Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, le prisonnier politique kurde Mohiyedin Ebrahimi a été transféré du quartier des prisonniers politiques de la prison centrale d’Oroumieh vers un lieu inconnu le 23 mai. Il a été condamné à mort pour baghy (rébellion armée) en raison de son appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran par la deuxième branche du tribunal révolutionnaire d’Oroumieh.
Le transfert non programmé du prisonnier politique kurde a suscité l’inquiétude de sa famille, qui craint qu’il n’ait été transféré en vue de son exécution.
Son avocat, Osman Muzayen, a déclaré à Iran Human Rights : « Selon son dossier, notre client n’est membre d’aucune organisation ou groupe. Il n’a jamais participé à une opération armée ou même à des rassemblements ou activités politiques en Iran ou à l’étranger. Il était le soutien de deux familles et travaillait comme Koulbar (mule humaine) dans la zone frontalière. Au moment de son arrestation, il travaillait comme Koulbar lorsqu’on lui a tiré dessus. Ils ont trouvé en sa possession de l’alcool de contrebande. »
« Mais selon l’officier sur place, ils ont trouvé des armes à proximité qu’ils ont également attribuées à notre client, ce qui a conduit à l’accuser de port d’arme. Si une personne transporte de l’alcool, elle ne va pas se mettre davantage en danger en transportant également des armes à feu. Et surtout, il n’y a absolument aucune preuve dans le dossier que les armes appartenaient à notre client ou étaient transportées par lui », a-t-il ajouté.
Parlant des manquements dans l’affaire, l’avocat a déclaré : « Il y a eu de nombreuses erreurs judiciaires dans le processus d’enquête mené par le tribunal révolutionnaire d’Oroumieh et le bureau du procureur qui n’ont pas permis aux avocats d’accéder au dossier ou au client. À tel point que M. Ebrahimi a été privé du droit à un avocat jusqu’à ce qu’il soit condamné à mort lors de l’audience préliminaire. Il a été contraint de rédiger lui-même le recours devant la Cour suprême alors qu’il n’avait que très peu d’instruction. Après avoir examiné toutes les violations dans l’affaire et le fait qu’il n’y a aucune preuve contre lui, trois avocats ont écrit leur propre appel sur son innocence. Mais malheureusement, ni le tribunal révolutionnaire d’Oroumieh ni la Cour suprême n’y ont prêté attention. Notre demande de nouveau procès a été rejetée par la Cour suprême et la condamnation à mort de notre client est définitive, ce qui ne peut être légal selon les normes juridiques et les principes d’un procès équitable. »
Mohiyedin Ebrahimi, 43 ans, a été arrêté par les pasdarans le 3 novembre 2017. Au moment de son arrestation, ses deux jambes étaient blessées.
Le prisonnier politique kurde a été condamné à mort par la branche deux du tribunal révolutionnaire d’Oroumieh en octobre 2018. Un verdict qui a été annulé par la branche 16 de la Cour suprême. Cependant, il a été de nouveau condamné à mort par la même branche du tribunal révolutionnaire.
Ses trois avocats, MM. Muzayen, Alizadeh et Tataei soulignent que Mohiyedin Ebrahimi travaillait comme Koulbar en raison de la pauvreté et du chômage.
M. Ebrahimi a deux petits enfants ayant des besoins spéciaux et son frère, qui travaillait également comme kolbar, a été tué par les forces frontalières il y a environ trois ans.
Source : IHR
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