La mère baloutche Nesime Eslam Zehi risque la peine de mort pour « moharebeh » après une arrestation brutale, une naissance en prison et un procès inéquitable. Un appel urgent est lancé pour mettre fin aux abus contre les détenues sunnites en Iran.
Une mère baloutche face à la peine de mort
Nesime Eslam Zehi, mère baloutche de 41 ans, se voit infliger une peine de mort par le Tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « moharebeh », c’est-à-dire la guerre contre Dieu. Cette décision s’inscrit dans un contexte de répression croissante des minorités sunnites. Sa maison a été perquisitionnée violemment par les forces de sécurité. Elle a été placée en isolement pendant sa grossesse. Aujourd’hui, elle se bat pour sa vie et pour l’avenir de ses enfants. Ce cas met également en lumière les discriminations systémiques envers les groupes ethniques et religieux en Iran. Les militants exigent justice immédiatement.
Trois prisonniers sunnites condamnés à mort
L’organisation Iran Human Rights dénonce la sévérité des peines infligées aux détenus sunnites. Le 5 octobre 2025, elle a mis en lumière l’horreur du parcours de Nesime Eslam Zehi. Son mari, Arslan Sheikhi, ainsi qu’un autre prévenu, Hassan, ont également été condamnés à mort par le Tribunal révolutionnaire de Téhéran. Les juges ont invoqué le « moharebeh » lié à des menaces pour la sécurité nationale. Toutefois, les normes d’un procès équitable ont été totalement bafouées. Les interrogatoires manquaient de transparence, selon des sources locales. Les observateurs internationaux appellent donc à une intervention urgente.
Arrestation violente de Nesime Eslam Zehi
En septembre 2023 (Shahrivar 1402 dans le calendrier persan), les forces de sécurité ont pris d’assaut la maison de Nesime Eslam Zehi à Malard, près de Karaj. Elle est originaire de Bakhshaan, dans la province de Sistan et Baloutchistan. Son mari, Arslan (Abdulrahman) Sheikhi, est originaire du Kurdistan. Lors de l’affrontement, les autorités ont affirmé avoir trouvé Arslan armé. Un agent a été tué et un autre blessé. Nesime Eslam Zehi a assisté impuissante à cette scène chaotique. Le couple et leur jeune enfant ont été transférés à Zahedan pour détention.
Selon des informations locales, les autorités ont accusé le couple d’être armé et d’avoir des liens avec Daesh (ISIS). Après un interrogatoire initial à Zahedan, le dossier a été transmis au Bureau du Procureur de Téhéran, exacerbant leur cauchemar et les plongeant plus profondément dans le système judiciaire iranien. La vie de Nesime Eslam Zehi a basculé du jour au lendemain, la privant de sa liberté et l’exposant à la terreur.
Isolement, naissance en prison et conditions de détention
Arrivée à Téhéran, Nesime Eslam Zehi a été placée dans le tristement célèbre quartier 209 de la prison d’Evine, sous le contrôle du ministère des renseignements. Elle a subi trois mois d’isolement total et trois mois supplémentaires dans des cellules surpeuplées, alors qu’elle était enceinte. Elle a donné naissance à sa fille Tsenim en détention, dans des conditions extrêmement difficiles.
Sa fille aînée, Ayesha, âgée de deux ans, a été séparée d’elle lors de la perquisition et confiée temporairement à des services sociaux. La famille a dû se battre pour la récupérer. Ayesha est finalement confiée à la sœur de Nesime, mais la joie reste limitée. Nesime et Tsenim sont restées dans la quarantaine d’Evine, partageant un dortoir avec d’autres détenues sunnites venant du Pakistan, d’Afghanistan et d’Arménie, dans des conditions d’hygiène déplorables et une exposition aux maladies, mettant en danger la santé du nouveau-né.
Transfert forcé à la prison de Gharchak
En juin 2025 (Khordad 1404), suite aux manifestations appelées la « guerre de 12 jours d’Evin », les autorités ont transféré Nesime Eslam Zehi et d’autres détenues politiques à la prison de Gharchak à Varamin. Les conditions y sont déplorables : violences, harcèlement psychologique, isolement accru, nourriture insuffisante et absence quasi totale de soins médicaux. Ce transfert viole les règles élémentaires de détention et a intensifié inutilement ses souffrances.
Un procès inéquitable scelle son sort
Le 11 avril 2025 (23 Farvardin 1404), Nesime Eslam Zehi comparaît devant les juges Salavati et Omoozad au Tribunal révolutionnaire de Téhéran, aux côtés de son mari Arslan et d’autres prévenus. Aucun avocat n’a été choisi par les accusés, et les défenseurs officiels ont rempli leur rôle de manière superficielle. Elle a tenu son bébé dans ses bras durant toute l’audience.
Les procureurs ont invoqué des « opérations armées » et des attentats à l’explosif, avec des preuves fragiles. La Branche 10 du Tribunal criminel de Téhéran a condamné Nesime Eslam Zehi à la peine de mort pour « moharebeh », couvrant les actes de sabotage et de terrorisme. Les témoins dénoncent la précipitation du jugement et des aveux probablement extorqués sous la contrainte, révélant un verdict biaisé et inéquitable.
Isolement conjugal comme torture psychologique
Arslan Sheikhi a été transféré entre plusieurs établissements, dont la grande prison de Téhéran et le quartier 209 d’Evine, sans aucun contact avec sa femme avant le procès. Lettres et appels étaient bloqués. Cette séparation systématique vise à briser psychologiquement les détenus et reflète des pratiques plus larges de répression contre les dissidents.
Violations des droits humains
L’histoire de Nesime Eslam Zehi constitue un exemple frappant d’injustice :
Article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : arrestation brutale, détention pendant la grossesse et isolement total équivalent à la torture.
Articles 9 et 10 : absence de mandat légal, interdiction d’avocats, procès secrets et défense bâclée, en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Article 25 : naissance en prison, privation de soins médicaux, séparation des enfants. La Convention relative aux droits de l’enfant est ignorée.
Ce n’est pas un cas isolé : de nombreuses femmes baloutches, sunnites ou issues de minorités subissent des traitements similaires. En tant que mère de deux enfants, Nesime Eslam Zehi symbolise l’enjeu et le danger d’un système où l’exécution peut frapper au terme d’une farce judiciaire.
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