RSF, le 4 décembre 2019 - Reporters sans frontières (RSF) exprime sa plus vive inquiétude face à la répression qui s’abat sur les journalistes iraniens et notamment les photographes et reporters d’images.
Depuis le 16 novembre, début des manifestations contre le régime, au moins onze d’entre eux ont été arrêtés notamment à Téhéran, Ispahan, Abadan, Gachsaran et Sarpol–e Zahab.
Avec la reprise partielle d’internet dans certaines régions du pays, de nouvelles informations font état de plusieurs centaines de morts et de multiples arrestations. Selon un député membre de la Commission de la sécurité nationale et la politique étrangère, Hossein Naghavi Hosseini, plus de 7000 personnes ont été arrêtées.
Dans un communiqué publié le 27 novembre 2019, le ministère iranien des Renseignements, a également annoncé l’arrestation de six personnes qui auraient été «formées à l'étranger comme journalistes-citoyens pour filmer et photographier ». Ni leurs identités, ni le lieu de leur arrestation n’ont été précisés.
De nombreux autres journalistes ont été convoqués par les tribunaux de la révolution ou par les services de renseignements. Le 27 novembre, la seconde chambre du parquet de la ville de Abadan a émis un mandat d’arrêt contre cinq journalistes et écrivains locaux : Mandana Sadeghi, Darioush Memar, Hoda Karimi Sadar, Hossein Mousavi et Koresh Karampour. Tous sont accusés de « propagande contre le régime, insulte envers Ali Khamenei et trouble de l’ordre public ».
RSF a pu confirmer l’arrestation le 17 novembre dernier des photojournalistes Alireza Vasiq, Majid Hojati et Payman Shah Sanai dans la ville d’Ispahan (centre du pays) alors qu’ils couvraient les manifestations. Dix jours plus tard, le photographe Arash Sediqi a été interpellé dans la ville de Gachsaran (sud). Puis, les 28 et 29 novembre, la photojournaliste et défenseure des droits des femmes Raha Askarizadeh, le journaliste du mensuel Iran Farda Mostafa Mohebikia, et le photojournaliste Fereshteh Cheraghi ont été arrêtés dans la ville de Sarpol e Zahab (oust du pays).
Le ministère des Renseignements dans un communiqué a par ailleurs annoncé le 30 novembre « la confiscation des biens des journalistes et collaborateurs de la chaîne privé Iran International», les considérants comme « ennemis de la République islamique » et « terroristes. »
"C’est la première fois que les services de Renseignements iraniens s’en prennent aussi ouvertement à un média étranger, dénonce Reza Moini, responsable de la zone Iran-Afghanistan à Reporters sans frontières. Cette mesure confiscatoire, qui s’ajoute aux trop nombreuses arrestations de journalistes et photographes, confirme les méthodes liberticides de la République islamique.“ RSF appelle à la libération immédiate et sans conditions des journalistes et photographes emprisonnés et demande aux sept pays européens, dont la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui hébergent des rédactions et des services en langue persane, dont la chaîne Iran International, “d’intervenir directement auprès du régime iranien pour défendre le droit fondamental à l’information”.
L’Iran se situe à la 170e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2019 de RSF
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