mercredi 12 août 2020

Les femmes de Dishmouk en Iran finissent leur vie dans les flammes

 CNRI Femmes – La vie des femmes souffrant de violences domestiques à Dishmouk en Iran, se termine par des suicides par le feu.

Dishmouk est un petit village isolé de la province de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad, dans le sud-est de l’Iran. Ce village est devenu célèbre en raison de la hausse des suicides chez les femmes victimes des violences domestiques. Elles ne voient pas d’autres portes de sortie que de s’immoler par le feu.

Les mariages forcés et précoces conduisent au suicide

Les mariages forcés et les mariages d’enfants sont parmi les principales causes de suicide et d’auto-immolation des femmes dans ces régions, en particulier à Dishmouk. Les filles à Dishmouk atteignent rarement le lycée. Malgré leur grand talent académique, la plupart des filles sont fiancées en primaire primaire, se marient en cinquième ou quatrième et tombent immédiatement enceintes. Les grossesses fréquentes et les enfants multiples sont courants chez les femmes de Dishmouk. La ville de Dehdasht est située à environ une heure et demie de Dishmouk, mais la plupart des filles de Dishmouk n’y sont jamais allées.

« Chaque année, dans les villes et villages de Kohguilouyeh et de la province de Boyer-Ahmad et dans la ville de Dehdasht, dans des endroits tels que Tampradi, Zeilaï, Banari et Baramshir, des filles de 10 à 13 ans épousent des hommes adultes sans même que leur mariage ne soit enregistré. Des adolescentes de 14 ans sont également mariées à des hommes de 60 à 70 ans contre une petite rémunération.

« Selon le bureau de l’état civil de Kohguilouye-Boyer-Ahmad, 9 filles de moins de 10 ans et 458 filles de moins de 15 ans ont été mariées dans cette province en 2017. »

La violence domestique  

Tayebeh Siavoshi, une ancienne députée du régime, a cité des sources informées en disant qu’en 2019, 24 personnes se sont suicidées dans la petite région isolée de Dishmouk. Huit d’entre elles ont mis fin à leur vie en se pendant avec une corde, un foulard, un châle ou des médicaments. Sur les 24 suicides, 3 étaient des femmes célibataires, les autres étaient mariées. Il y a également eu 3 auto-immolations non réussies ; celles-ci ne sont pas incluses dans les 24 suicides.

Le sort des femmes qui sont sauvées du suicide

Un jeune psychologue travaillant dans un centre de santé mentale nouvellement créé à Dishmouk a fourni des statistiques documentées.

Selon Saheb Divan Moghadam, « Entre 2018 et 2019, 34 personnes se sont suicidées. Elles étaient âgées de 16 à 23 ans, et la plupart étaient des femmes mariées. » (site Tabnak, 19 juillet 2020).

D’autres chiffres, publiés un an plus tard, sont les suivants : Soraya, une jeune fille de 11 ans qui a épousé un garçon de 12 ans, vivait dans des conditions si terribles qu’elle a fini par s’immoler par le feu en s’aspergeant de pétrole.

Massoumeh, une pauvre femme sauvée par deux fois du suicide, était la mère de deux petites filles.

Massoumeh, une pauvre femme sauvée par deux fois du suicide, était la mère de deux petites filles.

Kafi s’est immolée par le feu et a été brûlée à mort après que son mari et sa famille l’aient battue à plusieurs reprises. Elle est morte au bout de 20 jours d’hospitalisation.

Ziba n’avait plus que 7 jours de grossesse lorsqu’elle s’est immolée par le feu et qu’elle est morte. Selon les informations, Ziba avait déjà deux enfants âgés de 4 et 7 ans. Ils étaient tous deux à la maison lorsque leur mère s’est immolée par le feu. 

À Dishmouk, en août 2019, deux jeunes filles de 14 et 17 ans se sont immolées par le feu en mai, et une jeune fille de 17 ans s’est suicidée de la même manière.

Le sort des femmes qui sont sauvées du suicide

Plusieurs femmes à Dishmouk ont tenté de se suicider à plusieurs reprises mais ont survécu. Elles passent leurs journées seules. Certaines d’entre elles ont tenté de se suicider à trois reprises. Dans de nombreux cas, les personnes qui les ont secourues les ont battues et enfermées dans une pièce.

Ces femmes ont été forcées de vivre dans la maison de leur mari.

« Au cours des deux dernières décennies, le taux de suicide en Iran a changé », a déclaré le sociologue Salar Kasraï.

« Selon les statistiques, de 1982 à 2005, le chiffre a presque quadruplé, et chez les femmes, ce chiffre a doublé. » (Agence ILNA – 5 novembre 2019).

Mohammad Mehdi Tondgoyan, vice-ministre de la Jeunesse et des Sports, a annoncé le 19 août 2018 que le nombre de suicides en Iran en 2017 était d’environ 4 992.

« Dans l’ensemble du pays, le taux de suicide était d’environ deux tiers chez les femmes et un tiers chez les hommes », a-t-il ajouté.

Les provinces d’Ilam, Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad, Kermanchah et Lorestan ont toutes un taux de suicide élevé.

Le suicide est devenu l’un des maux sociaux les plus courants en Iran sous le régime des mollahs. Ces chiffres augmentent de façon exponentielle chaque jour. L’Iran a le taux de suicide féminin le plus élevé du Moyen-Orient.

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