mercredi 1 septembre 2021

Les médias iraniens alertent Raïssi au sujet d’une explosion sociale

 L’Iran traverse les pires crises économiques et sociales, amplifiées par la corruption et l’incurie du régime. Par ailleurs, le pays est en proie à l’aggravation de la crise de Covid-19 qui aurait pu être évitée si le guide suprême du régime, Ali Khamenei, n’avait pas interdit les vaccins valables en janvier 2021.

Alors que différentes crises s’aggravent, les médias d’État mettent en garde contre les soulèvements populaires. Ces avertissements ne cessent de se multiplier alors que le nouveau président du régime, Ebrahim Raïssi commence son travail.

« Si ce gouvernement échoue, l’efficacité de l’ensemble de l’establishment sera compromise », a écrit dimanche le quotidien d’État Ebtekar.

« Les super-défis auxquels le gouvernement de Raïssi est confronté ne sont ni simples ni rares. Premièrement, il fait face à un énorme déficit budgétaire. Le deuxième super-défi est la propagation de Covid-19 et son terrifiant nombre croissant de morts », ajoute Ebtekar.

« Le troisième super-défi est la tolérance réduite des gens. Ils ont tout perdu. Les compatriotes qui n’ont rien à perdre sont en infériorité numérique. Toute pression pourrait briser le seuil de tolérance des gens », prévient Ebtekar.

Dimanche, le quotidien Javan, un média lié aux gardiens de la révolution (CGRI), a souligné l’agitation de la société iranienne. Tout en rappelant au gouvernement de Raïssi les grandes manifestations anti régime en janvier 2018 en Iran, le quotidien Javan a imputé la situation actuelle à la corruption du gouvernement précédent. Il a averti Raïssi que « les erreurs du gouvernement précédent nous guêtent ».

« Le défi du (déficit) du capital social du gouvernement Raïssi demeure. Au-delà du processus de diminution ou d’augmentation des changements du capital social et des événements sociopolitiques favorables ou évasifs, l’un des facteurs les plus importants dans la formation du capital social est la confiance. Sans cela, l’importante question du capital social du gouvernement ne peut être résolue », a écrit le quotidien Javan.

Le quotidien d’État Sharq a mis en garde l’ensemble du régime contre les conséquences du mécontentement de la population face aux crises sociales fatales.

« Le gouvernement [de Raïssi ] commence son travail alors que la société iranienne est empêtrée dans divers problèmes économiques, politiques et culturels complexes et en développement », a écrit Sharq dimanche.

« L’expansion mortelle du coronavirus a également des conséquences humaines, sociales et économiques globales. Ces problèmes ne sont pas le produit des actions d’un gouvernement en particulier, mais le résultat des politiques nationales, régionales et internationales du pays au cours des dernières décennies, ainsi que des pressions extérieures sur le [régime], qui est lui-même devenu un dilemme structurel complexe, » a écrit Sharq.

« Ces problèmes ont un impact sur d’autres structures politiques, économiques et sociales du pays. Auparavant, la tendance des manifestations sociales, telles que les manifestations (anti-régime) de novembre 2019, témoignait du mécontentement du public. Maintenant, le faible taux de participation aux récentes élections et le nombre important de votes invalides témoignent de ce mécontentement du public », ajoute Sharq.

Tout en reconnaissant la corruption institutionnalisée du régime, Sharq a proposé de « faire la lumière sur les maisons obscures de la corruption », les querelles de factions et « la concurrence et les intérêts politiques profonds » et des « exigences pathologiques ».

Vidéo : Soulèvement national en Iran – novembre 2019

« La pauvreté s’est manifestée sous divers aspects dans le pays. Les experts ont à plusieurs reprises considéré l’augmentation du nombre de personnes dans la pauvreté. La pauvreté régionale et la double privation dans certaines parties du pays, y compris dans de nombreuses provinces frontalières, manifestent la présence de la pauvreté dans la société. La marginalisation généralisée dans les zones métropolitaines et dans d’autres parties du pays est une autre aspect de cette pauvreté », a écrit le quotidien Sharq.

Sharq a finalement averti le régime qu’« il est nécessaire d’examiner les tendances qui causent la pauvreté et les inégalités en Iran ». « Les politiques [du régime] ont provoqué la pauvreté et accru le mécontentement politique. L’étude statistique des couches impliquées dans les [manifestations majeures en Iran] en novembre 2019 montre certains aspects de cette question. »

En d’autres termes, alors que les crises politiques, sociales et économiques se poursuivent en Iran, les perspectives d’un autre soulèvement majeur s’éclaircissent davantage.

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