Selon l’Agence France Presse (AFP), les renseignements suggèrent que les forces iraniennes ont évacué leurs bases à Damas et dans le sud de la Syrie vers la frontière du plateau du Golan. Cette décision de précaution intervient après des attaques visant certains des commandants les plus éminents du Corps des Gardiens de la révolution iraniens. L’Iran n’est plus la puissance dominante en Syrie après la « dernière attaque douloureuse ». Les médias, dont certains relayaient des informations de sources iraniennes, avançaient l’idée que Téhéran réduisait sa présence en Syrie.
Selon Al-Sharq Al-Awsat, les hommes politiques irakiens, y compris un leader chiite de la coalition « Cadre de coordination », doutent que Téhéran mette de côté l’importance stratégique de la Syrie. L’homme politique irakien a déclaré à Al-Sharq Al-Awsat : « Malgré la volonté des milices irakiens de combler le vide laissé par le personnel militaire iranien, l’opération pourrait être un camouflage. »
Pendant ce temps, l’AFP, citant une source proche du Hezbollah au Liban, a rapporté que « les combattants du Hezbollah et d’autres Irakiens ont remplacé les forces iraniennes à la périphérie de Damas, Daraa, Quneitra et Damas ». Deux sources proches des factions irakiennes ont déclaré que « Kata’ib Hezbollah et Harakat al-Nujaba ont reçu des demandes de Téhéran pour envoyer des combattants de terrain expérimentés en Syrie. Cependant, ils n’ont pas confirmé si ces derniers s’y étaient réellement rendus ».
Selon un responsable irakien, le régime iranien mène une enquête mais « prend des mesures de précaution », soulignant que « la réduction de la présence militaire ne concerne que les individus de haut rang ouvertement associés aux Gardiens de la révolution ».
Le 13 avril, le site d’information officiel Khabaronline a rapporté que Morteza Qorbani, conseiller principal du commandant en chef du CGRI, avait répondu aux inquiétudes quant à savoir si les faiblesses des services de renseignement avaient conduit à la divulgation à l’ennemi de l’heure et du lieu de leur réunion au consulat iranien à Damas. Il a déclaré : « Il existe de nombreux espions en Syrie et au Liban, et les services de renseignement ennemis peuvent suivre les individus grâce à des systèmes satellitaires et des téléphones portables. »
Les soupçons de Téhéran se concentrent sur 18 commandants assassinés lors d’attaques attribuées à Israël.
Le 20 avril, Bloomberg TV a rapporté l’élimination de l’ensemble de la structure de commandement supervisant les activités du CGRI en Syrie et au Liban. Ces officiers supérieurs ont joué un rôle crucial dans les opérations régionales du Hezbollah. Un haut commandant de la Force Qods du CGRI, Mohammad Reza Zahedi, et son adjoint, Mohammad Hadi Rahimi, figuraient parmi les victimes. Même si l’on pensait que le consulat était sécurisé et qu’il était peu probable qu’il soit pris pour cible, des plans étaient en cours pour transférer l’ambassadeur et le consul dans un nouveau complexe où résident les frères du président syrien Bashar al-Assad. Cependant, les responsables du CGRI ont choisi de rester dans le bâtiment du consulat, où ils se sont réunis peu de temps avant l’attaque, selon la source.
Le 10 avril, Mashregh News, dirigé par l’Organisation de renseignement du CGRI, a cherché à désavouer l’implication de hauts responsables d’Assad dans la fuite d’informations concernant les commandants de la Force Qods. Cependant, il concède : « On ne peut nier que l’appareil de renseignement israélien en Syrie a atteint une pénétration significative en raison de facteurs tels que la pauvreté extrême et les crises internes, attirant de nombreux services de renseignement. En fait, la domination israélienne en matière de renseignement en Syrie est significative, non pas seulement parce que les responsables syriens fournissent intentionnellement des informations sur les commandants iraniens à ce régime. »
En 2023, le groupe d’opposition iranien GhiamSarnegouni a révélé que le régime des mollahs iraniens avait dépensé plus de 50 milliards de dollars pour préserver le régime de Bachar al-Assad et contribué à réprimer brutalement un soulèvement populaire. Quoi qu’il en soit, que ce soit à cause de la trahison d’Assad ou non, alors que le régime iranien est aux prises avec des difficultés financières au milieu des crises politiques et militaires dans la région, il semble inévitable qu’il doive réévaluer sa profondeur stratégique en Syrie.
Source : CNRI
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