Le bilan de l’effondrement de l’immeuble Metropol est passé à 28 morts samedi, selon les médias officiels, ce qui en fait la catastrophe la plus meurtrière depuis des années dans le pays.
Les informations indiquent également que plus de 30 véhicules ont été enterrés sous les décombres massifs.
Pendant les quelques heures qui ont suivi l’effondrement de l’immeuble Metropol, les autorités n’ont pris aucune mesure, comme l’envoi de la machinerie lourde nécessaire, pour contribuer aux efforts de sauvetage et sauver des vies.
Des vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent des personnes tirant à mains nues des victimes et des survivants de sous les décombres.
Les autorités n’ont toujours pas pris les mesures adéquates
Alors que les gens tentaient de sauver la vie des personnes piégées sous les décombres de l’immeuble Metropol, dès les premières heures, les autorités ont envoyé des unités spéciales dans les rues d’Abadan pour empêcher la population de manifester.
Lors d’une précédente catastrophe en Iran, 22 personnes, dont 16 pompiers, sont mortes dans un incendie qui avait ravagé le centre commercial Plasco de 15 étages de la capitale, en janvier 2017.
Pourquoi l’immeuble Metropol s’est-il effondré ?
Une annonce publiée par la holding qui a construit cet immeuble se vantait : « Une structure en béton durci construite à l’épreuve des tremblements de terre ! »
Cependant, l’effondrement de l’immeuble Metropol a coûté la vie à de nombreuses personnes bien avant tout tremblement de terre.
Pourquoi l’immeuble nouvellement construit s’est-il effondré ?
Les médias officiels ont reconnu qu’il y a un an, des experts avaient mis en garde contre la possibilité que le bâtiment Metropolis s’effondre en raison de la faiblesse de ses structures, mais les responsables du régime ont ignoré ces avertissements.
« Depuis des mois, des informations font état de l’affaissement de la colonne principale du bâtiment et des plafonds de plusieurs étages », selon des renseignements publiés sur le site officiel Khabar Online, le 24 mai.
Les informations indiquent que « l’incapacité de la municipalité d’Abadan à donner suite aux violations des règles de construction » a conduit à la tragédie de lundi.
Dans une interview accordée au Young Journalist Club, Hamzeh Shakib, directeur de l’Organisation nationale de l’ingénierie de la construction, a déclaré le 26 mai que la municipalité d’Abadan avait délivré un permis de construire pour le bâtiment Metropol sans en informer l’Organisation.
Hamzeh Shakib ajoute que l’organisation avait averti le propriétaire et la municipalité des violations commises dans cette tour. Il ajoute que le bureau du gouverneur et le pouvoir judiciaire étaient également au courant de cet avertissement.
Le gouverneur du Khouzistan, Sadegh Khalilian, a également déclaré à ce sujet : « Initialement, un permis de construction d’un bâtiment de six étages avait été délivré. Mais au fil du temps, trois étages et deux étages y ont été ajoutés en deux tours. »
La construction de l’immeuble n’était pas terminée
Khalilian a ajouté que l’immeuble Metropol n’était pas entièrement construit, et que la construction était en cours.
Sur la base de documents publiés sur les médias sociaux, il y a eu plusieurs avertissements concernant la construction du bâtiment Metropol, dont le dernier remonte à un mois.
Les Iraniens accusent la mauvaise gestion et la corruption du régime d’être responsables de l’effondrement du Metropol.
Hossein Hamidpour, le maire du régime à Abadan, s’est rendu sur les lieux quelques heures après l’effondrement de l’immeuble Metropol. Cependant, les habitants l’ont attaqué et l’ont forcé à fuir la zone, selon des informations diffusées par l’agence de presse officielle ILNA.
Les gens disent que ce personnage corrompu a autorisé la construction des tours jumelles de l’immeuble Metropol malgré les nombreuses déficiences techniques des plans.
La longue corruption de l’État a contribué à l’effondrement du Metropol
Après le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre Iran-Irak des années 1980, l’ancien régime du Guide suprême Ruhollah Khomeini et son successeur, Ali Khamenei, se sont employés à impliquer les pasdarans (IRGC) dans l’économie du pays, c’est-à-dire à piller les ressources et les richesses données par Dieu au peuple iranien. De 1988 à ce jour, les pasdarans sont devenus le plus grand holding et la mafia personnelle de Khamenei, établissant un contrôle ferme sur toute l’économie et les industries iraniennes, y compris le secteur des routes et de la construction.
En 1992, une holding a été fondée sous le nom de Hossein Abdolbaghi. Elle était en relation avec l’IRGC et a commencé à travailler sur divers projets de construction. Sortie de nulle part, cette société nouvellement créée est devenue une holding massive comptant « 300 employés permanents et des centaines de travailleurs sous contrat », selon les documents de la holding.
Des renseignements publiés sur le site Internet officiel Fidous le 3 août 2020 indique : « La formule qui a permis à Abdolbaghi de devenir riche est une gestion intelligente et l’établissement de relations » avec des entités étatiques, « ainsi que des opportunités de location » et « la formation de liens avec des personnalités politiques et administratives » du régime.
En conséquence, cette holding nouvellement lancée est soudainement devenue très riche et le quartier général de la construction Khatam-al Anbiya des pasdarans, l’Organisation de libre-échange du régime, le bureau du gouverneur de la province du Khouzistan et la municipalité d’Abadan ont tous fourni à Abdolbaghi et à sa holding des biens immobiliers confisqués à des gens ordinaires :
- Le domaine foncier de la prison d’Abadan, plusieurs milliers de mètres carrés, est considéré comme l’une des meilleures zones de la ville, près d’un quartier nommé Ahmad Abad ;
- Le terrain associé à un hôpital de 50 lits, plusieurs milliers de mètres carrés ;
- Le terrain adjacent à l’hôtel « Nakhl » de la ville est une zone hautement récréative, plusieurs milliers de mètres carrés ;
- Le terrain associé à un marché de dames, plusieurs milliers de mètres carrés ; et
- Le terrain associé à un site du département de l’électricité de la ville dans le centre-ville d’Abadan.
Pendant qu’Abdolbaghi et sa société de portefeuille prenaient le contrôle des biens immobiliers des personnes déjà démunies des villes d’Abadan et de Khorramshahr avec le soutien de l’influence militaire, politique et économique des pasdarans, Abdolbaghi écrivait littéralement un livre intitulé : « Comment j’ai transformé les ruines d’Abadan et de Khorramshahr en richesse personnelle » !
De nombreuses informations diffusées mardi 24 mai par les différentes agences de presse du régime affirment que le corps d’Abdolbaghi a été retrouvé dans les décombres de Metropol. Ces informations ont été diffusées après que le procureur de la province du Khouzistan ait déposé des documents pour son arrestation.
Ces propos contradictoires n’ont fait qu’accroître la méfiance des habitants d’Abadan, surtout si l’on considère les nombreux mensonges du régime.
De nombreux habitants du Khouzistan ont rejeté les affirmations des responsables d’Abadan et des médias officiels concernant le sort de Hossein Abdolbaghi, l’entrepreneur corrompu et PDG de la société à l’origine de la construction de la tour Metropol. Les gens pensent qu’il est vivant et qu’il a quitté le pays.
Source : Iran HRM
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