lundi 6 octobre 2025

Un rapport américain condamne le régime iranien pour traite d’êtres humains et recrutement d’enfants soldats

 Le rapport 2025 sur la traite d’êtres humains du Département d’État américain dénonce l’échec du régime iranien à lutter contre la traite et son rôle dans l’exploitation d’enfants et de migrants.

Le 29 septembre 2025, le Département d’État des États-Unis a une nouvelle fois placé le régime iranien au niveau 3 — le plus bas possible — dans son rapport annuel sur la traite d’êtres humains, citant la complicité persistante du régime dans la traite humaine et le recrutement d’enfants soldats.

Le rapport sur la traite d’êtres humains conclut que le gouvernement iranien « ne respecte pas les normes minimales pour éliminer la traite et ne fait pas d’efforts significatifs en ce sens ».

Bien que les autorités aient fait quelques gestes symboliques, comme participer à une conférence régionale contre la traite, le rapport sur la traite d’êtres humains n’a trouvé aucune mesure réelle de répression ou de protection des victimes. Il a plutôt documenté une impunité généralisée pour les responsables impliqués dans la traite sexuelle et par le travail, tout en soulignant le rôle continu du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (les pasdarans) dans le recrutement d’enfants pour des milices en Syrie et au Yémen.

Complicité gouvernementale et inaction

Le rapport sur la traite d’êtres humains indique que les responsables iraniens non seulement ont échoué à poursuivre les trafiquants, mais qu’ils étaient souvent complices de ces crimes. Aucune enquête, poursuite ou condamnation de trafiquants ou de fonctionnaires complices n’a été signalée.

Des sources médiatiques ont accusé les forces de sécurité, des religieux et des unités des pasdarans d’avoir approuvé ou facilité la traite sexuelle dans tout le pays, y compris à TéhéranMashhad et Qom.

Les pasdarans et leurs filiales ont été spécifiquement cités pour avoir forcé des migrants afghans, y compris des enfants, à combattre dans la brigade Fatemiyoun en Syrie et à soutenir les milices houthies au Yémen.

Le gouvernement a également été complice du recrutement forcé d’enfants afghans et de l’emploi de mineurs dans l’assemblage de drones d’attaque.

Absence de protection pour les victimes

Le rapport sur la traite d’êtres humains souligne que le régime iranien n’a signalé aucune mesure de protection des victimes depuis au moins huit ans.

Les autorités n’ont pas identifié les victimes de la traite et les ont souvent punies pour des actes commis sous la contrainte, tels que la prostitution ou les infractions à l’immigration.

Les femmes victimes risquaient même des poursuites pour adultère, une infraction passible de la peine de mort en Iran.

Les migrants afghans sont particulièrement vulnérables : plus de 750 000 Afghans ont été expulsés en 2024 sans contrôle préalable d’indicateurs de traite.

Beaucoup, dont des enfants, ont subi des violences, privations et un manque de soins médicaux pendant leur détention.

Bien que le régime maintienne un petit nombre d’abris pour femmes et enfants, ces structures ne sont pas destinées aux victimes de la traite d’êtres humains et sont entachées de signalements de maltraitances.

Le gouvernement n’offre aucune alternative légale aux victimes menacées d’expulsion vers des pays où leur vie est en danger.

Exploitation endémique et criminalité organisée

Le rapport sur la traite d’êtres humains souligne que la traite touche toutes les régions d’Iran.

Des enfants, parfois âgés de cinq ans, sont contraints de mendier, de ramasser les déchets, de travailler comme domestiques ou d’exécuter des tâches dangereuses dans la construction, l’agriculture ou le tissage de tapis.

Des bandes criminelles exploitent des enfants iraniens et afghans sans papiers dans le travail forcé et l’exploitation sexuelle, recourant souvent à la violence physique et à la drogue pour les contrôler.

L’exploitation sexuelle commerciale reste répandue, facilitée par l’endossement par le régime des « mariages temporaires » (sigheh), qui peuvent durer d’une heure à une semaine.

Ces arrangements, souvent effectués dans des « maisons de chasteté » ou des résidences privées, sont décrits comme un système de traite sexuelle approuvé par l’État, impliquant des femmes et des enfants iraniens ou étrangers.

Recommandations

Le Département d’État américain a formulé plusieurs recommandations prioritaires pour le régime iranien :

  • Cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats par les pasdarans, la milice Bassidj et leurs alliés.

  • Mettre fin à la complicité officielle dans les crimes de traite et traduire les auteurs en justice.

  • Réviser la loi iranienne de 2004 sur la traite pour l’aligner sur les normes internationales.

  • Garantir que les victimes ne soient pas punies pour des actes commis sous la contrainte.

  • Mettre en place un système d’identification et d’orientation des victimes, avec des centres d’accueil adaptés.

  • Autoriser les ONG et organismes internationaux à aider librement les victimes.

  • Adhérer au Protocole de Palerme (Protocole de l’ONU de 2000 sur la traite des personnes).

Contexte international

Le rapport sur la traite d’êtres humains souligne que les pratiques du régime iranien ne sont pas isolées, mais s’inscrivent dans une stratégie régionale de déstabilisation.

En soutenant des groupes armés comme les Houthis au Yémen et des milices en Syrie, le gouvernement iranien a intégré le recrutement d’enfants soldats dans sa stratégie militaire.

Ces conclusions révèlent un schéma persistant :

Au lieu de combattre la traite, les autorités iraniennes exploitent les populations vulnérablescriminalisent les victimes, et utilisent la traite comme un outil de contrôle intérieur et d’influence étrangère.

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