mardi 2 avril 2024

L’ONU souligne l’escalade des violations des droits humains en Iran

 Javaid Rehman, le rapporteur spécial des Nations unies, a présenté un rapport complet détaillant l’augmentation alarmante des violations des droits humains dans le pays. Ce rapport intervient peu après l’annonce préliminaire de la mission d’établissement des faits des Nations unies, le 8 mars, qui a accusé Téhéran d’avoir commis des crimes contre l’humanité dans le cadre de la répression du soulèvement de 2022.

Le rapport de Javaid Rehman a mis à nu l’ensemble des abus commis par le régime iranien, qu’il s’agisse de l’augmentation brutale de 43 % des exécutions en 2023 par rapport à l’année précédente, de la torture généralisée, des mauvais traitements infligés aux prisonniers ou de la discrimination systémique à l’encontre des minorités ethniques et religieuses, des femmes et des jeunes filles. Ses conclusions font écho aux révélations antérieures de la mission d’enquête, qui ont qualifié la réponse du gouvernement à la dissidence de disproportionnellement violente et constitutive de crimes contre l’humanité.

Les sessions, qui se sont tenues au siège européen des Nations unies à Genève, ont servi de plate-forme pour la condamnation internationale des actions de l’Iran. Toutefois, les représentants de Téhéran ont rejeté ces accusations comme étant sans fondement, attribuant des motifs politiques à ces rapports. Malgré cela, M. Rehman a insisté sur l’impartialité de son travail et a souligné la nécessité urgente pour la communauté internationale d’établir des mécanismes de responsabilité pour les atrocités commises de longue date et récemment par l’Iran en matière de droits humains.

Sara Hossein, présidente de la commission d’établissement de la vérité, a également amplifié les appels à la responsabilité. Son rapport a non seulement corroboré les conclusions de M. Rehman, mais a également détaillé la répression brutale exercée par le régime à la suite des manifestations de 2022. Le travail de la commission a mis en lumière les arrestations systématiques, la torture et la violence ciblée, en particulier contre les femmes et les défenseurs des droits humains, marquant ainsi une étape importante dans la quête de justice et de responsabilité dans le pays.

L’un des moments les plus poignants de la session a été le discours de Shabnam Madadzadeh, prisonnière politique représentant l’Association internationale des droits de la femme. Malgré les tentatives d’interruption des représentants iraniens, le témoignage de Mme Madadzadeh a mis en lumière l’intolérance du régime à l’égard de la dissidence et a souligné l’appel plus large à la justice et à la responsabilité.

Alors que le Conseil des droits humains s’apprête à adopter des résolutions susceptibles de prolonger les mandats du rapporteur spécial et de la commission d’établissement de la vérité, la communauté internationale se trouve à un tournant décisif.

Les rapports présentés au cours de la session soulignent non seulement la gravité des violations des droits de l’homme en Iran, mais aussi le mépris flagrant du régime pour la surveillance internationale et la dignité fondamentale de son peuple. Face à un tel défi, les efforts continus de l’ONU et de la communauté internationale sont essentiels pour obliger le régime iranien à rendre des comptes et apporter une lueur d’espoir à ceux qui souffrent sous son joug.

Source : Stop Fundamentalism/CSDHI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire