jeudi 16 avril 2020

EDITORIAL : Reprise des activités économiques ou massacre du peuple iranien avec le Coronavirus ?



Le 9 avril dernier, le Guide Suprême du régime iranien, dans ses propos concernant la décision annoncée du président du régime, Hassan Rohani, de reprendre les activités en Iran, a déclaré : « Le Coronavirus est un problème mineur comparé à beaucoup d’autres problèmes. Par conséquent, il ne devrait pas détourner notre attention des complots de nos ennemis. Le États arrogants ont un problème avec la République islamique dans son ensemble. »

Les experts de la santé avertissent qu’un retour assez rapide à une situation normale pourrait entraîner des pertes très graves et même jusqu’à deux millions de morts. La situation est tellement critique que même le ministre de la Santé de Rohani, Said Namaki, a averti : « Nous annonçons fermement que toute décision qui n’est pas confirmée [par le gouvernement] aura un effet immédiat sur le système de santé et, par la suite, sur l’économie du pays. »
Le régime des mollahs mène une politique à double sens. Dans ses relations étrangères, le régime tente de dépeindre les sanctions américaines comme responsables de la paralysie de ses actions de lutte contre le Coronavirus, martelant que les sanctions devraient être levées. Mais dans sa politique intérieure, le régime minimise l’importance de la question pour empêcher une crise sociale et économique qui pourrait conduire à un soulèvement populaire contre le régime. Pour celui-ci, c’est la plus grande préoccupation et le Coronavirus n’est qu’un problème mineur en comparaison.
Dans d’autres pays, la population et le gouvernement coopèrent pour lutter contre le Coronavirus, et la mise en quarantaine des gens dans leurs foyers a été mise en place avec l’aide financière du gouvernement à la population. Mais en Iran, les mollahs n’ont rien fait à cet égard. Une grande partie de la société iranienne ne peut pas être mise en quarantaine sans recevoir une aide financière. Le régime n’est pas disposé à allouer une partie du budget des Gardiens de la révolution ou des institutions de Khamenei, dont le capital atteint les centaines de milliards de dollars, pour résoudre les problèmes du quotient des gens.
Par conséquent, une autre option pour empêcher les personnes frustrées et affamées de se soulever, est le retour à une situation normale (ouverture des lieux de travail), même au prix de lourdes pertes.
Le quotidien officiel Sharq a écrit le 8 avril : « La relation entre le peuple et le gouvernement a atteint un point crucial. Les événements de novembre 2019 et de janvier 2020 (les révoltes populaires), le type de slogans utilisés à l’époque et le taux de participation aux élections de mars, ainsi que l’attitude internationale du gouvernement américain et le fait de cibler l’existence même du système islamique, ont créé une situation dont la sortie nécessite des décisions difficiles ». La mention aux soulèvements de novembre et janvier et au slogan « A bas Khamenei et Rohani » signifie que le peuple rejette le régime dans son ensemble. C’est le thème commun à plusieurs médias officiels.
Maintenant, Rohani et Khamenei ont pris une décision difficile. Les difficultés et les conséquences de cette décision affecteront non pas le régime, mais le peuple. Les responsables du régime ont toutes les facilités, ils ne paieront donc pas le prix de cette décision difficile ; c’est la couche pauvre de la société qui devra se battre contre le Coronavirus pour ne pas mourir de faim.
Dans un article du 8 avril, le Setarey-e Sobh, un quotidien officiel, a écrit qu’une telle décision aurait pour conséquence l’infection de 70 % de la population par le coronavirus. En d’autres termes, si les entreprises poursuivent leurs activités et que le gouvernement ne prend pas la décision d’utiliser les milliards de dollars d’actifs appartenant aux institutions affiliées à Khamenei et de mettre les villes en quarantaine totale, il faudra s’attendre à de lourdes pertes parmi la population iranienne.
À cet égard, le Dr Hassan Innanloo, vice-chancelier de l’Université des sciences médicales d’Alborz, a déclaré dans une interview au site officiel Shafaqna, le 4 avril : « Dans les prochains jours, si nous reprenons complètement l’activité économique, nous pourrions être confrontés à un scénario catastrophique dans la gestion du Coronavirus. »
L’expert a donné des explications complémentaires : « Il existe trois scénarios pour contrôler la maladie. Le premier consiste à contrôler complètement la maladie par une quarantaine stricte. L’autre consiste à vacciner collectivement les deux tiers de la population en présumant qu’ils ont contracté le Coronavirus. Si les deux tiers de la population sont infectés par le virus, on estime que 10 à 20 % des patients seront hospitalisés, et que 10 % des personnes hospitalisées décéderont. Avec cette présomption, on estime que 60 millions de personnes dans le pays seront infectées par le Coronavirus, et que 10 millions de ces 60 millions de personnes seront hospitalisées. Un million de ces 10 millions de personnes vont mourir, ce qui sera une grande tragédie pour le pays. »
En un mot, avec cette décision, Khamenei, Rohani et les autres responsables du régime essaient en vain de maintenir leur sinistre domination en sacrifiant la vie de centaines de milliers de personnes. Quels que soient les efforts du régime et le but qu’il poursuit, la vérité indéniable est que le régime moribond est incapable de gérer la crise.
Dans cette situation, la communauté internationale devrait faire la différence entre le peuple iranien et le régime au pouvoir. En d’autres termes, oui à l’aide au peuple iranien ; mais aider le régime sous n’importe quel prétexte est contre les intérêts du peuple iranien et cela ne servirait que l’existence de la dictature répressives des mollahs.

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