lundi 17 avril 2023

Le plan de Khamenei pour réprimer les femmes en Iran

 Le 29 mars, citant les racines du récent soulèvement, le chef suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a affirmé que « l’ennemi s’est engagé dans ces développements en fonction d’agendas, et nous devrions également avoir notre propre agenda« , ordonnant à ses nervis d’augmenter encore la pression sur les femmes iraniennes.

Depuis le début de la nouvelle année persane de 1402, Khamenei a chargé ses forces de prendre des mesures oppressives, parallèlement aux attaques chimiques contre des écoles de filles et d’imposer davantage le hijab obligatoire.

Le 7 avril, Yahya Elahi, chef des forces de sécurité de l’État de la province du Lorestan, a annoncé le « plan » de Khamenei pour « combattre » ceux qui ne respectent pas la loi obligatoire sur le hijab.

« Les chefs de trois branches ont publié une déclaration concernant les devoirs des agents de l’Etat et des organes pour mettre en œuvre dans le plan en question« , a-t-il déclaré.

Pourquoi le régime iranien est-il obsédé par le hijab obligatoire ?

La directive comporte quatre parties. La première partie, « la directive des forces de l’ordre», porte sur « le port incorrect du voile dans la voiture ». Selon cette partie : Au moins 3 000 agents de police ont été formés et sont maintenant en service.

Une application sera installée sur les téléphones des agents, leur permettant d’envoyer des SMS d’avertissement aux femmes, qui se lit comme suit : « Vous n’avez pas porter votre hijab dans votre voiture et vous n’avez pas respecter la charia« .

Le SMS sera conservé dans le « casier judiciaire ». Les forces de police interviendront et saisiront la voiture de l’individu « sans délai ni pitié« .

La deuxième partie concerne le rôle des forces de l’ordre dans les lieux publics tels que les restaurants, les cafés, etc. À cet égard, Elahi a souligné qu’ils ont « averti et informé tous les propriétaires de lieux publics. « Nous avons souligné qu’ils devaient empêcher toute femme mal voilée d’entrer chez eux. Les employés ne doivent pas non plus permettre aux clients mal voilés d’entrer dans les installations », a souligné Elahi.

La troisième section de la directive concerne les lieux de villégiature publics, tels que les rues et les parcs. « Nous avons installé des caméras de vidéosurveillance dans les lieux publics et les centres de villégiature publics et surveillons ceux qui violent la loi sur le hijab. Si les femmes ne portent pas leur hijab, nous utiliserons notre technologie de reconnaissance faciale pour les poursuivre, et elles devraient attendre une ordonnance du tribunal », a déclaré Elahi, expliquant la directive.

Le chef des FSS au Lorestan fait ensuite référence à la quatrième partie de cette directive, se vantant d’une « opération de grande envergure menée par les gardiens de la révolution et le ministère du Renseignement, à la fois en ligne et dans les lieux publics« .

Pourquoi Khamenei renforce-t-il ses ordres misogynes contre les femmes ?
De plus, les agents en civil de Khamenei ont intensifié le harcèlement des femmes sous prétexte de « promouvoir la vertu et prévenir le vice ». Pendant ce temps, le régime des mollahs a repris les attaques chimiques systématiques contre des écoles pour la plupart réservées aux filles. « Plus de 1300 élèves et parents ont été admis dans les hôpitaux. Mais pas même un rapport de pathologie officiel, un rapport d’échantillonnage des écoles, ni même un rapport officiel des différentes commissions chargées d’enquêter sur la question n’ont été publiés », écrit le quotidien officiel Etemad le 11 avril.

La possibilité que le plan de Khamenei se retourne contre lui a causé beaucoup de remous au sein du régime. «Nous avons mis en garde l’année dernière contre les troubles sociaux sous la forme d’émeutes. C’est arrivé en septembre. Maintenant, les mesures des autorités ouvrent la voie à une autre émeute générale », a averti le site Web public Khabaronline, le 10 avril.

Le régime misogyne a plusieurs objectifs en augmentant la pression sur les femmes. Premièrement, il tente d’intimider les femmes, qui jouent un rôle de premier plan dans le soulèvement national.

Deuxièmement, le régime des mollahs vise à détourner le soulèvement de sa cause principale visant un changement de régime, en essayant de faire croire que les revendications du peuple iranien se limitent à certains droits fondamentaux et d’occuper une société avec la tâche de se protéger de ces empoisonnements et de l’écarter des sérieux revendications populaires, tels que la pauvreté endémique et l’absence des libertés.

Troisièmement, en essayant de dépeindre la lutte actuelle en Iran comme un conflit entre «l’islam» et les «apostats», Khamenei peut mieux rallier ses forces démoralisées et remonter leur moral. Les actions misogynes du régime mettent davantage à nu la faiblesse du système. Si la rhétorique de « force » et de « popularité » des autorités est réelle, pourquoi utilisent-elles la force militaire pour imposer le voile obligatoire ?

Le 11 avril, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré à cet égard : « Khamenei, le chef suprême sanguinaire des mollahs, a franchi un nouveau seuil de cruauté et de démagogie en sa tentative désespérée d’étouffer les manifestations en Iran. Cependant, ses efforts seront vains, car les femmes, les filles et les jeunes iraniennes ont juré de renverser ce régime brutal. »

L’histoire de l’Iran et de son mouvement de résistance montre que les femmes ne cèderont pas aux pressions. Les efforts du régime pour soumettre les femmes ne feront que les rendre plus déterminées à revendiquer leurs droits et la place qui leur revient dans la société iranienne.

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