Une députée admet l'existence de 24 000 veuves de moins de 18 ans. En effet, elle a reconnu qu'il y avait 24 000 jeunes veuves de moins de 18 ans en Iran, une conséquence des mariages endémiques d'enfants dans le pays.
Masoume Aghapour Alishahi, représentante de la faction des femmes au parlement du régime, considère la pauvreté culturelle et économique dans les villages comme les causes principales des mariages d'enfants en Iran, dont la majorité aboutit au divorce. Elle explique : « Malheureusement, en raison de l'absence d'écoles secondaires dans les villages, les filles n’ont pas la possibilité de poursuivre leurs études au-delà du niveau primaire ; et sont par conséquent contraintes par leurs parents de se marier ».
Selon Alishahi, le déclin économique des villages est si grave que certaines familles marient leurs filles dès l'âge de 9 ou 10 ans, juste pour gagner de l'argent et payer les frais de subsistance de base.
Protégées par la loi du régime, des milliers de filles, en particulier en Iran rural, sont forcées de se marier très jeunes. L'âge légal du mariage est fixé à 13 ans pour les filles et à 15 ans pour les garçons. Il a également été signalé que des filles de l’âge de 10 ans sont forcées de se marier car la loi autorise le mariage, même des plus jeunes enfants, avec le consentement des parents et du tribunal.
Selon les estimations de l'UNICEF, en 2016, 17 % des filles ont été mariées avant l'âge de 18 ans. Selon les statistiques de l'Organisation nationale iranienne pour l'enregistrement d'état civil en 2015, plus de 40 000 mariages de petites filles de moins de 15 ont été enregistrés, au cours de l'année précédente.
Les défenseurs des droits des enfants estiment que le nombre réel de mariages d'enfants est beaucoup plus élevé parce que de nombreux mariages ne sont pas enregistrés du tout, y compris ceux impliquant des enfants sans certificat de naissance.
Il n'y a pas de statistiques précises sur les mariages d'enfants et les seuls chiffres disponibles sont ceux rendus publics par les médias officiels ou les responsables du régime, mais ils en disent assez pour mettre en évidence la profondeur de la catastrophe.
La province est de l'Azerbaïdjan pousse les provinces iraniennes dans les mariages précoces de petites filles de 10 à 15 ans, se classant en deuxième position après la province de Khorassan Razavi, dans le nord-est de l’Iran.
Amir Taghizadeh, délégué à la culture et à la jeunesse au Département général de la jeunesse et des sports en Azerbaïdjan oriental (dans le nord-ouest de l'Iran), a déclaré : « La contrainte parentale est la raison qui explique le mariage des filles de 10 à 15 ans ».
3 944 filles âgées de 10 à 14 ans se sont mariées en 2015. La plupart de ces mariages ont eu lieu dans des villages et dans des zones rurales. Un an plus tard, en 2016, ce nombre atteint 4 165 mariages. L'âge du mariage des filles dans le village de Zainub est de moins de 10 ans. (Source : Agence de presse officielle, ISNA - 24 mai 2018)
Parvaneh Salahshouri, responsable de la soi-disant faction des femmes, au sein du parlement du régime le 8 mai 2018, a annoncé que 37 000 jeunes filles se sont mariées alors qu'elles avaient moins de 15 ans, l'année dernière. Elle a ajouté que 2 000 femmes de moins de 15 ans ont également divorcé ou sont devenues veuves au cours de la même période.
Shahrbanou Imami, membre du conseil municipal de Téhéran et ancien membre du parlement des mollahs, a déclaré lors d’une réunion de l'IWD à l'université Melli de Téhéran qu'il y avait 15 000 jeunes veuves de moins de 15 ans en Iran. Elle a dit : « Aujourd'hui, nos lois ont régressé ». (Source : Agence de presse officielle, ILNA - 8 mars 2018)
Dans une interview accordée à la télévision officielle, Zahra Ayatollahi, directrice du Conseil socio-culturel des femmes et de la famille au Conseil révolutionnaire culturel suprême, a déclaré : « Selon les statistiques du Centre national des statistiques, l'année dernière (de mars 2016 à mars 2017), il y a eu 36 422 mariages de filles de moins de 15 ans ». (Source : Agence de presse ISNA - 10 mars 2018)
Selon la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant, toute personne âgée de moins de 18 ans est considérée comme un enfant et a droit au respect de tous les droits énoncés dans la convention, notamment le droit pour les filles à être « exemptes de toute forme de discrimination ». En Iran toutefois, aucun plan du gouvernement, à court ou à long terme, ne semble empêcher ce phénomène.
Un projet de loi proposant de relever l'âge du mariage des jeunes filles iraniennes de 13 à 16 ans a rencontré l'opposition des hommes au parlement du régime. Tayyebeh Siavoshi, un député du Majlis, a tweeté le samedi 3 février 2018, que l'âge du mariage pour les filles, qui devait être porté à 16 ans, a été arrêté pour le moment, en raison de l'opposition des hommes. Dans un autre tweet, Siavoshi a écrit : « Dans certains tribunaux, les juges qui veulent cautionner le mariage des filles de moins de 13 ans leur montrent une bague en or et leur demandent si c'est une bague en or afin de déterminer si la fille a atteint une maturité rationnelle ».
Source : Les droits de l’homme en Iran
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