vendredi 16 octobre 2020

Regard sur les médias officiels iraniens : Crise sociale, mauvaise gestion du régime et conséquences

L’augmentation du nombre de décès dus à l’épidémie de COVID-19 en Iran et ses conséquences économiques, ainsi que les politiques dévastatrices des mollahs ont transformé la société iranienne en une véritable poudrière. Les médias officiels mettent désormais en garde contre d’éventuelles protestations.

Le quotidien officiel Sharq, mardi, citant l’ancien ministre iranien de la Santé, Mostafa Moin, a averti le régime de possibles protestations en raison de l’épidémie de Coronavirus, de la recrudescence des infections et de la mauvaise gestion du régime. « L’épidémie de Coronavirus, les menaces régionales et les préoccupations concernant les frontières et la sécurité nationale ont jusqu’à présent servi de couverture pour réprimer les demandes et les protestations », a déclaré M. Moin. « Le poids de la pression de l’inflation et des prix élevés, du chômage et des problèmes de subsistance reposent sur les épaules des patients. L’inefficacité et la responsabilité du nouveau gouvernement et du Majlis (Parlement des mollahs) dans ces circonstances prépareront le terrain pour les protestations », a-t-il ajouté.

« Ce réduit la patience et le silence de la population, ce ne sont pas les difficultés économiques, mais la méfiance des gens envers les autorités », a écrit le quotidien officiel Aftab-e Yazd mardi. « Ce qui a rendu la situation actuelle plus difficile et a transformé la société en feu sous les cendres, c’est la méfiance sans précédent de la nation dans la gestion globale de notre société [par les responsables du régime]. Les principaux problèmes et dilemmes, s’ils ne sont pas résolus, affecteront tôt ou tard l’ensemble du système au pouvoir », ajoute l’article.

Décrivant le soulèvement du peuple comme des « menaces sociales », le quotidien officiel Arman a également pesé sur cette question. « En Iran, le seuil de pauvreté est d’environ dix millions de rials. On estime qu’environ deux millions de personnes perdent leur emploi et qu’un million de travailleurs de la sécurité sociale ont perdu leur emploi. 70 % des travailleurs vivent en dessous du seuil de pauvreté et la sécurité de leur emploi est au plus bas », peut-on lire dans un article publié lundi. “Ce sont tous des pièges démographiques de la pauvreté, qui vont créer des trous noirs porteurs de dangers et de crises sociales », indique l’article.

Le quotidien Etemad a également reconnu la mesure répressive des mollahs pour contenir la société iranienne. « Créer une atmosphère de répression en utilisant les processus de sécurité, à long terme, crée de la frustration et du mécontentement au sein de la population et provoque la démotivation des gens. Cette question entraîne une anomie ou une anomalie au sein de notre peuple et une telle société entraînera de graves violations », peut-on lire dans l’article.

Les crises économiques et la condition des personnes
Le peuple iranien est empêtré dans la pauvreté. Récemment, Seyed Mohammad Mousavi-Zadeh, 11 ans, s’est pendu pour ne pas avoir pu acheter un téléphone portable pour participer à des cours en ligne.

Au lieu d’aider des étudiants comme Mohammad, le ministre iranien de l’Education a récemment porté plainte contre un professeur pour avoir dessiné sa caricature. Ce professeur a été condamné à 45 coups de fouet.

Seyed Mohammad Mousavi-Zadeh, 11 ans

« Attendez-vous autre chose des responsables de l’éducation ?! Suicide d’un étudiant et plainte déposée contre un professeur qui caricature des personnages. Apparemment, le ministre et ses députés sont occupés par d’autres affaires [plus importantes que l’aide aux étudiants pauvres] », a écrit le média officiel Mardom Salari, mardi. « Pendant l’épidémie de Coronavirus, le ministre a poursuivi un enseignant pour avoir dessiné une caricature critique et l’avoir publiée sur un groupe du réseau Telegram. Ce professeur est maintenant condamné à 45 coups de fouet », indique l’article.

Alors que les enfants en Iran se suicident, le régime des mollahs utilise des fonds pour alimenter le terrorisme à l’étranger.

Faisant mention au suicide de Mohammad, le régime Hamdeli a écrit mercredi : « Alors que le suicide dû à la pauvreté dans notre pays ne se limite pas qu’aux adultes et est maintenant également constaté chez les enfants, les grandes institutions affiliées à l’État, au nom du soutien aux nécessiteux, obtiennent en fait des milliards sur les budgets et servent les riches au lieu de servir les pauvres. »

Ces entités, telles que le Bonyad Mostazafin, ou la fondation des défavorisés, sont sous la supervision directe du Guide Suprême du régime, Ali Khamenei.

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