vendredi 14 août 2020

Pandémie COVID-19 : Nouveaux dossiers contre des prisonniers

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CSDHI - Selon les documents judiciaires, cinq détenus ont été tués lors des émeutes de mars dernier dans la prison de Sheiban à Ahwaz en Iran. Certaines sources affirment que le nombre de décès de détenus est plus élevé.

Des dizaines de détenus ont été accusés d'avoir incité aux émeutes, dont 30 font face à des accusations plus graves, notamment celle d'avoir fourni des motifs pour provoquer des meurtres.

Ces accusations ont été portées contre les détenus après les manifestations du 31 mars 2020 et les affrontements qui ont suivi entre les détenus et les gardiens de prison.

Les manifestations ont éclaté après l’apparition du coronavirus et après l’échec de l’Organisation des Prisons à prendre des mesures et à fournir l’équipement nécessaire pour désinfecter les environnements carcéraux. Il a également omis d’accorder des congés à davantage de prisonniers, de distribuer des trousses médicales, y compris des masques, des gels désinfectants et de mettre en quarantaine les prisonniers soupçonnés d’être infectés.

Entre-temps, des émeutes et des affrontements similaires ont éclaté dans la prison de Sepidar à Ahwaz, la prison d'Adelabad à Chiraz, la prison de Saqqez, la prison d'Alvand à Hamadan, la prison de Mahabad, la prison de Tariz, la prison de Parsilon à Khorramabad et la prison d'Aligoudarz.

Trente des détenus ont été accusés de : perturbation de l'ordre public et de repos par des bagarres bruyantes ; participation au meurtre de 4 musulmans ; participation auxdites accusations ; avoir délibérément endommagé et brûlé des biens publics ; perturbation de l'ordre public ; de Tasbib ou d'avoir causé la mort de 5 prisonniers.

Dans l'article 506 de la loi sur les sanctions islamiques adoptée en 2013, Tasbib a été défini comme suit : « Tasbib, dans la criminalité, signifie que quelqu'un a causé une perte ou des dommages à une autre personne, et ne commet pas directement ce crime de telle sorte qu'en l'absence de son comportement, un tel crime ne se produirait pas ; par exemple, quelqu'un creuse un puits dans lequel une autre personne peut tomber et être blessée. »

À la lumière de cette définition, il semble que le pouvoir judiciaire attribue la mort de prisonniers tués dans les affrontements – même par les forces anti-émeutes – à une grande partie des prisonniers accusés d’avoir participé aux émeutes. Mais la personne qui a directement ordonné le meurtre ne sera pas persécutée.

Ces personnes se sont opposées à la procédure judiciaire concernant leur affaire. Ainsi, leur cas a été renvoyé devant la branche 101 de la cour pénale n°2 du comté de Bavi, présidée par le juge Mansour Motamedzadeh. Le tribunal a actuellement rejeté leur objection et a décidé que la procédure devait se poursuivre comme auparavant.

En mars et avril, des milliers de prisonniers dans au moins huit prisons du pays ont protesté parce qu’ils craignaient de contracter le coronavirus, suscitant des réactions mortelles de la part des agents pénitentiaires et des forces de sécurité.

Dans plusieurs prisons, des balles réelles et des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour réprimer les protestations, tuant environ 35 prisonniers et blessant des centaines d'autres, selon Amnesty International.

Le 30 mars et le 31 mars, les forces de sécurité ont eu recours à une force brutale contre les détenus pour réprimer les protestations dans les prisons de Sepidar et de Sheiban, dans la ville d'Ahwaz, située dans la province du Khouzistan.

De nombreuses vidéos prises à l'extérieur des prisons et diffusées sur les médias sociaux ont montré que de la fumée s'élevait des bâtiments, tandis que des coups de feu et des cris se faisaient entendre.

Source : Iran HRM

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