lundi 26 octobre 2020

Contre la misogynie des mollahs, le rôle des femmes au sein de l’OMPI incite les Iraniennes à lutter pour la liberté

Manifestations en Iran, novembre 2019 – photo d’archive

Le régime iranien augmente les mesures répressives pour contrôler la société rétive et éviter de nouvelles manifestations en Iran

Depuis la révolution iranienne de 1979, la nature intégriste du régime fait que l’oppression des femmes est au cœur de la politique du régime.

Lorsque Ruhollah Khomeiny a détourné la révolution anti-monarchique iranienne, le slogan de «mettez le foulard ou recevez un coup » est devenu l’un des principaux slogans des nervis dirigés par l’Etat contre les femmes. Avec ce slogan, le régime des mollahs a rendu obligatoire le port du «hijab» par l’intimidation. Ils ont privé les femmes iraniennes de leur droit fondamental à la liberté de choisir leur vêtement.

D’autre part, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) en tant qu’un mouvement de musulmans démocrates qui combattent pour un système pluraliste et laïque en Iran, n’a eu de cesse de dénoncer la nature réactionnaire et misogyne du régime et a combattu pour les droits des femmes.

La discrimination du régime a atteint un tel niveau que les analystes et les responsables du régime sont obligés de le reconnaître. «De nombreux groupes politiques et gouvernementaux se sont entendus pour opprimer les femmes. Par exemple, même les protestations des femmes contre le voile obligatoire ont été réprimées », a déclaré Fatemeh Sadeghi, chercheuse pour la question des femmes en Iran.

Elle a également évoqué le rôle de premier plan des femmes iraniennes lors des émeutes en Iran. «Pour une société qui a été témoin de divers types de discrimination fondée sur le sexe pendant 40 ans, le rôle de premier plan [des femmes iraniennes] lors des manifestations montre à quel point les femmes remettent en question l’ordre contractuel sexiste», a-t-elle déclaré.

En fait, la discrimination sexiste du régime a rendu la vie, en particulier à cause des pressions économiques, plus insupportables pour les femmes iraniennes qu’à tout autre époque.

«La majorité des femmes éduquées sont au chômage», a écrit le 9 octobre 2019 le journal officiel Eghtesad News. L’été 2019 par rapport à la même saison en 2018, la part des femmes dans la population active totale a diminué d’environ 2% et atteint 19,6%. Bien sûr, cette diminution de part est due à l’augmentation d’environ 387 000 hommes actifs au cours de cette période. »

La pauvreté et la discrimination sexiste ont accru et mis en évidence le rôle des femmes dans le mouvement national contre le régime. Lors des grandes manifestations en Iran en novembre 2019, les femmes iraniennes ont non seulement joué un rôle actif dans le soulèvement, mais, inspirées par le rôle de premier plan des femmes au sein de l’OMPI, sont devenues des leaders du soulèvement populaire.

«Plus nous quittons les coulisses et atteignons le cœur du problème, que sont les jeunes et les femmes, plus la position [des manifestants] devient radicale. La raison en est qu’une grande partie de la pression économique est exercée sur les femmes. Normalement, dans les manifestations, les femmes sont plus prudentes et empêchent même leurs maris de participer aux manifestations. Mais ce n’était pas le cas cette fois », écrivait l’agence de presse officielle IRNA le 19 décembre 2019.

Le rôle prépondérant et spécial des femmes iraniennes contre le régime iranien, et leur inspiration par les femmes de l’OMPI et leur rôle de premier plan dans l’opposition, ont été observés lors des récents soulèvements. C’est donc bien plus que ne le soulignent les médias d’État ou les groupes de réflexion du régime. Bon nombre des martyrs des manifestations nationales en Iran sont des femmes.

Les Iraniennes cherchent à renverser le régime
Un rapport interne de l’ «Institut Rahman», un groupe de réflexion du régime, intitulé «flammes éteintes», a passé en revue les raisons des principales manifestations en Iran en novembre 2019. «Des images de ces manifestations publiées sur les réseaux sociaux confirment la présence des femmes. Les rapports indiquent que bon nombre des personnes décédées sont des femmes et des filles. Bien que les femmes iraniennes aient joué un rôle actif dans de nombreuses manifestations populaires avant et après la révolution, il semble qu’au cours de la dernière décennie, en particulier en novembre, elles aient connu une nouvelle présence », lit-on dans le rapport.

«Lorsque les efforts des femmes pour réduire la discrimination sexuelle échouent, leurs réactions deviennent progressivement radicales. La pression économique croissante associée à l’augmentation des prises se consciences sexuelles ajoute une pression supplémentaire sur les femmes. Par conséquent, les femmes et les filles descendent dans la rue pour obtenir leurs droits. Ces revendications poussent les femmes à bouger et à se rebeller contre l’ordre actuel. Ces revendications poussent les femmes à bouger et à se rebeller contre l’ordre actuel. Bien sûr, l’examen des slogans scandés lors des manifestations de novembre indique que les revendications ne sont pas limitées aux femmes et sont générales », ajoute le rapport.

L’agence de presse publique Fars, un média affilié aux Gardiens de la révolution (CGRI), dans un article du 20 novembre 2019, a évoqué le rôle des femmes dans les manifestations de novembre 2019.

«Le rôle de premier plan spécial des femmes lors des récentes émeutes est impressionnant. Dans diverses régions, en particulier dans la banlieue de Téhéran, les femmes, âgées de 30 à 35 ans, ont joué un rôle de premier plan dans les émeutes », lit-on dans l’article du Fars.

«Les observations effectuées par le journaliste de Sobhé No montre que ces femmes, avec des vêtements similaires, avaient chacune un mission distinct. On filme les émeutes; une autre arrête les véhicules et l’autre, en encourageant les gens, les convainc de se joindre aux émeutes. La raison pour laquelle les femmes sont devenues les leaders des récentes émeutes est discutable », ajoute l’article.

Dans un autre article du 26 décembre, Fars a écrit: «À Rafsanjan, les leaders des manifestations étaient deux filles avec quelques hommes. Ils ont encouragé les gens à chanter des slogans et à se rassembler. Une vidéo a été publiée, montrant que lors d’un rassemblement calme à Kohkiluyeh et dans la province de Buyer Ahmad, une jeune fille hurle et hurle, essayant de convaincre les gens de se joindre aux manifestations. »

Qu’est-ce qui a accéléré le mouvement des femmes en Iran ? La réponse est simple. D’une part, l’oppression et la discrimination systématiques du régime et, d’autre part, le rôle important des femmes iraniennes dans les rangs de la Résistance, en particulier au sein de l’OMPI, expliquent le rôle de plus en plus important des femmes au sein du combat pour la liberté.

Les femmes de la Résistance iranienne inspirent les femmes opprimées en Iran et sont devenues leurs symboles. Le rôle de premier plan des femmes iraniennes, en particulier sous la forme des «unités de résistance» de l’OMPI, est devenu le cauchemar des mollahs. Un cauchemar qui ne prendra fin que lorsque le régime sera renversé.

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