Elham Ahmadi, membre de l'Ordre Soufi Gonabadi, emprisonnée en Iran, a été condamnée à 148 coups de fouet pour avoir dénoncé le refus d’accorder des traitements médicaux et les mauvaises conditions de vie dans la prison de Gharchak, située au sud de Téhéran, dans la ville de Varamin, où elle purge actuellement une peine de deux années d’emprisonnement.
L’Organisation des Nations Unies a déclaré que le fouet est un châtiment cruel et inhumain assimilable à la torture. Ahmadi a été inculpée à la suite des poursuites intentées par le responsable de la prison, Mehdi Mohammadi.
Le 9 janvier 2019, le site Web Majzooban Noor, qui publie des informations sur les problèmes liés aux religions en Iran, a annoncé que le verdict avait été rendu par la 1145e chambre du tribunal pénal sur les accusations de « publication de mensonges » et « insultes d’agents dans l'exercice de leurs fonctions ».
Le 11 janvier, une source proche d'Ahmadi a déclaré au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI) que Mohammadi avait engagé des poursuites contre Ahmadi pour avoir déclaré à un site Web qu'un autre détenu n'avait pas reçu de soins médicaux appropriés :
« Shahnaz Kianasl, une des femmes soufies Gonabadi emprisonnées, avait des saignements gastriques. Lorsque son état s'est aggravé, elle a été transférée à l'hôpital et libérée. Mais elle n’a pas reçu de soins médicaux alors qu’elle était malade à la clinique de la prison de Gharchak. À l'époque, Elham (Ahmadi) avait donné une interview téléphonique sur les conditions de santé et les services médicaux inadéquats à l'intérieur de la prison. Cela a provoqué la colère du responsable de la prison et il a menacé de la poursuivre en justice pour avoir révélé des secrets de la prison ».
« Maintenant, à cause de son procès, elle a été condamnée au fouet », a ajouté la source qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Ahmadi a été arrêté à Téhéran, le 20 février 2018, lors d'un violent affrontement provoqué par la police contre des derviches qui manifestaient dans un quartier de Téhéran pour exiger la libération d'un compatriote soufi et la fin de l'assignation à résidence de leur responsable religieux, Nour Ali Tabandeh.
Arrêté un jour avant son épouse, le premier jour des affrontements, Jafar Ahmadi purge actuellement une peine de sept ans d'emprisonnement au Grand Pénitencier de Téhéran (GTP).
Leur fille de 16 ans et leur fils de 9 ans étaient initialement pris en charge par l'une de leurs grand-mères, mais ils vivent actuellement avec une camarade derviche, Masoumeh Barakouhi, car sa grand-mère était trop malade pour s'en occuper.
Leur mère n'a été autorisée à les voir que deux fois l’année dernière.
« Chaque détenue a le droit de recevoir une visite par mois, mais depuis leur détention, les femmes soufies n'ont eu que deux visites de leur famille, une en avril et une autre en août », a déclaré la source au CDHI.
La prison de Gharchak détient actuellement cinq femmes derviches qui purgent une peine allant d’une à deux années de prison, sur la base d'accusations liées aux manifestations de février 2018. Les détenues sont Shekoufeh Yadollahi, Sima Entesari, Elham Ahmadi, Shima Entesari et Sepideh Moradi.
Plusieurs autres derviches qui étaient également emprisonnées ont depuis été libérées sous caution et attendent leur procès.
Source : Centre pour les Droits de l’homme en Iran
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