euro) pour les services de pension et le décès après la retraite par la sécurité sociale, et que les femmes au foyer, qui n’ont naturellement pas de revenus propres, ne peuvent pas payer ce montant.[27]
A propos des femmes au foyer, Hossein Amiri Ganjeh, chef du service général de la sécurité sociale à Téhéran Ouest, a déclaré : “62% des femmes du pays sont des femmes au foyer et représentent une population d’environ 20 millions de personnes, et plus de 75% d’entre elles n’ont pas de couverture sociale indépendante. Elles sont couvertes par celle de leur conjoint.” [28]
Les femmes rurales doivent également bénéficier de l’assurance rurale. Mais parmi les agricultrices, seules celles qui sont dépendantes de leur mari sont couvertes. Il n’existe pas d’assurance distincte pour ces femmes. Malgré leurs conditions de vie difficiles où elles travaillent dur pendant de longues heures sans salaire, la sécurité sociale exclut les femmes rurales de son cycle.
Subvention
Selon Tejarat News, environ 60 millions de personnes en Iran ont droit à des subventions en espèces et à des subventions de subsistance. Une personne qui reçoit à la fois des subventions en espèces et de subsistance, reçoit au total un petit montant de 86.000 tomans. La subvention en espèces est de 42.800 tomans par mois et la subvention de subsistance est de 55.000 tomans pour l’essence. Une misère.
Mais cette subvention, dont le montant n’a pas changé depuis le début de l’année malgré une inflation débridée, est très loin de régler les problèmes des gens.
” Il est certain que les subventions qui sont versées actuellement n’ont pas d’effet spécial sur le bien-être, a admis le ministre du travail, Hojjatollah Abdul Maleki[29]. Les gens nous disent “Vous ne pouvez pas acheter un kilo de viande avec cette subvention. Vous n’avez pas honte ?”[30]
Les femmes cheffes de familles
Alors que tous les gens en Iran souffrent de profondes divisions entre les classes sociales ainsi que de la pauvreté et de la mauvaise gestion économique du régime clérical, les femmes sont confrontées à une double discrimination. Les femmes cheffes de famille, qui doivent subvenir aux besoins de plusieurs enfants et parfois d’un conjoint malade ou âgé, sont happées par un tourbillon de privations et d’énormes difficultés.
Selon l’agence Fars en septembre 2020, le nombre de femmes chefs de famille en Iran a augmenté d’un million au cours des quatre dernières années pour atteindre au moins 4 millions de femmes. [31]
Massoumeh Ebtekar, conseillère pour les femmes et les affaires familiales de Hassan Rohani quand il était président des mollahs, a avancé le chiffre de 4 millions de femmes il y a deux ans. Si nous prenons en compte les statistiques fournies par Massoumeh Ebtekar à l’époque, avec une augmentation d’un million de femmes cheffes de famille, ce nombre est au moins de 5 millions.
Sara Fallahi, députée au parlement du régime, estime également que le nombre de ces femmes sur le terrain est d’environ 5 millions. [32]
Malgré ces estimations, et au lieu de donner du pouvoir à ces femmes, le régime clérical tente de dissimuler le problème [33]
Zahra Bonyanian, directrice d’une organisation caritative, a déploré que “les informations sur les femmes cheffes de famille sont gardées confidentielles.” [34]
“Il n’existe pas de chiffres exacts sur le nombre de femmes cheffes de famille dans la province, car certaines d’entre elles ne sont pas soutenues par une institution spécifique”, a déclaré Somayeh Ghassemi Toussi, directrice générale des affaires féminines et familiales au bureau du gouverneur de la province de Mazandaran.”[35]
La sécurité sociale a fixé de nombreuses conditions à la protection des femmes. Par exemple, si elles sont employées, leur salaire doit être inférieur de 40% au salaire minimum officiel annoncé par le ministère du Travail, sinon elles sont considérées comme capables de s’assumer et non éligibles aux aides sociales. Au total, la sécurité sociale ne couvre que 250 000 femmes. [36]
Concernant le statut professionnel de ces femmes, Zahra Bonyanian a déclaré : “La plupart des femmes cheffes de famille ont un faible niveau d’éducation et de compétences professionnelles et travaillent dans le secteur informel de l’économie. Leurs emplois sont le plus souvent à temps partiel, non assurés et assortis d’avantages sociaux moindres, et elles seront parmi les premières à être licenciées en cas de crise économique.” [37]
Sans-abri
L’une des conséquences de la pauvreté catastrophique en Iran est l’incapacité de la population à acquérir un logement. “Selon les médias du régime, 40% des ménages urbains sont locataires.”[38]
Les rapports du marché du logement montrent que les loyers des logements dans les grandes villes d’Iran ont été multipliés par plus de sept en moins de cinq ans.
Selon les statistiques de la Banque centrale d’octobre 2021, au cours de l’année écoulée jusqu’en septembre 2021, les loyers des logements ont augmenté de 42,8 % à Téhéran et de 45,7 % dans toutes les zones urbaines du pays. La croissance annuelle de 43 à 46 % des loyers au cours de la dernière décennie avait été sans précédent.[39]
Selon Mehdi Sultan Mohammadi, un expert du marché du logement, le marché de la location est en train de briser les reins de nombreux locataires ces jours-ci, et les taux de location vont encore augmenter dans les mois à venir.[40]
Une dépêche de l’agence ISNA d’août 2021 montre que le prix de location d’un ancien logement de 50 à 70 mètres carrés est d’au moins 150 millions de tomans et peut atteindre 400 millions de tomans.
“Quand les revenus ne sont pas suffisants, deux ou trois personnes louent en cohabitation”, a déclaré un consultant immobilier au site Tejarat News. “Il y a des locataires en couple qui louent une maison avec d’autres couples”, a déclaré un autre consultant immobilier. Deux familles de six personnes louent une maison de 70 mètres carrés pour 300 millions de tomans », a-t-il ajouté.[41]
Mais la différence entre les salaires, surtout pour les femmes, et les prix des loyers, fait que de nombreuses personnes finissent par perdre leur location. Des phénomènes tels que dormir dans des cartons, dans des fosses, dans des tombes et dans des réfrigérateurs hors d’usage sont le résultat direct de la pauvreté et des politiques oppressives et prédatrices du régime clérical en Iran.
En attendant, les autorités criminelles au pouvoir, au lieu de répondre aux besoins des gens, pratiquent la répression et l’humiliation. Dans une interview au journal Hamshahri, Zahra Shams-Ehsan, membre du conseil de Téhéran, a estimé sans vergogne que les pauvres qui dorment dans des cartons dans la rue ont choisi ce “mode de vie”. Soulignant que Téhéran doit accepter les dommages sociaux des “dormeurs de carton”, elle a déclaré : “Lorsqu’il s’agit de la question des femmes qui dorment dans des cartons, nous devons leur fournir un modèle pour qu’elles changent leur mode de vie.”[42]
Ces responsables sont les mêmes qui détruisent impitoyablement les habitations des secteurs les plus pauvres sous prétexte d’absence de permis de construire.
Rien qu’en septembre, des photos d’au moins cinq maisons détruites ont été postées sur les médias sociaux.
Le premier clip a été posté le 8 septembre sur la chaîne Telegram de “Independent in Farsi”. Cet incident a eu lieu dans la ville de Robat-Karim, dans la province de Téhéran. Le service des eaux avait démoli leur maison alors que la famille avait obtenu un permis officiel pour la construction. La famille avait payé 200 millions de tomans juste pour obtenir le permis et avait ensuite dépensé 500 millions de tomans supplémentaires pour construire leur maison avec beaucoup de difficultés.
La deuxième vidéo a été publiée sur le canal Telegram des Moujahidine du peuple (OMPI/MEK) le 21 septembre 2021. Ce clip vidéo montre la destruction brutale d’un abri et le passage à tabac d’une femme baloutche avec 4 enfants à Zahedan. Des agents répressifs de la municipalité de Zahedan ont battu cette femme démunie jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.
Les troisième et quatrième vidéos publiées sur le canal Telegram des Moujahidine du peuple concernaient la démolition de maisons dans la province de Golestan et dans la ville de Khorramabad dans la province de Lorestan le 22 septembre 2021.
La cinquième vidéo a de nouveau été publiée par le même média. Elle concerne la démolition d’au moins trois maisons à Qassemabad, dans la province de Zahedan. Une femme a été sévèrement battue par des policiers cruels. “Elle ne mourra pas, si elle meurt, nous paierons le prix de son sang”, ont déclaré aux manifestants sur place les agents répressifs qui l’ont brutalement battue.
Portage, tri des ordures et colportage
La pauvreté et les difficultés ont contraint les Iraniennes à s’engager dans des activités qui non seulement ternissent leur dignité mais dépassent aussi leurs capacités physiques et menacent gravement leur santé. Elles s’engagent dans ces activités simplement pour une question de survie.
Certaines se sont tournées vers le tri des ordures en raison de leur extrême pauvreté et de leur dénuement. Au lieu de soutenir et d’autonomiser ces femmes, le régime iranien a préféré reconnaitre ce type d’activités comme un emploi officiel pour réduire ses chiffres du chômage déjà bien trafiqués.
Dans la ville d’Ahwaz, dans le sud-ouest du pays, environ 120 ouvriers travaillent sur un site de tris des déchets appelé Safireh. [43] La majorité des travailleurs sont des femmes chefs de famille et sont menacées par de nombreuses maladies.
Les femmes qui travaillent sur ce site sont sans abri ou maltraitées et ont une vie difficile. Ces femmes cheffes de famille travaillent huit heures par jour dans les ordures afin de gagner leur vie. Elles reçoivent un salaire mensuel de 2 millions de tomans, ce qui est inférieur au salaire minimum prévu par les lois du régime et nettement inférieur au seuil de pauvreté actuel de 14 millions de tomans en Iran. [44] Pourtant, même selon ces critères peu exigeants, les travailleurs de ce site n’ont pas été payés depuis mars 2020, soit à peu près depuis le moment où la pandémie de coronavirus a éclaté en Iran.
Tahereh Assadi, 25 ans, passe au crible les ordures parce que son père est malade et que la famille a perdu tous ses biens. “Je viens travailler vers 5 ou 6 heures du matin et je rentre chez moi à minuit. Je paie les médicaments et le médecin de mon père. J’ai trois sœurs et trois frères. Les gens de mon âge portent les meilleurs vêtements et conduisent les meilleures voitures, mais moi, je dois plonger la tête dans les ordures. Je suis sûre à 100 % que la plupart des autorités voient cette situation, mais elles s’en moquent. Nous nous adressons à l’Organisation de la protection sociale et au Comité d’aide, mais nous ne recevons aucune réponse. Ils nous disent : “Votre situation financière est saine”.” [45]
Un autre type de ces “emplois” est la vente à la sauvette dans la rue ou le colportage, qui menace la vie de ces femmes pendant la pandémie, alors que le COVID-19 a fait des centaines de milliers de victimes en Iran.
Hassan Khalilabadi, membre du conseil de Téhéran, a annoncé une augmentation du colportage dans la capitale en raison de la pandémie et du chômage qui en résulte, déclarant : “A cause du coronavirus, de nombreuses personnes dans la capitale ont perdu leur emploi permanent et ne gagnent leur vie qu’en colportant dans la rue…” [46]
En septembre 2020, le PDG de la Société d’organisation et d’emploi de Téhéran, Seyed Ali Mafakherian, a estimé à 10 000 le nombre de vendeurs ambulants de Téhéran qui se sont inscrits dans le système de cette organisation. [47]
Un autre “travail” dangereux infligé aux femmes en Iran par la pauvreté est le transport à dos de marchandises. Ces femmes sont appelées des “porteuses”.
La pauvreté, le chômage, le manque de perspectives d’avenir, le ventre vide des enfants, le corps blessé des épouses, sont autant de raisons qui obligent les femmes à céder à ce travail extrêmement pénible. La plupart des porteuses en Iran sont des femmes dont les maris sont handicapés ou décédés. Les femmes porteuses en Iran portent souvent des vêtements d’homme sans le dire à personne. Elles consomment de lourds analgésiques pour franchir les passages difficiles et supporter l’extrême dureté physique de la route.
Ces femmes opprimées marchent généralement jusqu’à 8 à 10 heures par jour, et après avoir livré la cargaison sur leur dos, elles doivent parcourir ce long chemin pour rentrer chez elles.
La plupart du temps, elles doivent effectuer ce travail la nuit. La nuit leur évite d’être vues par les agents du régime qui tirent sur les porteurs. Mais même si ces femmes survivent aux balles des gardes du régime, les falaises et les précipices peuvent aussi les tuer. La moindre erreur de vision ou un glissement peut les faire tomber dans les sentiers escarpés des montagnes.
Elles évitent de parler à quiconque le long du chemin afin de ne pas être identifiées comme des femmes.
Depuis qu’une femme porteuse est morte de froid l’année dernière, les femmes ne sont plus engagées en hiver. Malheureusement, il n’existe pas de statistiques crédibles sur le nombre de femmes travaillant comme porteuses.
L’augmentation des porteuses dans les provinces frontalières du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan occidental et de Kermanchah est un problème que le régime ne peut dissimuler.
Quelque 4000 à 5000 ménages de la région d’Uramanat, au Kurdistan, gagnent leur vie en travaillant comme porteurs. Quelque 4000 personnes vivent dans le village de Shamshir, près de la ville de Paveh, dans la province de Kermanchah ; la plupart d’entre elles travaillent comme porteurs. [48]
Quelque 110 femmes porteuses ont été identifiées dans sept villages de Kermanchah. [49]
Behzad Rahimi, un membre du parlement, a reconnu : “Les gens ne font pas ces emplois pour mettre délibérément ou consciemment leur vie en danger. Ils doivent faire ces travaux parce qu’ils n’ont pas de revenus et que leurs paniers sont vides. Nous ne pouvons pas leur dire de ne pas faire ces travaux ; sinon, ils n’ont pas de revenus à dépenser pour leurs besoins fondamentaux. La seule chose que nous pouvons faire est de leur offrir des opportunités d’emploi.”
Les fillettes au travail, victimes fréquentes
De longues heures de labeur, un travail disproportionné par rapport aux capacités physiques, la violence, le harcèlement sexuel et le fait d’être privées d’éducation sont les réalités de la vie quotidienne de milliers de filles qui travaillent.
Elaheh Ghorbani, une sociologue titulaire d’une maîtrise en études féminines, décrit les raisons qui poussent les filles à travailler à Téhéran : la pauvreté, l’incapacité de la famille à assurer la subsistance, la marginalisation, l’éclatement de la famille ou l’absence de domicile fixe, les abus parentaux et la migration. Une autre raison est le mariage et la maternité des mères ou la polygamie des pères. Ces enfants travaillent pour aider leur famille. En plus de travailler à l’extérieur, ces enfants sont également responsables des corvées domestiques, comme la vaisselle, préparer les repas, le ménage, etc. Selon l’étude, la plupart de ces filles sont analphabètes et atteignent rarement la cinquième année de scolarité. Elles souffrent souvent de maladies buccales, de nausées et de maux de tête.[50]
Selon Elaheh Ghorbani, qui a mené des recherches sur ce phénomène, ces filles travaillent autant qu’un adulte jusque tard dans la nuit.” La plupart des enfants savaient qu’ils étaient en danger, et ils avaient peur d’être kidnappés ou qu’on leur fasse du mal, explique la sociologue. Dans certains cas, les filles faisaient même semblant d’être des garçons, se coupaient les cheveux courts et portaient des vêtements de garçon autant qu’elles le pouvaient pour se sentir plus en sécurité. Bien que ces enfants ne parlent guère du harcèlement sexuel, ils savent tous ce qui est arrivé à tel ou tel ami.”[51]
De nombreux enfants qui travaillent, y compris des filles, finissent dans le tri des ordures où ils sont soumis à des conditions dures, humiliantes et insalubres pour un revenu de misère. Mohammad-Reza Javadi-Yeganeh, adjoint social et culturel de la municipalité de Téhéran, a annoncé qu’il y a 5 000 enfants qui fouillent les ordures à Téhéran. La municipalité de la capitale tire un revenu mensuel de 4000 milliards de tomans de l’exploitation des enfants dans ces emplois.[52]
Evoquant la répression et l’humiliation de ces enfants par les forces répressives, Ghorbani, experte en études féminines, a déclaré : “L’application d’une terminologie spécifique comme “arrestations des enfants travailleurs” par les fonctionnaires municipaux et les forces de police pour ces enfants induit cette image que les enfants travailleurs, dans leur ensemble, sont des vagabonds, des voleurs, ou des membres d’un groupe mafieux. Cela fait partie de la préparation de l’opinion publique à la répression des enfants travailleurs, qui est encouragée par les films et les séries télévisées en Iran.”[53]
Le régime iranien n’a pas fait preuve de transparence en matière de travail des enfants et ne fournit pas de statistiques précises. Le nombre d’enfants qui travaillent en Iran est estimé à au moins 7 millions, dont la moitié sont des filles. Mais avec l’augmentation de la pauvreté et de la marginalisation ces dernières années, il est certain que le nombre de filles qui travaillent est également en augmentation.[54]
Malnutrition
En raison de la pauvreté généralisée en Iran, la sécurité alimentaire de la population a été altérée et les gens ne peuvent plus assurer les calories standard dont ils ont besoin par jour pour leur famille. En raison du coût élevé des denrées alimentaires, de nombreux produits de base ont été retirés du panier de consommation.
Selon le site Internet Tejarat News, le prix des haricots en août 2021 a augmenté de plus de 50 % par rapport à l’année dernière. Le prix du riz iranien a augmenté d’environ 42 %, celui des pâtes de plus de 20 % et celui du pain de plus de 50 %.[55]
Les données de l’étude du ministère du Travail et de la Protection sociale montrent que la consommation de viande dans tous les niveaux de revenus de la société iranienne a été réduite de moitié et que les gens ont consommé moins de riz, de viande et de produits laitiers en 2019 qu’en 2011. Dans ces conditions, ils ont également payé davantage pour fournir des articles essentiels et des aliments à forte consommation. En d’autres termes, ils ont dépensé plus mais ont mangé moins. De mars à aout 2021, soit les cinq premiers mois de l’année iranienne, le prix de certains produits alimentaires, tels que le riz et le sucre, a augmenté de 30 à 90 % […].[56]
Les études du ministère du Travail du régime montrent que l’apport calorique des Iraniens a eu une tendance décroissante et critique entre 2011 et 2019, et que l’apport calorique moyen des Iraniens en 2019 a atteint 1950 kcal par jour.[57]
Un rapport des agences gouvernementales montre qu’au cours des trois dernières années, sept dixièmes de la population n’ont pas été en mesure de consommer le nombre de calories requis selon les normes, ce qui indique que la sécurité alimentaire est en danger en Iran.[58]
Bien que le directeur de l’Association iranienne de nutrition recommande aux gens de remplacer les aliments bon marché par des aliments plus chers de meilleure qualité, beaucoup n’ont pas les moyens financiers de le faire.[59]
La malnutrition des femmes et des enfants se répercute sur les générations futures du pays par diverses maladies. La malnutrition maternelle, la faiblesse physique ou les maladies maternelles sont directement liées à la pauvreté. En 2017, 8,6 % des enfants nouveau-nés présentaient une insuffisance pondérale.
Selon le ministère du Travail, en 2016, environ 2,6 % des enfants iraniens étaient mal nourris.
Le fossé des classes
L’autre facette du visage social de l’Iran est un immense fossé entre les classes sociales qui se creuse de jour en jour. “Le revenu moyen des couches les plus riches de la société iranienne est 34 fois supérieur au revenu moyen des couches les plus pauvres. L’expansion des revenus basés sur les intérêts a intensifié les divisions de classe dans la société. Outre l’augmentation de la richesse légendaire des plus riches, elle a également entraîné une augmentation rapide de la population sous le seuil de pauvreté.[60]
L’indice du coefficient de Gini et le rapport des coûts du dixième décile (le plus riche) au premier décile (le plus pauvre), qui est l’un des indicateurs permettant de mesurer l’égalité dans la répartition des revenus, montre que la situation de l’Iran en matière de coefficient de Gini est pire que celle de 87 autres pays. Le rapport entre le dixième décile et le premier décile en Iran est près de 14 fois supérieur. Il est de 6 à 7 dans les pays développés. Les résultats montrent que le régime des mollahs n’a pas prêté attention aux conséquences négatives de la division des classes.[61]
En Iran, personne ne s’étonne d’entendre des termes tels que “dormir dans des cartons”, “dormir dans une tombe”, “dormir sur un toit”, “habiter sous une tente”, “marginaux”, “enfants travailleurs”, “enfants des rues” et “vendeurs d’organes”.
Traditionnellement, seules les personnes qui n’avaient pas d’emploi étaient exposées à la misère et à la pauvreté, mais au milieu des vagues d’inflation et des coûts faramineux des frais médicaux et du logement, la pauvreté en Iran est devenue si courante que les familles dont plusieurs membres travaillent, et qui ont habituellement plus d’une profession par jour, sont littéralement laminées par la pauvreté.
Les images de voitures et de villas à plusieurs millions de dollars, de voyages spéciaux et de la vie luxueuse des responsables gouvernementaux et de leurs familles sont choquantes. Le coût d’un repas ou de l’une des fêtes qu’ils organisent régulièrement équivaut au coût de la vie pendant un mois pour plusieurs familles de travailleurs iraniens.
Il est dit qu’il est impossible d’estimer le montant des actifs d’Astan Qods Razavi, d’Astan Hazrat Masoumeh à Qom, de la Fondation du Martyr, de la Fondation Mostazafan et du siège exécutif de Farman Imam tant il est élevé. Ni ces institutions ni les groupes économiques affiliés aux institutions religieuses ne sont disposés à rendre leurs activités financières transparentes ou à payer des impôts. Les personnes et institutions fortunées qui possèdent des collections importantes et lucratives en Iran sont pratiquement exemptées de tout impôt.[62]
Le site Mashreq News admet certaines parties de cette accumulation de richesse. “Depuis 2017, l’importation de marchandises avec la monnaie préférée (Tarjihi)[63] a été si attrayante pour les importateurs que le nombre de sociétés actives dans l’importation d’aliments pour le bétail est passé de 15 à 400 sociétés. Ces entreprises, en plus de vendre les produits importés à un prix de marché libre, sont exemptées de taxes et d’assurances.”[64]
Le journal Kar révèle également que “nous prélevons la part d’impôt des fondations sur les employés payant des impôts à faible revenu”.[65]
La fortune de Khamenei
Quand on veut pointer la corruption au sein du gouvernement iranien, il faut pointer l’accumulation de richesses par Khamenei lui-même. L’ambassade américaine à Bagdad, le vendredi 26 avril 2019, a estimé la richesse de Khamenei à 200 milliards de dollars alors que, la fortune de Jeff Bezos, le propriétaire d’Amazon, a atteint 196 milliards de dollars en juillet 2020 ! “La corruption est omniprésente dans toutes les parties du régime iranien, du sommet à la base”, ajoute le communiqué.
Le 7 juillet 2015, le journal Al-Quds Al-Arabi a écrit un article détaillé sur la richesse des enfants d’Ali Khamenei. “La richesse des enfants de Khamenei est de plusieurs milliards de dollars qui sont principalement déposés en Grande-Bretagne, en Syrie et au Venezuela. Mojtaba, le deuxième fils du guide suprême, possède une fortune de 3 milliards de dollars, dont la plupart ont été déposés aux Emirats en Syrie, au Venezuela et dans des banques de certains pays africains. En outre, ses collections d’or et de diamants dépassent les 300 millions de dollars. Le fils d’Ali Khamenei a confisqué de grandes terrains de la ville de Machad et les a transformées en propriété privée. Pendant ce temps, l’ex-maire de Téhéran, Mohammad Baqer Qalibaf, avait fait don de plusieurs hectares de terrains gouvernementaux dans les meilleurs quartiers d’Abbas-Abad à Téhéran. À Machad, il possède le plus grand centre commercial, le plus grand projet commercial et commercial-résidentiel, un jet privé et un hélicoptère pour les déplacements urgents, ainsi qu’un convoi de voitures Mercedes-Benz neuves et des chevaux.”[66]
En plus de la richesse personnelle, ces vastes fortunes sont dépensées pour la survie de la dictature cléricale. Le 22 mars 2020, l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo déclarait : “Alors que les responsables iraniens demandent davantage d’argent, il est important de noter que l’Iran a dépensé plus de 16 milliards de dollars pour le terrorisme à l’étranger depuis 2012. La levée des sanctions imposées par le JCPOA a été utilisée pour renflouer le trésor de ses forces mercenaires. Les responsables du régime ont volé plus d’un milliard d’euros de fournitures médicales et continuent de spéculer sur des masques, des gants et d’autres équipements médicaux essentiels pour les revendre au marché noir.”
Le budget des forces répressives
En plus du budget spécifique dédié à Khamenei, sa famille et d’autres responsables du régime, une grande quantité d’argent est allouée annuellement dans le budget aux forces répressives et à l’exportation du terrorisme.
Dans le budget 2021 du régime iranien, 38.564 milliards de tomans ont été alloués aux Gardiens de la Révolution. Malgré les sanctions, le budget de ce corps infâme a augmenté de 58% par rapport à l’année précédente. Avec ce budget, il est possible de construire 200 000 appartements pour les familles sans abri ou de fournir un vaccin certifié contre le coronavirus à 77 millions d’Iraniens.
L’Organisation de la recherche et de l’innovation du régime, avec un budget de 245 milliards de tomans, soit 6 fois plus que l’année dernière, dépense les richesses des Iraniens pour la production d’armes nucléaires.
Les budgets annuels des autres organes militaires et extrémistes ont tous été augmentés dans le budget de cette année.
Quel horizon ?
Les Nations unies célèbrent la Journée d’éradication de la pauvreté 2021 sur le thème “Progressons ensemble : Mettre fin à la pauvreté persistante, respecter toutes les personnes et notre planète”. Cependant, non seulement le régime des mollahs ne cherche pas à améliorer les droits humains et la situation économique des Iraniens, mais il accélère en fait une campagne visant à appauvrir la population.
Dégrader et rabaisser la dignité du peuple iranien, en particulier des femmes, fait partie de la politique et des fondements de ce gouvernement misogyne. Le peuple iranien a compris que pour un avenir meilleur, il doit mettre fin à ce régime inhumain. Le renversement de ce régime corrompu est imminent et de nombreux clips vidéo dans le cyberespace montrent des personnes qui, au péril de leur vie, demandent la fin de cette dictature violente. Il reste à voir que dans la lutte pour l’avenir de notre peuple, de quel côté de l’histoire les Nations Unies et les gouvernements européens se placeront ?
[1] Les agences de presse publiques ROKNA et ILNA, 23 août 2021.
[2] Radio Farda, 13 juin 2021
[3] Le seuil de pauvreté de chaque Iranien est de 1,2 million de tomans ; un Iranien sur trois est en dessous du seuil de pauvreté ! – Site officiel Tejaratnews, 31 août 2021.
[4] 80 % de la société iranienne se trouve sous le seuil de pauvreté, l’agence Khaneh Melat, 13 mars 2017.
[5] Centre national des statistiques d’Iran, Résumé des résultats de l’enquête sur la main-d’œuvre, printemps 2021.
[6] L’impact du Coronavirus sur l’emploi des femmes 9 fois plus que celui des hommes – Site officiel de la direction présidentielle des affaires féminines et familiales, 15 mai 2021.
[7] L’impact du Coronavirus sur l’emploi des femmes en Iran ; 14 fois plus que les hommes, site persan de la BBC, 8 mars 2021.
[8] Prévision de la situation de l’emploi des femmes en 2021, N’attendez pas la création d’emplois !
[9] Personne ne pense aux femmes pendant la pandémie ; 3 millions de femmes gagnent leur vie dans l’économie informelle, agence ILNA, 8 mars 2020.
[10] Agence ISNA, 17 juin 2020
[11] Personne ne pense aux femmes pendant la pandémie ; 3 millions de femmes gagnent leur vie dans l’économie informelle, Agence ILNA, 8 mars 2020
[12] The state-run Eghtesadonline.com, June 17, 2020
[13] Personne ne pense aux femmes pendant la pandémie ; 3 millions de femmes gagnent leur vie dans l’économie informelle, l’agence de presse publique ILNA, 8 mars 2020
[14] Agence IRNA, 13 juillet 2020
[15] Agence ILNA, 11 avril 2020
[16] Le site officiel de la direction des affaires féminines et familiales, 1 mai 2019
[17] Agence ILNA, 14 juin 2021
[18] Agence Tasnim, 23 septembre 2020
[19] Discrimination salariale à l’encontre des personnes handicapées, des femmes et des enfants ; les travailleuses demandent l’égalité des salaires, Agence ILNA, 21 octobre 2020
[20] Ici, les femmes gagnent 10 000 tomans par jour, selon l’agence ISNA, le 17 août2019
[21] Agence ILNA, 22 octobre 2019
[22] Agence IRNA, 3 mai 2018
[23] La plupart des riziculteurs de Guilan n’ont pas de salaire, selon l’agence ISNA, le 13 avril 2015
[24] Assurance de sécurité sociale facultative, coûteuse et sans avenir ; privant les citoyens de leur droit à la protection sociale, l’agence ILNA, 21 septembre 2019
[25] 1.9 millions de femmes ne sont pas assurées, alors que la part des femmes dans la sécurité sociale est nulle, selon l’agence ILNA, le 24 septembre 2019
[26] La différence entre les femmes et les hommes chez les ouvriers, Eghtesadonline.com, 28 avril 2019
[27] L’assurance des femmes au foyer par le paiement d’une somme mensuelle de 22 000 Tomans, l’agence Mehr, le 10 mai 2020
[28] Les frais d’assurance 2020 pour les femmes au foyer et les femmes célibataires ont été annoncés, selon l’agence ROKNA, le 11 mai 2020
[29] Le site Internet Tejaratnews, 13 septembre 2021
[30] Qu’est-ce qu’on peut acheter avec la nouvelle subvention ? Lle site Web public Tejaratnews, 1er novembre 2020
[31] Les problèmes de 4 millions de femmes chefs de famille, un million d’augmentation du nombre de femmes chefs de famille, l’agence de presse étatique Fars, le 16 septembre 2020
[32]D’une assurance médicale qui ne soigne pas, à l’aide minimale pour les femmes chefs de famille, agence Mehr, 11 novembre 2020
[33] Grande déloyauté de la direction présidentielle des femmes envers 3,5 millions de femmes chefs de famille, selon l’agence de presse étatique Tasnim, le 23 avril 2021
[34] Agence IMNA, 8 décembre 2020
[35] Agence ILNA, 6 décembre 2020
[36] Site officiel de l’Organisation nationale iranienne de la protection sociale, 30 mars 2020
[37] Agence IMNA, 8 décembre 2020
[38] jahannews.ir, 12 juin 2021
[39] khabarfori.com, 29 octobre 2021
[40] Persian Independent, 22 septembre 2021
[41] Persian Independent, 22 septembre 2021
[42] Hamshahrionline.ir, 25 septembre 2021
[43] Jahanesanat.ir, 2 juin 2020
[44] Agence IRNA, 30 avril 2020
[45] L’étrange portrait d’une jeune femme éboueur, site Bartarinha, 28 octobre 2020
[46] Agence ILNA, 8 novembre 2020
[47] Agence ILNA, 8 novembre 2020
[48] Site Hamshahrionline.ir, 14 mars 2021
[49] Site Dolat-e Bahar, 23 février 2021
[50] Qu’arrive-t-il aux filles qui travaillent ?, agence ISNA le 4 mai 2021
[51] Qu’arrive-t-il aux filles qui travaillent ?, agence ISNA le 4 mai 2021
[52] Agence ROKNA, 5 juin 2021
[53] Qu’arrive-t-il aux filles qui travaillent ?, agence ISNA le 4 mai 2021
[54] Ces milliers d’enfants doivent travailler pour survivre et étudier. Nous ne les voyons pas mais ils sont là, a déclaré l’agence ROKNA le 12 juin 2021
[55] Site Tejaratnews, 31 septembre 2021
[56] Independent en persan, 22 septembre 2021
[57] Agence Tasnim, 1er septembre 2021
[58] Independent en persan, 22 septembre 2021
[59] Agence Tasnim, 31 septembre 2021
[60] Le quotidien Setareh Sobh, 19 septembre 2021
[61] Le site officiel Eghtesadonline.ir, 21 juillet 2020
[62] Independent en persan, 11 septembre 2021
[63] Sur la base du budget en 2019, le gouvernement a alloué 14 milliards de dollars pour l’importation de produits de base, qui doivent être fournis par les commerçants au taux de 4200 Tomans par dollar. En conséquence, le gouvernement donne une grande partie de son capital aux importateurs pour 4200 Tomans par dollar. Cette question s’est répandue dans le système corrompu au pouvoir, ce qui constitue en soi une raison de corruption et de blanchiment d’argent.
[64] Écart en milliards de tomans, le site d’État Mashreq News, 8 septembre 2021
[65] La fiscalité : de quelle poche à quel sac ? Site Internet Mojahedin.org, 11 septembre 2021, citant le journal d’État Kar
[66] La richesse des fils et des filles de Khamenei est estimée à des milliards de dollars – le site Mojahedin.org, 9 juillet 2015.
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