lundi 2 juin 2025

Augmentation du nombre de jours d'exécution à la prison de Ghezel Hesar en Iran

 L'ajout du lundi au calendrier des exécutions à la prison de Ghezel Hesar est un autre signe de l'utilisation instrumentale des exécutions par le régime pour instiller la peur, dissimuler les crises régionales et réprimer la population pauvre et protestataire.

Alors que l’opinion publique et les organisations de défense des droits de l’homme continuent de mettre en garde contre l’intensification de la vague d’exécutions en Iran, la prison de Ghezel Hesar à Karaj est une fois de plus sous surveillance.

Selon les rapports reçus, en plus du mercredi, auparavant jour habituel d'exécution, le lundi a désormais été officiellement ajouté au calendrier des exécutions de la prison.

Ce changement signale à la fois une accélération de la machine répressive du régime visant à éliminer physiquement les condamnés, et une stratégie délibérée de la dictature au pouvoir visant à utiliser les exécutions comme un outil d’intimidation et de contrôle social.

Ces derniers jours, un certain nombre de prisonniers ont été transférés des quartiers généraux vers des cellules d’isolement appelées « suites ».

L'un de ces prisonniers, Vahid Amiri Ghahi, né en 1988 et condamné à mort dans une affaire de drogue, a été transféré samedi à l'isolement dans l'unité 1 de la prison de Ghezel Hesar en vue de l'exécution imminente de sa peine. Il est détenu dans cette prison depuis 2019.

L'exécution : pas de justice, mais une politique de mort

Cette augmentation des exécutions survient dans un contexte de pic de pauvreté, de chômage, d’inflation et de mécontentement social généralisé dans le pays.

La plupart des personnes condamnées à mort sont des victimes directes des politiques économiques de pillage et du dysfonctionnement systémique du régime.

Nombre d’entre eux, comme Vahid Amiri, ont été poussés par la pauvreté et les inégalités sociales vers des chemins qui les ont finalement conduits à des peines lourdes et mortelles.

Pendant ce temps, les véritables architectes de la pauvreté et de la ruine économique restent au pouvoir, continuant à piller les ressources du pays en toute impunité.

Un outil alternatif pour les échecs régionaux

Alors que la pression internationale s’intensifie et que le régime iranien subit des revers régionaux croissants – notamment en Irak, en Syrie et au Liban –, la vague d’exécutions a clairement pris une fonction politique.

Par des exécutions massives, le régime iranien cherche à contenir sa crise de légitimité et le mécontentement généralisé de son pays en créant une atmosphère de peur, dans le but d’empêcher tout soulèvement potentiel.

Cette politique rappelle les périodes passées où le régime, saisi par la peur d’une explosion sociale, recourait à des massacres préventifs.

L'urgence d'élargir la campagne « Non aux exécutions les mardis »

En réponse à l’augmentation catastrophique des exécutions, la campagne « Non aux exécutions les mardis » se développe rapidement.

Les prisonniers, les familles, les militants de la société civile et les organisations internationales ont fait de cette campagne un outil de résistance contre la politique de mort du régime.

Cette campagne n’est pas seulement un symbole de protestation, mais une voix pour les vies condamnées à mort dans le silence des cellules de prison.

La campagne « Non aux exécutions les mardis » dure depuis plus de 70 semaines, les prisonniers politiques entament une grève de la faim chaque mardi pour protester contre les condamnations à mort.

L’augmentation des exécutions à la prison de Ghezel Hesar souligne plus que jamais l’urgence de renforcer cette campagne.

Chaque mardi, le cri « Non » à la machine à tuer de la dictature est l’écho de la conscience humaine qui refuse d’assister à des meurtres sanctionnés par l’État et déguisés en « forces de l’ordre ».

En réalité, ce qui est pratiqué dans les prisons au nom de la justice non seulement manque de légitimité juridique au regard du droit international, mais constitue également une partie de l’élimination physique des pauvres et des dissidents sous couvert de législation nationale.

Cette violation flagrante des droits humains fondamentaux constitue une raison impérieuse d’exiger l’arrêt immédiat des exécutions et un examen international du système judiciaire et des conditions de détention en Iran.

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