samedi 3 octobre 2020

Les mollahs veulent que les rues deviennent « dangereuses » pour les femmes

 CSDHI – Le chef de la Prière du vendredi à Ispahan (centre de l’Iran) encourage l’attaque des femmes iraniennes « mal habillées ».  Il a prononcé un certain nombre de remarques controversées hier.

« Nous devons rendre l’environnement de la communauté, dangereux pour ces personnes. Nous ne devrions pas les autoriser à enfreindre facilement les règles dans les rues et dans les parcs ». Ce sont les propos tenus par Yousef Tabatabai Nejad, lors d’une réunion, avec l’état-major général des forces armées de la province, le chef adjoint des renseignements et de la sécurité et le chef de la police d’Ispahan.

Selon les agences de presse officielles, le religieux qui représente le « Guide suprême » à Ispahan a affirmé que les « gouvernements occidentaux » ne doivent pas interférer dans l’application des lois misogynes du régime.

« Tout comme ils ont leurs propres lois, nous avons les nôtres. Nous ne devons pas craindre des mesures de rétorsion, si nous réprimons les contrevenantes.

Il a également demandé que des sections spéciales soient mises en place dans les tribunaux du système judiciaire du régime. Celles-ci s’occuperont des cas d’ « anomalies morales. » Tabatabai Nejad a déclaré que la police devrait avoir « plus d’autorité » à l’égard des femmes « qui enlèvent leur voile ».

Un autre religieux à Bojnourd, dans le nord-est de l’Iran, a fait écho à ses menaces. S’exprimant lors d’un sermon, Abolqassem Yaghoubi, le responsable de la prière du vendredi de la ville, a déclaré que « le voile inapproprié est un virus dangereux ». Il a ajouté que « la police devrait rendre dangereuse, la vie des femmes mal-voilées. »

Réaction des médias sociaux

A la suite de ces remarques, les Iraniens ont utilisé les médias sociaux pour condamner les menaces contre les femmes. Ils estiment que les remarques des religieux encouragent la violence contre les femmes iraniennes, comme on l’a vu en 2014 à Ispahan. Cette année-là, des « justiciers islamiques », affiliés au régime, ont attaqué à l’acide des femmes qu’ils jugeaient mal-voilées.

Le vice-ministre des communications et le chef de l’Organisation iranienne des technologies de l’information ont tweeté : « Afin d’éviter des tragédies telles que des attaques à l’acide, le chef de la prière du vendredi devrait préciser ce qu’il entend par « dangereux » et qu’il ne voulait pas parler d’attaques physiques et à l’acide. »

« Le chef de la prière du vendredi à Ispahan est une petite réplique de la République islamique en général. Il fait partie des gens qui sont au-dessus de la loi et pensent qu’ils possèdent des vies humaines et des biens. Ils essaient de nous imposer leurs idées et leurs décisions par tous les moyens possibles. Dans n’importe quel autre endroit du monde, de telles menaces auraient conduit à des poursuites judiciaires », a tweeté un autre Iranien.

Un autre Iranien en colère a déclaré dans un tweet : « Il s’agit d’un ordre donné aux agresseurs à l’acide de « tirer à volonté. » Des gens qui sont à la solde du Bassidj et des pasdarans ! »

Tabatabai Nejad et ses remarques controversées contre les femmes iraniennes

Yousef Tabatabai Nejad est le chef de la prière du vendredi à Ispahan depuis septembre 2002. En 2016, il a affirmé que les femmes qui se prenaient en photo contribuaient à la sécheresse de la rivière Zayandeh Rud. Il a déclaré : « Les femmes iraniennes qui portent des vêtements impudiques ont provoqué l’assèchement des rivières de la nation et endommagé l’environnement. » Il a également déclaré qu’un code vestimentaire islamique strict doit être appliqué pour éviter la sécheresse.

Les attaques à l’acide à Ispahan en 2014

Ispahan a un sombre passé d’attaques à l’acide contre des femmes. Les agresseurs avaient alors jugé que leurs tenues n’étaient pas conformes au code vestimentaire du régime. Il y a six ans, en octobre 2014, une série d’attaques à l’acide a eu lieu à Ispahan. Huit femmes ont été attaquées. Une femme est morte, tandis que les autres ont été gravement brûlées au visage et à la main. Certaines des femmes sont devenues aveugles d’un œil ou des deux yeux. Le régime n’a toujours pas identifié et arrêté les suspects. Les Iraniens pensent que les agresseurs étaient proches des partisans de la ligne dure du régime.

Le régime a classé l’affaire le 19 juillet 2018, selon la presse officielle.

Les chefs de la prière du vendredi, choisis par le « Guide suprême »

Les chefs de la prière du vendredi en Iran sont les représentants du Guide suprême, Ali Khamenei, dans chaque ville. C’est lui qui les nomme. Les religieux doivent passer un examen politique pour prouver leur loyauté au régime. Chaque prière du vendredi comporte deux sermons, l’un religieux, l’autre politique. Un conseil précise les grandes lignes du contenu des sermons hebdomadaires, imposant l’influence de Khamenei dans leurs villes.

Source : Iran News Wire

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