lundi 18 octobre 2021

Une conférence de presse en GB : mettre fin à l’impunité du régime en Iran

 Mercredi, le Conseil national de la Résistance iranienne a tenu une conférence de presse au Royaume-Uni pour souligner les récentes demandes formelles d’enquête sur les crimes contre l’humanité commis par le nouveau président du régime, Ebrahim Raïssi. La dernière demande a été envoyée au chef de police écossais, Iain Livingstone, par un ancien représentant écossais au Parlement européen, Struan Stevenson, en réponse à l’annonce que Raïssi pourrait assister à la conférence sur le changement climatique COP26 à Glasgow le mois prochain.

« Il est essentiel que la Police écossaise cherche à poursuivre Raïssi », a écrit Stevenson dans un éditorial pour The Scotsman. « Il ne doit y avoir aucune impunité pour les meurtriers de masse comme cet homme. » Il a réitéré ce message lors de la conférence de presse de mercredi à Glasgow, aux côtés d’Hossein Abedini, membre de la commission des Affaires étrangères du CNRI. Stevenson a également été rejoint par Tahar Boumedra, un ancien responsable des droits de l’homme de l’ONU qui dirige maintenant la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran, ainsi que par trois des cinq survivants du massacre de 1988 qui ont signé leur nom au dossier de 111 pages que Stevenson a soumis à la police.

La conférence de presse a noté que des dossiers similaires ont été présentés aux autorités d’autres pays occidentaux, dans le but de faciliter de multiples enquêtes sur les violations des droits humains et les crimes contre l’humanité commis par Raïssi dans le passé. Celles-ci, a déclaré Stevenson, permettraient finalement à la Cour pénale internationale de terminer plus facilement sa propre enquête et d’inculper Raïssi pour son rôle dans le massacre de 1988.

En 2019, les autorités suédoises ont arrêté l’ancien responsable pénitentiaire Hamid Noury après avoir invoqué le principe de compétence universelle. Ce principe permet que les violations graves du droit international soient poursuivies par le système judiciaire de n’importe quel pays, même si les crimes en question ont eu lieu ailleurs et impliquaient à la fois des auteurs et des victimes qui sont des citoyens d’un autre pays.

Les crimes de Raïssi sont parmi les plus graves qui pourraient être poursuivis par la CPI, et relèveraient de génocide. Lors d’une conférence sur le massacre de 1988, l’avocat britannique des droits de l’homme Geoffrey Robertson a expliqué que le massacre de 1988 avait été perpétré sur la base d’une fatwa du Guide suprême du régime Rouhollah Khomeini. Ce dernier décrivait ses cibles comme des ennemis de Dieu et a signalé son intention d’éliminer des communautés religieuses entières qui s’opposaient à son interprétation ultra-réactionnaire de l’islam.

Il est temps que l’ONU mette fin à l’impunité du régime en Iran
Robertson et d’autres juristes ont soutenu que la nature et l’ampleur du crime créent des responsabilités claires de la part des nations qui ont ratifié la Convention sur le génocide.

Dans ses remarques lors de la conférence de presse de mercredi, Boumedra a noté que bien que Raïssi est au centre des appels pour une enquête et pour son arrestation, JVMI a identifié plus de 70 personnes comme étant responsables de la mise à morts des 30 000 victimes estimées du massacre.

En tant que procureur adjoint de Téhéran au moment où Khomeiny a émis sa fatwa, Raïssi est devenu l’une des quatre personnes à siéger à la « commission de la mort » qui a supervisé les meurtres dans les prisons d’Evine et de Gohardasht. Les survivants du massacre ont décrit Raïssi comme étant particulièrement attaché à une large application de la fatwa de Khomeini pour exécuter massivement les opposants, en particulier les membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran.

Ahmad Ebrahimi, l’un des survivants qui a participé à la conférence de presse de mercredi, s’est décrit comme l’un des 15 résidents du quartier politique de la prison de Gohardasht qui sont restés en vie à la fin du massacre. Il a également déclaré avoir personnellement observé Raïssi au travail au sein de la commission de la mort, prononçant des condamnations à mort en une minute à peine après avoir simplement demandé aux détenus s’ils sont prêts à condamner l’OMPI et jurer allégeance au régime théocratique.

Les participants à la conférence de presse de mercredi ont également noté qu’avec 33 ans déjà passés depuis le massacre, le nombre de témoins oculaires survivants est voué à diminuer fortement si la justice est retardée plus longtemps.

Téhéran a déployé des efforts concertés pour dissimuler les preuves des meurtres et ainsi entraver de manière préventive les futures enquêtes. Amnesty International a mis en garde à plusieurs reprises contre la destruction des tombes où de nombreuses victimes du massacre ont été secrètement enterrées. Stevenson a cité ces avertissements mercredi et a déclaré à propos des enquêtes prospectives : « Il est absolument que nous avançons rapidement dans ce domaine. »

Dans ses remarques introductives lors de la conférence de presse, Hossein Abedini a décrit Raïssi comme ayant constitué une « escouade de criminels » avec son cabinet, signalant l’escalade d’activités nuisibles et les violations des droits humains.

Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a décrit le cabinet comme « l’incarnation de quatre décennies de dictature religieuse et de terrorisme des mollahs, dont la mission principale est de faire face au soulèvement populaire et de piller les richesses nationales, d’intensifier le terrorisme et le bellicisme, et étendre les programmes antipatriotiques de missiles nucléaires et balistiques. »

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