mercredi 10 novembre 2021

En Iran, les forces de sécurité tuent

 CSDHI – Selon des informations émanant de groupes de défense des droits humains, les forces de sécurité et la police des frontières iraniennes ont tué cinq hommes, dont un mineur, au cours des sept derniers jours dans le nord-ouest, l’ouest et le sud-est de l’Iran.

Les forces de sécurité iraniennes tuent des mineurs

Hier, les forces de sécurité ont ouvert le feu et tué Ali Berahouyi sur la route Bam-Reygan à Kerman, dans le sud-est de l’Iran. Selon une source, les forces de sécurité ont ouvert le feu sans avertissement et ont tué Ali d’une balle dans la tête.

Le 8 novembre, la police des frontières à Sanandaj, dans l’ouest de l’Iran a tué un porteur transfrontalier ou « Koulbar« . Le site Internet de l’organisation Hengaw l’a identifié comme étant Farhad Zandi, marié et père d’un enfant. La police des frontières a ouvert le feu sur sa voiture sans avertissement. Elle le soupçonnait de faire de la contrebande de marchandises. Une source informée a déclaré que la voiture de Farhad était vide et qu’il ne transportait rien.

Selon d’autres informations, les pasdarans (IRGC) ont tué un mineur le 7 novembre dans le district de Kalatrazan, dans le comté de Sanandaj, dans l’ouest de l’Iran. Selon les médias sociaux, le mineur s’appelait Aras Ghaderi, 15 ans. Lorsqu’un camion contenant des volailles s’est renversé, des habitants sont venus porter secours aux habitants du véhicule. Mais des agents de l’IRGC ont ouvert le feu, tirant sur Aras au niveau de la poitrine. Il est décédé sur place. Son corps n’a pas encore été remis à sa famille pour son enterrement.

Les Koulbars, les autres victimes des forces de sécurité iraniennes

Dans un autre cas, le 5 novembre, la police des frontières à Baneh, dans l’ouest de l’Iran a tué un Koulbar. Il s’appelait Mohammad Khodai. Ce dernier était âgé de 38 ans. Selon une source informée, la police des frontières a ouvert le feu sur lui sans avertissement. Quatre balles l’ont touché dans le dos. La source a précisé qu’on a transporté son corps à l’hôpital. Les autorités ne l’ont pas remis à sa famille pour l’inhumation.

Le 2 novembre, les forces de sécurité ont abattu un autre Koulbar à Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran. Le porteur se nommait Veysi Badini. Il était marié et père de deux enfants.

Le mois dernier, les forces militaires de Sardasht, dans l’ouest de l’Iran, ont tué par balle un porteur transfrontalier kurde. Le Koulbar en question s’appelait Zhian Alipour, 32 ans. Les forces militaires l’ont abattu à bout portant dans le dos, dans une base de Sardasht. Zhian était père de deux enfants et frère du prisonnier politique kurde Houshmand Alipour.

Tuer des civils est devenu une habitude

Les forces de sécurité et la police du régime iranien ont l’habitude de tirer et de tuer des civils. On signale presque quotidiennement que des policiers et des gardes-frontières ouvrent le feu sur des porteurs kurdes à la frontière dans l’ouest de l’Iran et sur des civils transportant du carburant dans le sud-est de l’Iran.

Les termes « transporteur de carburant » et « porteur transfrontalier » sont la conséquence malheureuse de 42 années de corruption et de mauvaise gestion sous le régime iranien. Elles ont entraîné un manque important de possibilités d’emploi, en particulier pour les Iraniens de l’ouest et de l’est du pays.

De nombreux habitants du sud-est de l’Iran, dans la province du Sistan-Baloutchistan, sont contraints de transporter du carburant de l’autre côté de la frontière, tandis que les Kurdes iraniens de l’ouest de l’Iran, appelés « Koulbars » dans la langue locale, sont obligés de transporter de lourdes charges sur leur dos pour gagner chichement leur vie.  Les transporteurs de carburant et les Koulbars sont considérés comme des « contrebandiers » par le régime. Ils sont régulièrement pris pour cible par les forces de sécurité. Avec chaque chargement transporté à travers les frontières, les transporteurs de carburant et les Koulbars risquent leur vie. S’ils ne sont pas tués par les forces de sécurité, les Koulbars meurent dans des avalanches, de chutes de montagnes, d’hyperthermie et d’hypothermie.

Selon le rapport annuel d’un groupe de défense des droits de l’homme, au moins 204 citoyens iraniens ont été directement ou indirectement tués ou blessés par les forces de sécurité du régime iranien en 2020.En effet, au moins 74 citoyens ont été tués, dont 36 Koulbars, 5 transporteurs de carburant et 33 autres citoyens. Les tirs arbitraires de 2020 ont blessé au moins 130 personnes.

Source : Iran News Wire

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