Bien que Téhéran ait affirmé avoir obtenu un nouveau cycle de négociations avec le P4+1 à Bruxelles, les responsables européens et américains ont nié l’existence de toute autre négociation que les pourparlers actuels à Vienne visant à rétablir le Plan d’action global conjoint (JCPOA).
Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, et son administration avaient souligné qu’ils ne « négocieraient pas pour négocier. » En raison de la faiblesse de l’approche des responsables occidentaux concernant les activités nucléaires provocatrices de Téhéran et la violation du JCPOA, le régime espérait également recevoir des concessions de la part de l’Occident tout en rétablissant l’accord nucléaire avec les caractéristiques de sa mise en œuvre initiale de 2015.
Les récentes demandes visant à entamer une nouvelle série de négociations à Bruxelles avant les pourparlers de Vienne montrent une fois de plus que le régime tente de tuer le temps tout en poursuivant ses activités nucléaires.
« L’Union européenne a minimisé lundi la perspective de discussions sérieuses sur le programme nucléaire iranien en dehors du cadre des négociations entre les puissances mondiales et l’Iran à Vienne », rapporte Reuters.
Reuters a également souligné que même Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’UE, connu pour sa faible position à l’égard des provocations nucléaires de Téhéran, a déclaré lundi que « la conjoncture n’était pas favorable à l’Iran ».
Le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, a déclaré lundi que son gouvernement « ne pense pas que des discussions à Bruxelles soient nécessaires avant la reprise des négociations indirectes avec l’Iran sur un retour à l’accord nucléaire de 2015 à Vienne. »
Téhéran traîne les pieds dans ses négociations pour poursuivre son programme nucléaire et obtenir une arme nucléaire, sa seule option pour se maintenir au pouvoir, alors que les appels au changement de régime en Iran ne cessent de s’intensifier. Le régime des mollahs a également besoin d’un levier pour faire pression sur les puissances occidentales afin qu’elles fassent des concessions et obtiennent un allègement des sanctions.
Le régime a utilisé la même méthode pour contraindre les puissances mondiales à lui faire des concessions lors des négociations du JCPOA en 2015. L’actuel négociateur principal de Téhéran a confirmé ce fait en 2019.
« Pendant ces années, une bonne partie du temps, nous voulions perturber l’évaluation de nos adversaires. Pour y parvenir, nous avions besoin de plus de temps. Nous devions montrer nos capacités en pratique pour qu’ils puissent les voir. L’enrichissement de 20 % ne pouvait pas se faire du jour au lendemain.
Cela a nécessité du travail. Fordow et Arak [sites nucléaires] ont nécessité des travaux. Il a donc fallu du temps pour y parvenir. Nous avons donc gagné du temps. Mais lorsqu’ils étaient prêts à négocier un accord, le processus de négociation s’est accéléré », a déclaré Ali Bagheri Kani dans une interview accordée à la télévision officiel en 2019.
Mais les propos contradictoires du régime sur le JCPOA proviennent-elles d’un point de force ? En septembre 2021, il était fort possible que le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) adopte une politique ferme à l’égard du régime pour la violation consécutive de ses engagements aux termes du JCPOA.
Téhéran a immédiatement invité Rafel Grossi, le chef de l’AIEA et le 12 septembre, ils ont conclu un accord permettant aux inspecteurs de l’AIEA de remplacer les équipements de surveillance. Ainsi, le régime a évité les répercussions possibles de ses actions provocatrices en trompant la communauté internationale, mais il n’a certainement pas eu le courage de s’opposer à une résolution du Conseil de l’AIEA.
Le 26 septembre, l’AIEA a signalé que le régime n’avait pas autorisé « l’accès de l’agence à l’atelier de fabrication de composants de centrifugeuses de TESA Karaj, contrairement aux termes convenus dans la déclaration conjointe publiée le 12 septembre ».
Les puissances occidentales devraient noter que la campagne d’extorsion nucléaire de Téhéran n’est pas un signe de force. Les crises économiques de l’Iran se sont accélérées en raison de la corruption du régime et du détournement des ressources naturelles pour financer le terrorisme. Les sanctions ont paralysé l’appareil terroriste du régime.
D’autre part, le régime doit faire face à une société rétive. « Nous devons trouver un moyen de contrôler le flot de [colère] qui pourrait ruiner [l’ensemble du système]. Jamais la situation n’a été aussi dangereuse qu’aujourd’hui. Nous sommes dans une situation économique difficile. Si cette situation se conjugue aux exigences du peuple et aux facteurs économiques réels, nous nous engagerons sur une voie dangereuse », a écrit lundi le quotidien officiel Hamdeli.
Lors de la signature du JCPOA, la dirigeante de l’opposition iranienne, Mme Maryam Radjavi, a réaffirmé que « le contournement des six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et un accord non signé, qui n’a pas les exigences d’un traité international officiel, ne bloquerait ni les voies de la tromperie des mollahs ni leur accès à une bombe nucléaire ».
Mme Radjavi a souligné que Téhéran « a capitulé devant cet accord par souci de l’état explosif de la société iranienne » et de « l’impact débilitant des sanctions. » Ainsi, les puissances occidentales auraient pu faire pression sur le régime pour qu’il mette fin à son terrorisme et à ses violations des Droits de l’Homme et qu’il arrête définitivement son programme nucléaire.
Comme l’ont signalé les médias officiels iraniens, un nouveau soulèvement se profile à l’horizon. Les puissances occidentales ne doivent pas succomber à l’extorsion nucléaire du régime. Elles doivent renforcer les sanctions et adopter une politique ferme à l’égard du régime. C’est la seule façon d’empêcher les mollahs d’obtenir une arme nucléaire.
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