vendredi 16 octobre 2020

Un diplomate iranien, accusé de terrorisme, ne cache pas qu’il s’attend à l’impunité


En juin 2018, des agents du régime iranien ont tenté de mener une attaque terroriste majeure sur le sol européen. Le projet d’attentat à la bombe a heureusement été déjoué par les autorités européennes, mais s’il avait abouti, il aurait presque certainement fait des centaines, voire des milliers de morts, incluant des personnalités politiques américaines et européennes de premier plan.

L’élucidation de ce complot a conduit à l’arrestation d’un couple iranien qui avait été chargé de transporter les 500 grammes d’explosif TATP, ainsi que d’un troisième agent qui avait auparavant eu accès au lieu visé, le rassemblement international et annuel « Iran Libre » du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Peu avant, le cerveau du complot – un diplomate iranien de haut rang en poste à l’ambassade du régime à Vienne – a été arrêté en Allemagne puis extradé vers la Belgique.

Le procès d’Assadollah Assadi doit commencer le 27 novembre. Et à l’approche de la date de son procès, le monde continue d’apprendre de nouveaux détails sur ses actions avant et après qu’il soit devenu l’un des premiers diplomates iraniens à être officiellement inculpé dans les activités terroristes du régime. Il a été révélé, par exemple, qu’Assadi a personnellement obtenu les explosifs qui devaient être déployés contre le rassemblement du CNRI, puis les a livrés à ses co-conspirateurs.

Ces faits n’ont pas empêché Téhéran de le défendre ou de protester à corps et à cris contre les efforts du gouvernement belge pour le traduire en justice. La tentative du régime d’interférer dans son extradition a rappelé à quel point les responsables iraniens en sont venus à s’attendre à l’impunité de la part de la communauté internationale. Mais ce n’est que ces derniers jours que la conduite d’Assadi a révélé jusqu’où le régime est prêt à aller pour affirmer cette impunité.

Les transcriptions de ses conversations avec les autorités belges font état de menaces apparentes de la part du diplomate terroriste au nom de divers groupes armés qui agissent en tant qu’agents inféodés des Gardiens de la révolution (pasdaran). A un moment donné, Assadi a identifié de tels groupes comme étant basés au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen, et aussi en Iran même, et il a déclaré qu’ils seraient tous « à l’affût sur le terrain pour voir si la Belgique les soutiendrait ou non ».

Les observateurs occasionnels pourraient avoir du mal à comprendre pourquoi Assadi ou ses alliés s’attendent à ce genre de soutien. Mais les menaces d’Assadi sont dues à la vieille politique de complaisance qui a enhardi un régime terroriste. Si l’affaire Assadi du 27 novembre sera la première du genre, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu d’autres occasions pour les autorités européennes de poursuivre des contributeurs de haut niveau au terrorisme des mollahs. Dans la plupart des cas, cependant, elles ont décliné, laissant l’impunité pour le régime, même dans les cas où il a effectivement tué des personnes sur le sol européen.

Par exemple, en 1990, le représentant du CNRI aux Nations Unies, Kazem Radjavi, a été abattu près de son domicile à Genève. Deux des auteurs de ce crime ont ensuite été détenus à Paris, mais au lieu de les garder en attendant une demande d’extradition suisse, les autorités françaises ont choisi de les renvoyer rapidement chez eux et d’éviter les tensions diplomatiques qui auraient inévitablement surgi avec Téhéran.
L’assassinat du Dr Radjavi est resté impuni pendant près de 30 ans, même si ses assassins et leurs commanditaires politiques ont été identifiés de manière assez définitive.

Des histoires comme celle-ci contribuent certainement à l’attente d’Assadi qui espère pouvoir échapper à la justice pour sa propre contribution au terrorisme iranien. Pour dissuader les menaces d’Assadi, l’UE devrait les tenir, ainsi que ses maîtres en Iran, responsables de leur terrorisme systématique. La politique de complaisance a fait croire aux terroristes des mollahs qu’ils peuvent échapper à la justice.

Il est vital que la communauté internationale désabuse Assadi et ses collègues de cette croyance, surtout maintenant qu’il a également tenté d’exercer un chantage sur l’affaire. Si Téhéran ne sort pas de la situation actuelle en comprenant clairement qu’il ne peut plus s’attendre à l’impunité pour ses activités malveillantes, alors ces activités s’intensifieront.
En résumé, les menaces d’Assadi, tout le processus de ce complot d’attentat déjoué et les efforts du régime pour utiliser la politique de complaisance pour faire sortir Assadi de prison, confirment le terrorisme systématique et soutenu par l’État. Et la seule façon de mettre fin à cette situation est de prendre des mesures fermes, non seulement en demandant à Assadi de rendre des comptes, mais aussi en poursuivant tous les hauts dirigeants du régime, qui sont profondément impliqués dans le terrorisme.

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