mercredi 28 octobre 2020

Une vague d’arrestations augmente le nombre de détenus à Qezel Hesar

 CSDHI – Des informations en provenance de l’Iran indiquent qu’une vague d’arrestations en septembre 2020 a augmenté le nombre déjà important des prisonniers de la prison de Qezel Hesar à Karaj.

Iran Human Rights Monitor a reçu des informations selon lesquelles les autorités iraniennes ont transféré quelque 2 000 détenus à la prison de Qezel Hesar, le mois dernier. Cela représente plus de 500 nouvelles admissions par semaine.

Les prisonniers du couloir de la mort se trouvent dans le pavillon 2 de la prison de Qezel-Hessar. Il n’y a pas de prisonniers politiques dans la prison de Qezel Hesar. Dans cette prison se trouvent les condamnés pour trafic de drogue et les condamnés à de lourdes peines.

Il y a également de nombreux prisonniers qui sont dans un état d’incertitude à Qezel Hesar.

Le nombre de détenus à Qezel Hesar s’élève actuellement à 14 000.

Un pavillon particulièrement surpeuplé

1 800 détenus sont incarcérés dans le pavillon 2. Ce quartier est composé de quatre salles qui hébergent chacune 500 détenus. Les grandes pièces de ce quartier font 5X5 mètres. Les petites pièces sont de 4X3 mètres.

40 détenus se trouvent dans les grandes salles et 11 dans les petites salles. Les prisonniers n’ont donc pas beaucoup de place. 15 personnes dorment à l’étage dans les grandes chambres insalubres, et trois dans les petites chambres.

Les prisonniers doivent acheter leur propre lit. Il faut des années pour fournir des lits à ceux qui n’ont pas les moyens d’en acheter un eux-mêmes.

La nourriture de la prison sent mauvais. Elle est de très mauvaise qualité.

Les autorités pénitentiaires ne prennent pas en compte les plaintes et les lettres des prisonniers.

Pas de soins mais de la drogue

Les prisonniers malades ne reçoivent pas de traitement médical. Malgré la pandémie, les prisonniers malades ne sont pas mis en quarantaine. Les nouveaux arrivants sont envoyés au même endroit avec 400 prisonniers. Ils sont répartis dans toutes les salles.

Chaque jour à 9 heures, tous les prisonniers doivent étudier le Coran.

Malgré la présence de milliers de condamnés à de lourdes peines et à la peine de mort, la mafia de la drogue opère toujours dans cette prison. Elle est contrôlée par le directeur et les gardiens de la prison. De grandes quantités de drogue sont apportées dans les couloirs et vendues aux prisonniers.

Arrestations massives dans tout l’Iran

Par crainte d’une augmentation des protestations populaires à la veille de l’anniversaire du soulèvement de novembre 2019, le régime iranien a eu recours à des arrestations massives dans différentes provinces.

Selon l’agence de presse officielle Tasnim, le 18 octobre, le chef des SSF de la province de Zanjan (nord-ouest de l’Iran), a annoncé que 1 500 personnes avaient été arrêtées. Le régime les a accusé de « perturbation de la sécurité » au cours des huit derniers mois. Il a décrit les détenus comme des individus qui « tentent de créer le chaos et des tensions au sein de la société ». De plus il a ajouté : « Le cyberespace est devenu une réalité dans la société. Il n’est plus virtuel. Par conséquent, l’extension de la sécurité dans le cyberespace est devenue une question compliquée mais nécessaire. »

Des milliers de personnes arrêtées depuis six mois

Le même jour, le chef des SSF dans la province de Kermanshah (ouest de l’Iran) a annoncé l’arrestation de 5 550 personnes au cours des 6 derniers mois. Ces personnes sont soi-disant des « voleurs, voyous et hooligans », selon l’agence de presse officielle ILNA.

Quelques jours plus tôt, le 14 octobre, le général de brigade des gardiens de la révolution Abdullah Hassani, chef des SSF de la province du Semnan, avait annoncé l’arrestation de 3 000 individus accusés d’être des voleurs, sur une période de six mois. 80 % d’entre eux avaient moins de 35 ans, selon l’agence de presse officielle Hamshahri Online.

Le 17 octobre, le chef des SSF à Kouhdasht dans la province du Lorestan (ouest de l’Iran) a annoncé l’arrestation de 98 personnes. Il a déclaré à ISNA : « Le maintien des plans de sécurité des SSF pour prévenir les comportements irréguliers et pour maintenir et promouvoir la sécurité et le calme publics font partie des priorités qui ont été sérieusement prises en compte dans notre planification. »

Les patrouilles Razavioun créées pour renforcer une sécurité déjà très intense

Le Général de brigade Mohammad Reza Yazdi, commandant du « Mohammad Corps » à Téhéran, a déclaré à la télévision officielle, le 27octobre : « Les patrouilles Razavioun, créées pour assurer la sécurité, ont commencé une série de préparations il y a deux ans. L’année dernière, ces activités préparatoires ont pris fin, et cette année, nous les avons pleinement mises en œuvre. En d’autres termes, en coordination avec nos frères des SSF au sein du pouvoir judiciaire de Téhéran, nous avons lancé les patrouilles Razavioun dans la province pour assurer la sécurité. En coordination avec le procureur et avec l’aide des SSF, la poursuite de cette tâche consistera à développer et à étendre nos activités à tous les niveaux et dans tous les quartiers de la ville pour s’occuper de ceux qui veulent perturber la sécurité de la population. »

Source : Iran HRM

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