Par Mahmoud Hakamian
Depuis le début du soulèvement national en Iran, différents dignitaires politiques du monde entier ont lancé des appels à la mobilisation.
Dans une tribune dans United Press International (UPI), Bruce McColm, l'ancien directeur exécutif de Freedom House, a appelé la communauté internationale à "prendre des mesures décisives pour limiter le nombre de pertes en vies humaines en Iran", alors que le régime continue sa répression meurtrière contre les manifestants.
McColm a écrit : « La longue histoire de répression dans la République islamique d'Iran qui a le taux d'exécution par habitant le plus élevé au monde, fait craindre le pire. L'opacité dans les procédures judiciaires fait qu'il est difficile de savoir combien de ces exécutions découlent d'accusations politiques, mais des informations sur ce sujet sont divulguées au public de temps à autre. »
Evoquant le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988, principalement des membres et des sympathisants de l'Organisation iranienne des Moudjahidine du peuple (OMPI) McColm a écrit: «Ce que l'on sait, c'est que en quelques mois seulement en 1988, les autorités iraniennes ont pendu 30 000 prisonniers politiques, ce qui était stupéfiant. Le but était de supprimer la dissidence à un moment de vulnérabilité particulière pour la dictature théocratique. Ceci est pertinent pour l’ampleur actuel de la répression en Iran. En premier lieu, il met en évidence ce que le régime est capable de faire face à une menace de la part d'activistes internes. Et peut-être plus important encore, cela montre que les motifs du régime pour la répression actuelle sont les mêmes que ceux qui ont conduit au massacre de 1988 ».
«C’est-à-dire que la menace qui pèse sur le pouvoir des mollahs est la même qu’il y a 31 ans plus tôt. La grande majorité des victimes en 1988 étaient des membres ou des sympathisants de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran. Malgré tous les efforts déployés par le régime pour éliminer ce mouvement pro-démocratie, l’OMPI a récupéré et repris un processus de croissance qui n’a pas pris fin », a-t-il ajouté.
M. McColm a évoqué les tentatives infructueuses du régime iranien visant à minimiser l’impact des manifestants : «Malgré le nombre de morts terrifiant (600 tués, NDLR) , le régime ne semble pas être près de contrôler la population depuis l'annonce de la douloureuse augmentation du prix du pétrole. Au dire de tous, les slogans de « à bas la dictature » n’ont fait que s’élever, laissant peu de questions sur le soutien du peuple iranien à une plate-forme pour le changement de régime ».
« Les Moudjahidine du peuple ont acquis plus d’adhérents et une plus grande force organisationnelle au cours des dernières années. Il ne fait guère de doute que le régime des mollahs est aussi désespéré que jamais à anéantir ce mouvement une fois pour toutes. Bien qu'il soit difficile de brosser un tableau complet de la répression exercée par le régime au cours des quatre dernières décennies, les exécutions à motivation politique des membres de l'OMPI se sont poursuivies, contribuant à un nombre de morts dépassant les 120 000 », a écrit M. McColm.
«Compte tenu de ce que nous savons de la cause de la mort des manifestants iraniens, les questions de droits de l'homme ne sont pas les seules en jeu. Le dernier soulèvement iranien est sans doute la meilleure chance de la région pour l’instauration d’une véritable démocratie. Ni les États-Unis ni l'Europe ne peuvent se permettre de tourner le dos à un mouvement qui représente si bien son peuple tout en s'alignant aussi étroitement avec les idéaux de liberté et de démocratie » a conclu M. McColm.
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