mercredi 12 mai 2021

Le nouveau quartier des femmes de la prison de Tabriz accroît la pression

 CNRI Femmes – De récentes informations venant du quartier des femmes de la prison de Tabriz a révélé les conditions horribles dans lesquelles elles sont détenues.

Le quartier des femmes de la prison centrale de Tabriz a été transféré dans un nouveau lieu le 3 avril 2021.

Le nouveau quartier compte deux étages. L’étage inférieur abrite le bureau des soignants, le chef de service, la cuisine et la salle de prière. Une petite pièce est également située au bout d’un grand hall pour les mères ayant des enfants en bas âge et sera transformée en atelier.

Le niveau supérieur est un petit hall divisé en quatre salles relativement grandes et une petite cour.

La première salle est destinée aux homicides volontaires, la deuxième salle aux condamnées pour trafic de drogue, la troisième à la quarantaine et la quatrième aux détenues condamnées pour des délits financiers ou autres.

Il y a 57 détenus dans une salle et 60 dans une autre. 68 condamnées pour trafic de drogue sont détenues dans une salle. La quarantaine est également bondée.

Manque de ressources suffisantes

L’espace limité dans le service et le manque de ressources et d’installations suffisantes entraînent des bagarres fréquentes entre les détenues.

Chaque salle dispose de deux toilettes et de deux baignoires. Comme il n’y a pas de place pour laver la vaisselle, l’une des baignoires est utilisée pour faire la vaisselle. 

Il n’y a qu’un seul réfrigérateur dans chaque salle pour une soixantaine de détenues. Pour remplir leurs gourdes, elles doivent descendre de nombreuses marches pour aller chercher de l’eau à la cuisine. Elles doivent également apporter leur nourriture depuis le premier étage.

Dans l’ancien service, il y avait 15 lits et 15 personnes dans chaque salle. Toute personne supplémentaire dormait sur le sol.

Le hall du nouveau service n’est pas recouvert de moquette. Comme les chambres sont adjacentes, tout mouvement dans le couloir fait beaucoup de bruit et dérange les détenues. Les prisonnières disent que le bruit des autres qui marchent dans le couloir est comme un marteau qui leur tape sur la tête.

Ainsi, bien qu’il y ait plus de lits, superposés à trois niveaux, dans le nouveau service, à cause du bruit, les détenues ne peuvent pas s’endormir et souffrent des maux de tête.

Pour un si grand nombre de détenues, il n’y a qu’une seule petite télévision installée dans un grand hall, qui est généralement éteinte.

Les six téléphones de ce quartier sont installés à proximité les uns des autres, ce qui oblige les détenues à se serrer les unes contre les autres lorsqu’elles veulent passer un appel. Elles ne sont pas détendues lorsqu’elles parlent au téléphone. Elles ne disposent que de 10 minutes pour passer des appels. Si leur appel dure plus longtemps, leur carte téléphonique est confisquée, ce qui les prive d’appeler leur famille pendant trois jours.

Quatre-vingt pour cent des bagarres qui éclatent entre détenues concernent l’utilisation du téléphone.

Manque d’air frais

Les conditions dans le nouveau quartier des femmes de la prison de Tabriz sont très pénibles. Le quartier était encore en construction lorsque les détenues ont été transférées dans ce nouveau lieu.

Deux caméras en circuit fermé sont installées dans chaque salle. Elles sont installées dans deux coins en hauteur sur le mur, près du plafond. Ainsi, toutes les détenues sont constamment surveillées.

Les salles n’ont pas de fenêtres, à l’exception d’un petit vasistas situé en hauteur, à ras du plafond, que les détenues ne peuvent pas ouvrir. Elles ne peuvent donc pas laisser entrer de l’air frais dans la salle. Comme les gardiennes de prison ferment la porte du couloir, il n’y a pas d’air pour respirer.

Pour le comptage, chaque nuit, les gardiennes entassent toutes les prisonnières dans leurs salles et ferment les portes, avec les lumières allumées. Ainsi, les détenues ne peuvent pas se reposer jusqu’au matin car elles ne peuvent pas respirer. 

Manque de quarantaine

Les détenues sont inquiètes lorsque de nouvelles arrivantes sont admises. Légalement, les nouvelles arrivantes doivent être mises en quarantaine et séparées des autres. Mais la salle de quarantaine n’isole pas vraiment ces détenues, car elles utilisent le même hall, les mêmes téléphones et le même endroit pour prendre l’air.

Manque de traitement médical

Il y a une petite pièce à l’étage inférieur du quartier des femmes de la prison de Tabriz qui est censée servir de clinique pour les femmes. Mais on n’y trouve que des tranquillisants, des sédatifs et des somnifères. Les pilules sont distribuées à heures fixes, de jour comme de nuit. Ainsi, si une détenue ressent des douleurs à d’autres moments, elle doit attendre que le dispensaire ouvre.

Le personnel de la clinique ne donne que des médicaments contre le rhume et des tranquillisants aux détenues qui tombent malades. De nombreuses prisonnières ont présenté des demandes pour aller chez le médecin à leurs propres frais, mais leurs demandes sont restées lettres mortes.

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