mardi 27 décembre 2022

Une série d’enlèvements à Ekbatan, l’un des foyers de protestation de Téhéran

 Le quartier d’Ekbatan a toujours été un haut lieu de la contestation anti-régime à Téhéran. Au cours des 103 jours de protestations depuis la mi-septembre 2022, des agents en civil et les forces de sécurité ont à plusieurs reprises fait des descentes à Ekbatan et procédé à des arrestations violentes.

Le régime clérical a désespérément eu recours à l’exécution de manifestants, à des arrestations massives et à des enlèvements pour étouffer les protestations.

Des témoins oculaires ont rapporté que des agents en civil ont fait irruption dans les domiciles d’Ekbatan et ont enlevé des personnes après minuit sans fournir de papiers d’identité ou de mandats d’arrêt. Ils couvrent la tête des personnes enlevées d’un voile pour empêcher leur identification lors du transfert. Les noms et détails de certaines des femmes enlevées publiés sur les médias sociaux sont les suivants :

Ekbatan
Sayeh Merat et son frère, Sepehr, ont disparu de force il y a deux mois.

Sayeh Merat – Sayeh Merat a été arrêtée à Ekbatan avec son frère, Sepehr Merat, il y a presque deux mois. Leur mère âgée ne peut pas suivre leur situation. Sayeh est peintre, et Sepehr est architecte.

Mahkameh Dashtestani – Elle vit à Ekbatan. Elle a été enlevée chez elle tôt le 14 décembre et est actuellement détenue dans le quartier 209 du ministère des Renseignements à la prison d’Evine.

Une série d'enlèvements à Ekbatan
A gauche, Mahkameh Dashtestani, et Parvaneh Kadkhoda Qamsari (à droite)

Parvaneh Kadkhoda Qamsari – Le 15 décembre 2022 à 5 heures du matin, les forces de sécurité ont fait une descente dans le domicile de Parvaneh Kadkhoda Qamsari dans la phase 2 de la colonie d’Ekbatan et l’ont arrêtée. Parvaneh était seule à la maison avec sa fille de 5 ans.

Après son arrestation, elle a téléphoné une fois et a annoncé qu’elle se trouvait dans le quartier 209 d’Evine. Parvaneh Kadkhoda Qamsari est la seule tutrice de sa fille, Barana.

Saghar Ebrahimi – Saghar Ebrahimi, 41 ans, a été arrêtée le jeudi 15 décembre à 5 heures du matin après que des agents en civil ont attaqué et fouillé la maison de son père et interrogé sa famille.

Saghar Ebrahimi a appelé tard dans la nuit de jeudi à vendredi pour dire qu’elle se trouvait dans le quartier 209 de la prison d’Evine. On est sans nouvelles d’elle depuis cette nuit-là.

Les forces de sécurité ont menacé sa famille et leur ont demandé de n’informer personne, pas même sa famille, de l’arrestation de Saghar. Elles ont déclaré que l’arrestation ne devait pas être publiée dans les médias.

Un ami proche de Saghar Ebrahimi a déclaré : “Saghar vit avec sa mère et son père. Jeudi matin, vers cinq heures, plusieurs personnes en civil, dont une femme, ont réveillé les résidents en frappant à la porte et en entrant dans la maison.

Ces personnes n’ont pas présenté de mandat pour entrer dans la maison ni de carte d’identité, mais leur apparence montrait clairement ce qu’elles étaient venues chercher. Les agents en civil ont essayé d’emmener Saghar pour que les voisins ne le remarquent pas.

Lors de l’arrestation de Saghar Ebrahimi, des agents en civil ont dit à sa mère et à son père qu’ils n’avaient pas le droit d’engager un avocat tant qu’ils ne leur avaient pas dit.

Lors de son dernier appel à sa famille, le mercredi 21 décembre 2022, Saghar Ebrahimi a déclaré qu’ils l’avaient forcée à signer certains papiers pendant l’interrogatoire.

Ekbatan, l'un des foyers de protestation de Téhéran
Sanaz Shah-Hosseini (à gauche) et Saghar Ebrahimi (à droite)

Sanaz Shah-Hosseini – Sanaz Shah-Hosseini, habitante de la phase 2 de la colonie d’Ekbatan, a été enlevée à son domicile le mercredi 21 décembre 2022 à 4 heures du matin.

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