Extrait du message de Mme Cécile Rilhac députée du Val d’Oise à la Résistance iranienne
Mesdames et Messieurs, je suis député de la République française. Je tenais à intervenir aujourd’hui suite à la rencontre sur mon territoire de femmes incroyables. Des femmes qui m’ont expliqué, qui m’ont informé du calvaire de leurs familles en Iran à la fin des années 80 qui m’ont informé de leur propre calvaire.
Je parle d’abord des femmes, car ce sont elles qui ont écrit, publié, fait la promotion de livres relatant leur histoire. Ce sont elles qui m’ont convaincu en tant que femme politique. Convaincue d’ouvrir les yeux, convaincue d’agir. Le 29 mars dernier, Amnesty International a publié son rapport annuel. Ce rapport complet fait la lumière sur la situation effroyable des droits humains en Iran.
Outre les violations systématiques des droits humains commises par le régime iranien, le rapport d’Amnesty évoque le pire crime contre l’humanité commis par ce régime. Il s’agit en effet du massacre des prisonniers politiques au cours de l’été 1988. Ce massacre, dont vos concitoyennes engagées m’ont tant parlé. Ce massacre, cet été-là, a été commis à la suite d’une fatwa décrétée par Khomeiny et plus de 30 000 opposants ont été exécutés, dont une majorité étaient des membres et des partisans des Moudjahidines du peuple d’Iran.
Les victimes du massacre de 88 étaient des prisonniers condamnés par le système judiciaire du régime théocratique iranien et pour beaucoup avait purgé leur peine de prison et auraient dû être libérés bien avant les événements de 88. Le rapport d’Amnesty se concentre sur l’accession de Ibrahim Raïssi à la présidence, alors qu’il est un auteur connu du massacre de 88 et qu’il a joué un rôle clé en tant que membre de la Commission de la mort lors de cet événement tragique.
Un tribunal suédois a condamné le 14 juillet dernier l’ancien geôlier iranien Hamid Nouri à la prison à vie pour son rôle dans la torture et l’exécution de milliers de prisonniers politiques iraniens en 88. C’est la première fois qu’après plus de 40 décennies d’exécutions massives, un des responsables du régime est jugé, condamné pour son rôle, particulièrement dans les événements de 88.
Cette condamnation de Hamid Nouri est un moment clé dans la lutte que mènent les opposants iraniens depuis plus de 30 ans pour obtenir justice pour les victimes du massacre de 88, sous la direction de madame Maryam Radjavi que je salue.
Aujourd’hui, la communauté internationale ne peut fermer les yeux sur ce à quoi les mollahs sont occupés encore chaque jour, chaque heure pour rester au pouvoir en Iran.
Exécutions publiques, flagellation, amputations. Nous ne pouvons fermer les yeux sur l’intensification de la répression et l’accroissement des inégalités envers les minorités religieuses et ethniques, notamment Kurdes, Arabes, Baloutches.
Nous ne pouvons fermer les yeux face à l’oppression, l’humiliation et les violences faites aux femmes sous couvert de lois discriminatoires. Nous ne pouvons fermer les yeux face aux pendaisons des poètes, des écrivains, des artistes, face à l’interdiction totale des médias libres et indépendants et à la censure de sites Internet et des réseaux sociaux.
Afin de faire la lumière sur les massacres d’hier et cesser les exécutions d’aujourd’hui, il est plus que temps que la communauté internationale et l’ONU créent un tribunal international et auparavant créer une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur ce qui est considéré comme le plus grand massacre de prisonniers politiques de l’ère contemporaine en Iran et traduire en justice les responsables. En tant que députée de la République française, je ferais mon possible pour atteindre ce but.
Je vous remercie.
Source: CNRI
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