Mme Mohammadi, 51 ans, militante chevronnée des droits de l’homme, détenue à la prison d’Evine à Téhéran, a reçu le prix en octobre « pour sa lutte contre l’oppression des femmes en Iran ».
Sa sélection est intervenue à la suite de plusieurs mois de manifestations dans tout l’Iran, déclenchées par la mort, en septembre 2022, en garde à vue, de Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires strictes imposées aux femmes par la république islamique.
Narges Mohammadi a ensuite annoncé qu’elle ne porterait pas le hijab, le voile obligatoire pour les femmes dans les espaces publics depuis peu après la révolution islamique de 1979.
En réponse, les autorités pénitentiaires ont refusé de transférer Narges Mohammadi, qui souffre de problèmes cardiaques et pulmonaires, dans un hôpital situé à l’extérieur d’Evin, a déclaré sa famille dans un communiqué, avertissant que sa santé et sa vie étaient en danger.
« Deux jours et deux nuits, un groupe de femmes d’Evine a protesté dans la cour de la prison pour envoyer Narges Mohammadi à l’hôpital du cœur », ont-elles écrit sur son compte Instagram officiel mercredi en fin de journée.
« Le directeur de la prison a annoncé que, conformément aux ordres des autorités supérieures, il était interdit de l’envoyer à l’hôpital cardiaque sans foulard, et son transfert a été annulé », a ajouté la famille.
Pas de foulard, pas d’infirmerie pour Narges Mohammadi
Lundi, une équipe médicale s’est rendue dans l’aile des femmes d’Evin pour examiner Mme Mohammadi et effectuer un échocardiogramme après que « la prison a même refusé de transférer Narges Mohammadi à l’infirmerie » sans foulard, ajoute la déclaration.
Le communiqué précise que l’échographie a révélé deux veines gravement obstruées et une pression pulmonaire élevée, et qu’une coronarographie et une scintigraphie pulmonaire sont nécessaires de toute urgence.
Elle est prête à risquer sa vie en ne portant pas le « hijab forcé », même pour un traitement médical », a déclaré la famille.
Le hijab est un « moyen de contrôle », selon Narges Mohammadi
Dans un message exprimant sa gratitude pour le prix, lu par sa fille et publié sur le site web du prix Nobel mardi en fin de journée, Mme Mohammadi a décrit le hijab obligatoire comme un « moyen de contrôle et de répression imposé à la société et dont dépendent la poursuite et la survie de ce régime religieux autoritaire ».
En début de semaine, Mme Mohammadi a également exprimé son indignation face à ce qu’elle a décrit comme le meurtre d’Armita Garawand, 17 ans.
Les militants affirment qu’Armita Garawand est morte après avoir été battue par la police des mœurs de Téhéran parce qu’elle ne portait pas de foulard, ce que les autorités ont nié avec véhémence.
Source : VOA/ CSDHI
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