Nichée le long du boulevard 29 Bahman à Tabriz, capitale de la province iranienne de l’Azarbaïdjan oriental, se trouve la prison centrale de Tabriz, un établissement conçu à l’origine pour accueillir 1 800 détenus.
Cependant, le contraste est saisissant, car cette capacité d’accueil a presque doublé, avec plus de 4 000 personnes enfermées dans ses murs. La surpopulation donne une image sombre d’un système soumis à une pression énorme, où 14 quartiers prévus pour 300 personnes chacun accueillent aujourd’hui environ 800 personnes, dont beaucoup sont obligées de dormir à même le sol par manque d’espace.
Au-delà du simple volume de corps, la prison est confrontée à une multitude de problèmes, allant d’infrastructures inadéquates à des violations flagrantes des droits de l’homme. Au milieu des conditions délabrées et des cellules surpeuplées, les équipements de base tels que les salles de bains sont rares : seules 5 d’entre elles desservent 800 prisonnières et il n’y a que 2 heures d’eau chaude. Les soins médicaux sont inférieurs aux normes et l’hygiène est souvent compromise, ce qui présente de graves risques pour la santé de la population incarcérée.
Mais ce qui est peut-être encore plus pénible, ce sont les informations faisant état de la mauvaise conduite des gardiens qui sévissent dans la prison centrale de Tabriz. Les cas d’humiliation et d’abus perpétrés par les gardiens à l’encontre des prisonnières ne sont pas rares, la dissidence étant souvent sanctionnée par des punitions sévères, y compris l’isolement dans des cellules dépourvues des éléments nécessaires tels que l’aération et l’assainissement.
Les privations ne se limitent pas aux désagréments physiques, car la nutrition reste une préoccupation majeure entre les murs de la prison centrale de Tabriz. Les repas sont non seulement de mauvaise qualité, mais aussi insuffisants en quantité, ce qui laisse de nombreux détenues affamées et sous-alimentées. Il est choquant de constater que lors de la distribution de la nourriture, un poulet est souvent partagé entre 40 prisonnières, ce qui ne fait que renforcer l’omniprésence de la faim.
Dans ces conditions pénibles, les femmes détenues sont confrontées à une violation particulièrement flagrante de leurs droits. Les abus sexuels systématiques orchestrés par les responsables de la prison ternissent tout semblant de sécurité ou de dignité, les informations faisant état d’une violation effrayante de la vie privée, les hauts responsables accédant aux dossiers personnels pour cibler et exploiter les détenues.
Le directeur de la prison centrale de Tabriz et le chef de la sécurité ont accès à des dossiers informatiques contenant les noms, les caractéristiques et les photos des détenues, à partir desquels ils choisissent des prisonnières et les agressent sexuellement après les heures de bureau.
Source: CNRI Femmes
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