samedi 24 octobre 2020

Les habitants des Connex : L’autre visage de la marginalisation en Iran


 CSDHI – La plupart des statistiques officielles en Iran ne sont pas fiables. Chaque institution gouvernementale possède ses propres statistiques. Cependant, selon les chiffres généraux, plus de 30 millions de personnes vivent dans la marginalisation en Iran aujourd’hui.

Les personnes marginalisées sont les malheureux immigrants des villes. Ce sont aussi ceux qui ont été expulsés des grandes villes. Ils se sont installés à la périphérie des métropoles dans des bidonvilles dans l’espoir de payer moins cher leur logement.

Le quotidien officiel, Eqtesad-e-Saramad, fait état d’un nouveau phénomène parmi les Iraniens qui vivent dans des bidonvilles :

« Les villageois et même les habitants des comtés se sont rendus dans les grandes villes et métropoles comme Téhéran. Mais ils ont constaté qu’ils ne pouvaient pas se permettre de payer un loyer en raison des bas salaires et de la baisse de l’emploi. Ils sont donc allés à la périphérie de la ville.

Le Connex sleeping, la nouvelle mode des pauvres

« En attendant, cependant, les sans-abris qui dorment dans des Connex (ce sont des petits conteneurs) sont un phénomène relativement nouveau. Cependant, ils sont aussi une forme de marginalisation et de résidence temporaire. Elle est basée sur l’idée que tout endroit qui a un toit, peut devenir une maison. Pour la population suburbaine de la capitale, elle offre plus de sécurité et de confort que les bidonvilles. »

Mais il y a des inconvénients à ce type de vie. Dormir dans un Connex (ou Connex sleeping) est apparemment un circuit plus riche que les bidonvilles : « Les Connex abritent donc la population marginalisée la plus aisée. Bien sûr, cela ne résout pas le problème du logement des sans-abris, ainsi que les nombreux problèmes de marginalisation et les préjudices pour les habitants de ces refuges. C’est devenu un fléau qui contribue à divers maux sociaux. »

« Cependant, certains responsables sont encore dans un état de déni. Ils pensent que ce type de logement n’est pas courant à Téhéran. Mais une mise en garde de Massoud Rezaei, vice-président de la commission sociale du parlement, sur le danger d’une épidémie de « Connex sleeping » dans la capitale montre que les dégâts doivent être pris au sérieux. »

Un nouveau mode de vie à Téhéran

« En plus de tout ce qui a été dit plus haut sur l’immigration et le problème du logement des immigrés, il faut ajouter à cette question ce nouveau phénomène. Le « Connex sleeping » près des tombeaux et le « rooftop sleeping » (le fait d edormir sur un toît) sont maintenant à la mode. Les propriétaires des agences de logement de Téhéran disent que c’est une nouvelle façon de vivre à Téhéran.

« Les vendeurs et les installateurs de Connex disent aussi que le phénomène est plus répandu dans les banlieues. Certains conseillers immobiliers de Téhéran signalent l’existence limitée de ces conteneurs au milieu de la ville, y compris dans le district 22 », a ajouté l’agence.

« Actuellement, dans le district 22 de la municipalité de Téhéran, dans les quartiers qui l’entourent et autour du « lac du golfe Persique » et dans les zones du comté de Hashtgerd, les travailleurs dorment sur les toits. Un problème qui est le point de départ de la vie du Connex et de la suburbanisation. »

S’enfoncer dans l’illégalité

Mais les habitants de ces Connex parient sur le mauvais cheval. L’agence a ajouté : « Le responsable de l’Association iranienne des conseillers immobiliers dit : « Vivre dans des espaces communs dans ces Connex n’est pas légal, et les acheteurs ne peuvent utiliser ces Connex que sur leur propre terrain. »

« Hesam Aqba’i souligne que les copropriétés n’ont pas d’acte de propriété et qu’il n’est pas légal d’effectuer des transactions dans les unités des conseillers immobiliers pour les acheter ou les hypothéquer et les louer. »

Le quotidien a ensuite ajouté : « Les constructeurs et les vendeurs disent cependant qu’ils ont loué la plupart des unités d’occasion de Connex aux déciles inférieurs de la société à des taux peu élevés. Et généralement, ils ne louent pas ces unités à des bases officielles. Bien sûr, la location est rare dans ces cas-là, et tout le monde cherche à acheter ces unités mobiles. »

Selon un militant du marché du logement : « Ce phénomène se manifeste dans certaines régions de Téhéran sous la forme de la location d’une caravane, mais il est illégal de construire un Connex sur les toits des maisons et des espaces communs. Cependant, ces cas illégaux ne sont pas traités sérieusement dans la structure de la ville et peuvent être facilement résolus en donnant de l’argent à des propriétaires. »

Source : Iran Focus (site anglais)

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