Moins de dix pour cent des électeurs éligibles du pays ont participé à l’élection qui a finalement abouti à la présidence de Raïssi le 18 juin. Même les autorités du régime ont reconnu que la majorité de la population s’était absentée de la parodie d’élection et que bon nombre de bulletins de vote déposés étaient blanc.
La victoire de Raïssi a été orchestrée bien à l’avance par le guide suprême du régime, Ali Khamenei. Après que Khamenei eut clairement indiqué qu’il avait l’intention de confier à Raïssi la présidence après le deuxième mandat de Hassan Rohani, le Conseil des gardiens a exclu du scrutin tous les autres candidats de premier plan, ne laissant que six challengers non viables, dont deux ont ensuite abandonné pour jeter leur poids derrière Raïssi.
Raïssi est devenu le président du régime alors que de nombreux Iraniens ont personnellement souffert ou perdu des êtres chers à la suite de ses actions en tant que procureur et juge clérical. Au cours de l’été 1988, Raïssi était l’une des principales figures des « commissions de la mort » qui ont procédé à plus de 30 000 exécutions de prisonniers politiques. En 2019, il a pris le contrôle de l’ensemble du système judiciaire et a supervisé des aspects clés de la pire répression du régime contre la dissidence. Plus de 1 500 personnes ont été tuées immédiatement après le déclenchement d’un soulèvement national en novembre de la même année, et des milliers d’autres ont été soumises à la torture pendant des mois après avoir été arrêtées.
Vidéo : Le futur ministre iranien des Affaires étrangères s’engage à poursuivre la voie du cerveau terroriste Qassem Soleimani.
Le scepticisme à l’égard des politiques de son administration découle non seulement de son héritage de violations des droits humains, mais aussi de sa contribution antérieure aux priorités néfastes du régime des mollahs et à la corruption endémique. Avant sa nomination en tant que chef du pouvoir judiciaire, Raïssi était à la direction de la fondation religieuse Astan-e Quds Razavi qui appartient à Khamenei. Ainsi, il a assumé un rôle majeur dans la pratique de longue date du régime consistant à utiliser la religion comme couverture pour le financement et le soutien logistique aux groupes terroristes régionaux comme le Hezbollah.
L’engagement de Raïssi envers cette pratique a été souligné par le choix des ministre de son cabinet, qui comprennent plusieurs individus sanctionnés par les États-Unis et l’Europe pour leurs contributions au terrorisme. Deux des responsables nouvellement confirmés, le ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi et l’adjoint aux affaires économiques Mohsen Rezaï, font même l’objet de mandats d’arrêt d’Interpol liés à leur implication dans l’attentat à la bombe de 1994 contre le bâtiment de l’Association mutuelle argentino-israélienne à Buenos Aires, qui a fait 85 morts. .
Une majorité du cabinet est composée de membres et des affiliés au Corps des gardiens de la révolution islamique, qui est une force de premier plan à la fois pour réprimer la dissidence dans le pays et promouvoir l’idéologie fondamentaliste du régime à l’étranger. Dans son intervention devant le parlement lors de son audition de confirmation, le nouveau ministre des Affaires étrangères du régime, Hossein Amir Abdollahian, a promis son soutien à ce que le régime appelle le « Front de résistance », un ensemble de groupes terroristes et d’acteurs étatiques de la région. Abdollahian a également promis de « poursuivre la voie» de Qassem Soleimani, le commandant éliminé de la division des opérations spéciales étrangères du CGRI, la Force Qods, qui a été tué lors d’une frappe de drone américain en janvier 2020.
La poursuite de cette priorité entraînera certainement la déviation continue de la richesse nationale de l’Iran loin des intérêts vitaux du peuple iranien et vers les ambitions égoïstes des dirigeants du régime et du CGRI. Et il est clair que plusieurs membres du cabinet sont prêts à contribuer à cet effort bien que leur autorité soit ostensiblement limitée aux affaires intérieures.
Mohsen Rezaï, en plus d’être impliqué dans l’attentat à la bombe de l’AMIA, est un ancien commandant en chef du CGRI, il ne fait donc aucun doute qu’il utilisera son influence sur les affaires économiques au profit de ses objectifs militaires déstabilisateurs dans la région. On peut en dire autant de Rostam Ghassemi, le nouveau ministre des Routes et du Développement urbain, qui était auparavant à la tête du siège de Khatam al-Anbia, un conglomérat appartenant au CGRI, qui contrôle plus de la moitié du PIB de l’Iran. En 2019, Ghassemi a été sanctionné par les États-Unis pour son implication dans un réseau maritime dirigé par la Force Qods.
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