Bonjour à toutes et à tous.
C’est toujours un grand plaisir de vous retrouver chère madame Radjavi et de retrouver autour de vous vos amis iraniens et vos amis de nombreux autres pays venus vous dire notre admiration et notre soutien dans votre combat pour les libertés, pour la démocratie, pour la séparation entre la religion et l’État, pour l’égalité des sexes. Hélas, les années passent et la situation ne s’améliore pas, ni sur le plan international, ni sur le plan intérieur.
Sur le plan international, la situation est même de plus en plus préoccupante. Dans un contexte actuel, nous voyons se multiplier les guerres ouvertes y compris en Ukraine, et nous voyons également des risques majeurs, de nouveaux conflits ouverts. Nous constatons la montée du terrorisme et nous voyons aussi des menaces environnementales atteindre tous les pays.
Dans ce contexte, l’Iran pourrait jouer un rôle majeur. Un rôle digne de sa grande histoire. Un rôle digne de l’intelligence de son peuple, de ses scientifiques, de ses artistes. Un rôle digne de son poids économique. Malheureusement, ses dirigeants politiques s’entêtent à vouloir se doter de l’arme nucléaire et d’en faire un élément de chantage.
Ils continuent de tenir des discours belliqueux à l’égard des autres pays ou des pays de la région. Ils continuent à encourager des actions terroristes. Et ils suscitent ainsi dans les pays avoisinants un certain nombre de craintes. Ce qui conduit ces pays à envisager eux aussi de se doter de l’arme nucléaire. Ce qui contribuerait naturellement à une augmentation encore de l’instabilité et de la dangerosité de notre monde. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas laisser faire cela.
Et c’est la raison pour laquelle aussi existe cet embargo international. Alors je regrette d’autant plus qu’un pays européen proche de la France, même si c’est pour des raisons humanitaires, envisage de passer malgré tout, des transactions avec le gouvernement iranien, qui conduisent à remettre à ce dernier des ressortissants qui ont été condamnés par leur propre justice pour avoir initié des projets d’attentats.
L’attitude préoccupante des autorités iraniennes conduit et doit conduire au maintien de l’embargo. Mais je sais malheureusement que c’est le peuple iranien qui en subit le plus les conséquences. C’est toujours dans un embargo les civils et les plus faibles qui subissent les conséquences des restrictions.
Et c’est d’autant plus dommageable que votre peuple, aussi à l’intérieur, subit une politique qui nie la liberté d’expression, y compris d’ailleurs celle des artistes, puisque nous venons de voir, il y a quelques semaines encore, l’emprisonnement d’un certain nombre d’entre eux qui pénalisent une politique qui pénalise les femmes, qui interdit la liberté de pensée, qui bafoue finalement la démocratie. Alors dans cette situation, certes, le changement ne peut venir que de l’intérieur. Il ne peut venir que de vous. Mais ce que nous venons vous dire aujourd’hui, nous tous qui ne sommes pas Iraniens. C’est que vous n’êtes pas seul.
Non, vous n’êtes pas seul à travers le monde, il y a des centaines de milliers de personnes qui pensent comme vous, qui vous soutiennent dans votre combat, dans votre combat pour la liberté, dans votre combat pour la démocratie, dans votre combat pour la séparation entre la religion et l’État, dans votre combat pour l’égalité entre les sexes. Car c’est cela aussi pouvoir construire un pays moderne. C’est cela aussi vouloir construire un monde qui, pour nos enfants, soit un monde plus stable, plus pacifique, plus heureux.
* Michèle Alliot-Marie fut ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de la Justice et des Libertés, ministre de l’Intérieur, ministre de la Défense.
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