Communiqué de presse de l'Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA), le 25 février 2016
La visite du général Qasem Soleimani, commandant de la Force criminelle Al-Qods iranienne à Bagdad, est l'un de ses premiers voyages après avoir été grièvement blessé en Syrie en novembre dernier. Son objectif est de prévenir l'effondrement des milices chiites et de renforcer leur contrôle.
Actuellement, le commandant des milices Badr est Hadi Ameri, le commandant du Hezbollah est Abou-Mahdi Mohandess et le commandant de l'AAH est Qais Khazali. Ces trois milices tombent sous le commandement suprême de la Force terroriste Al-Qods iranienne, dirigée par Soleimani.
Au cours des dernières semaines, les chefs religieux les plus éminents et des personnalités politiques chiites et sunnites ont appelé au désarmement des milices affiliées au régime iranien et Abadi a appelé à une réduction de leur nombre de 30 %, provoquant une grande colère et un ressentiment profond dans leurs rangs. Un état de quasi-anarchie sans foi ni loi existe maintenant dans de nombreuses parties de l'Irak, menant le régime iranien à la panique.
Ils n'osent pas perdre le contrôle de leur état fantoche en Irak, d'où la visite de Soleimani à Bagdad. En parallèle à l'augmentation des appels pour dissoudre les milices, les querelles au sein des groupes chiites qui se partagent le pouvoir et ont été traditionnellement pleinement soutenus par l'Iran, se sont multipliés.
Des rapports indiquent que Soleimani a visité Bagdad portant trois messages clés du Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Tout d'abord mettre en garde les dirigeants de la coalition chiite : Hakim, Sadr et le parti Al-Dawa, qui a été divisé entre factions soutenant Maliki et Abadi, de ne pas tendre vers la rupture ; d'autre part pour éviter l'affaiblissement du Hachd al-Chaabi (unités de mobilisation populaire) et, troisièmement, faire en sorte que le Hachd al-Chaabi soit impliqué dans toutes les opérations à Mossoul.
Ainsi, son objectif est d'empêcher la diminution de l'influence iranienne, en la renforçant et en faisant pression sur le Premier ministre Abadi pour qu'il aille dans ce sens. Les récents propos de M. Abadi indiquant que le Hachd al-Chaabi prendra part à la libération de Mossoul sont extrêmement alarmants.
Abadi fait face à une ironie humiliante, car il doit maintenant compter sur Soleimani pour rétablir l'ordre à Bagdad. L'Iran a été un commanditaire enthousiaste des milices chiites depuis le début et Qasem Soleimani a lui-même été leur commandant en chef dans un grand nombre de leurs opérations brutales intérieur en Irak. Les organisations de la milice la plus meurtrière affiliées à l'Iran sont l'Organisation Badr, l’Asaïb Ahl al-Haq (AAH) et le Hezbollah irakien (Kataeb Hezbollah).
Ces milices répriment et massacrent les sunnites et les chiites qui s'opposent à l'ingérence du régime iranien en Irak. Après le retrait de Maliki du pouvoir et la mise en place des unités de mobilisation populaire, ou Hachd al-Chaabi, pour lutter contre Daesh, ces milices ont saisi cette occasion et ont pris le contrôle du Hachd al-Chaabi pour faire avancer les objectifs du régime iranien.
La présence de Soleimani à Bagdad devrait être le dernier avertissement pour l'Occident que l'Irak est sur le bord de l'effondrement et que l'Iran est prêt à prendre le contrôle. Il est impératif que l'ONU, les États-Unis et les pays de la région prennent des mesures, y compris reconnaître les milices affiliées à l'Iran, en particulier le Badr, le AAH et le Kataeb Hezbollah avec leurs commandants, comme des terroristes. Et le gouvernement irakien devrait les désarmer et trainer leurs commandants devant la justice. L'Occident doit reconnaître que l'ingérence iranienne en Irak est la cause de la crise actuelle et non la solution.
L'Association européenne pour la liberté en Irak condamne fermement l'ingérence de Qasem Soleimani dans les affaires intérieures de l'Irak et demande au Premier ministre Haider al-Abadi de l'expulser ainsi que les autres iraniens qui interviennent dans le pays.
*Struan Stevenson, président de l'Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA), a été membre du Parlement européen entre 1999 et 2014 et a présidé la délégation du Parlement européen pour les relations avec l'Irak de 2009 à 2014.
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