Yekta Fahandej Sa'di a été condamnée à 11 ans et neuf mois de prison pour ses convictions religieuses bahaïes par un tribunal de grande instance de la ville de Chiraz, dans le centre-sud de l'Iran, le 30 décembre 2018, selon le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
Sa'di a interjeté appel de la condamnation qui a été prononcée par la deuxième branche du tribunal révolutionnaire local pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre l'État » en raison de sa foi, a déclaré, sa soeur Mona Fahandej Sa 'di, au CDHI dans une interview téléphonique en provenance d'Australie.
« Il n’y a aucune preuve pour étayer ces accusations contre ma sœur », a-t-elle déclaré. « Les bahaïs ne sont pas autorisés à participer aux affaires politiques et leur existence n’est pas reconnue. Comment pourraient-ils commettre des crimes politiques ? Comment et pourquoi pourrait-elle se réunir et comploter contre la sécurité nationale ? »
La Constitution iranienne ne reconnaît pas la religion bahaïe en tant que religion officielle (comme l’islam, le christianisme, le judaïsme et le zoroastrisme). Bien que l'article 23 dispose que « nul ne peut être molesté ni accusé simplement pour avoir une certaine croyance », les adeptes de la foi se voient refuser de nombreux droits fondamentaux en tant que l'une des minorités religieuses les plus sévèrement persécutées du pays.
« Ma soeur est une jeune bahaïe vivant à Chiraz. C’est tout », a ajouté Mona Fahandej Sa’di. « Elle n'a jamais fait de la propagande contre l'État ni agi contre la sécurité nationale ».
Yekta Fahandej Sa’di avait déjà été condamnée pour les mêmes accusations, a déclaré sa sœur. Elle a été arrêtée pour la première fois en 2011 par des agents du ministère du renseignement à Chiraz et emprisonnée pendant 82 jours avant d'être libérée.
« Puis, en 2013, Yekta a été arrêtée par le bureau du ministère du renseignement à Chiraz et maintenue en détention pendant 56 jours », a ajouté Mona Fahandej Sa’di. « Elle a été accusée de « propagande contre l’Etat » et de « réunion et collusion contre la sécurité nationale » et condamnée à cinq ans de prison par la première chambre du tribunal révolutionnaire de Chiraz ».
« Mais Yekta et son avocat ont interjeté appel et la peine a été changée en deux ans de prison et deux ans de probation. Elle a été emmenée à la prison d'Adelabad, à Chiraz, où elle a purgé 74 jours, jusqu'à ce que la cour suprême annule sa peine, ordonne un nouveau procès et elle a été relâchée temporairement ».
« Maintenant, le juge de la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire de Chiraz a rendu un verdict dans cette affaire et l'a condamnée à 11 ans et à neuf mois de prison, et Yekta fera appel de cette décision », a déclaré Mona Fahandej Sa’di.
En 2012, Yekta Fahandej Sa’di a également été renvoyée de l’Université Payame Noor à Chiraz, où elle était étudiante en anglais jusqu’à ce que les autorités découvrent qu’elle était bahaïe.
En Iran, le droit à l’enseignement supérieur est régulièrement refusé aux bahaïs, soit en leur interdisant de s’inscrire dans une université, soit en les expulsant sans explication valable, une fois inscrits dans une école.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
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