Le Conseil national de la résistance iranienne a méticuleusement élaboré et dévoilé publiquement son cadre global, abordant les domaines sociaux et politiques critiques qui affligent la population iranienne. Parmi ces initiatives vitales figure le plan pour les droits et libertés des femmes, approuvé à l’unanimité par le CNRI en 1987.
Dans une série d’articles, nous nous penchons sur les spécificités de ce plan, en mettant en lumière la situation actuelle des femmes iraniennes. Chaque article souligne l’urgence et la nécessité des raisons pour lesquelles il a été approuvé, ouvrant ainsi la voie à un Iran libéré.
Les piliers fondamentaux des droits et libertés des femmes
Le Conseil national de la Résistance iranienne envisage un Iran libéré où les droits des femmes sont primordiaux. Pour réaliser cet avenir, un plan stratégique a été méticuleusement élaboré, ancré dans 3 principes fondamentaux :
Premièrement : L’abolition et la suppression de toutes les formes d’oppression, de contrainte et de discrimination imposées par le régime réactionnaire de Khomeiny (la charia des mollahs) aux femmes en Iran, et l’adhésion à toutes les libertés et à tous les droits des femmes tels que stipulés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes approuvée par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 1993.
Deuxièmement : Souligner l’égalité pleine et entière des droits sociaux, politiques, culturels et économiques entre les femmes et les hommes.
Troisièmement : La pleine jouissance des droits de toutes les femmes du pays, délivrées de toute inégalité et de toute limitation liée à l’exploitation, ainsi que le rejet de toute perception des femmes comme une marchandise.
Le régime des mollahs s’oppose depuis longtemps à la communauté internationale et aux aspirations du peuple iranien, établissant une gouvernance ancrée dans l’oppression et la misogynie. L’introduction de la constitution du régime pose des fondements controversés pour les femmes, en déclarant : “Non seulement la femme récupère ainsi sa fonction capitale et précieuse de mère, élevant des êtres humains idéologiquement engagés, mais elle assume également un rôle social de pionnière et devient le compagnon de lutte de l’homme dans tous les domaines vitaux de la vie”.
Ce langage suggère que depuis le début, les femmes ont été reléguées à un rôle défini uniquement par la maternité, chargé d’élever les générations futures pour qu’elles adhèrent à l’idéologie du régime. Dans ce récit, les femmes ne sont pas dépeintes comme des individus autonomes jouissant d’un éventail complet de droits sociaux, civils et politiques, mais plutôt comme secondaires par rapport aux hommes, servant la vie plutôt que la menant.
En outre, le cadre juridique de ce régime n’a pas réussi à criminaliser la violence à l’égard des femmes, mais a plutôt tissé un réseau complexe de subterfuges juridiques conçus pour piéger ceux qui osent remettre en question le statu quo en matière de santé et de droits des femmes.
En Iran, le débat sur l’interdiction de la violence à l’égard des femmes dure depuis environ 14 ans, sous l’impulsion des militants des droits de la femme. Malgré cela, chaque fois qu’un incident tragique de violence à l’égard des femmes attire l’attention du public et déclenche des protestations, le régime des mollahs recourt à des tactiques de propagande pour tenter de faire adopter une loi sur la question. T
outefois, cette proposition de loi, désormais connue sous le nom de “loi sur l’amélioration de la sécurité des femmes” après de multiples changements de nom, n’a jamais été mise en œuvre ou approuvée par le gouvernement actuel, car elle est jugée inefficace en tant que moyen de dissuasion. Plus récemment, le projet de loi a été présenté au Parlement en avril 2024, mais n’a pas été adopté et a ensuite été renvoyé au Comité social pour de nouvelles délibérations. (Source : agence de presse gouvernementale ISNA – 8 avril 2024)
Élire et être élu
Le principe article du plan du Conseil national de la résistance pour les libertés et les droits des femmes repose sur le droit essentiel d’élire et d’être élu dans toutes les formes de processus démocratiques. Le Conseil affirme qu’un changement sociétal significatif et la reconnaissance durable des droits des femmes ne peuvent être réalisés tant que les femmes ne sont pas représentées équitablement dans les plus hautes sphères de la prise de décision. Cette conviction n’est pas seulement théorique, elle a été démontrée par la pratique de longue date du Conseil, qui a permis à des femmes d’occuper des postes de direction dans les moments les plus difficiles et les plus cruciaux des luttes modernes de l’Iran.
L’engagement du Conseil en faveur de la parité des sexes est illustré par l’élection de Mme Maryam Radjavi en tant que présidente et par le fait que les femmes constituent la moitié de ses membres. En outre, l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), une entité centrale au sein du Conseil, se targue d’avoir un Conseil central entièrement composé de femmes, une stratégie délibérée pour contrecarrer l’un des régimes les plus oppressifs au monde à l’égard des femmes.
En revanche, la constitution du régime empêche activement les femmes de jouer un rôle dans la prise de décision. La constitution limite explicitement la présidence aux “personnalités religieuses et politiques masculines”, et les nominations judiciaires sont liées à des “qualifications jurisprudentielles” qui excluent les femmes.
Le système judiciaire n’autorise les femmes qu’à jouer un rôle consultatif et à surveiller les mineurs, ce qui se traduit par une absence criante de femmes ministres, gouverneurs et maires dans les grandes villes iraniennes, à une exception près au sein de l’organe municipal de Téhéran. Lors des dernières élections parlementaires, 14 femmes au total ont réussi à obtenir des sièges au sein du corps législatif, ce qui représente environ 4,1 % de l’ensemble des membres.
Le droit à l’emploi
Le deuxième article du Conseil national de la résistance sur les droits et libertés des femmes défend le droit à l’emploi, permettant aux femmes de choisir librement leur profession et d’occuper n’importe quel poste public ou gouvernemental, y compris la présidence et les fonctions judiciaires. Toutefois, cette vision contraste fortement avec le cadre juridique actuel du régime des mollahs, qui confie aux hommes l’autorité légale sur le destin des femmes. L’article 1105 du code civil désigne le mari comme le “chef de famille” et l’article 1117 permet explicitement à un mari d’interdire à sa femme d’exercer un travail qu’il juge contraire aux intérêts ou à la dignité de la famille.
Au-delà de ces obstacles juridiques, la gouvernance corrompue du régime a exacerbé les difficultés rencontrées par les femmes, qui vont de la discrimination à l’emploi et des écarts de rémunération importants à des conditions de travail périlleuses, souvent dans des domaines dominés par les hommes. Le rapport ” Femmes, affaires et droit ” de la Banque mondiale pour l’année 2022, qui évalue l’environnement commercial des femmes dans 190 pays, a attribué à l’Iran la note médiocre de 31,3 sur 100, se classant seulement au-dessus du Qatar, du Soudan, du Yémen et de la bande de Gaza.
En outre, le rapport du printemps 2023 du Centre de statistiques révèle une disparité flagrante en matière de participation économique : seulement 14,1 % pour les femmes de plus de 15 ans, contre 68,3 % pour les hommes. Ces données soulignent l’inégalité systémique à laquelle sont confrontées les femmes sur le marché du travail.
Source: CNRI Femmes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire